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Ghetto de Sosnowiec

Le ghetto de Sosnowiec (allemand : Ghetto von Sosnowitz) était un ghetto pour les Juifs créé par les autorités nazies en Pologne occupée pendant la Shoah polonaise.

Ghetto de Sosnowiec
Sosnowiec Ghetto liquidation.jpg
Liquidation du ghetto de Sosnowiec pendant l'été 1943.
Présentation
Type Ghetto
Gestion
Date de création 1940
Créé par Schutzstaffel
Date de fermeture Janvier 1944
Victimes
Type de détenus Juifs
Nombre de détenus 35 000
Géographie
Pays Drapeau de la Pologne Pologne
Région Haute-Silésie
Localité Sosnowiec
Coordonnées 50° 17′ 56″ nord, 19° 09′ 14″ est

Ghetto majeur dans l'est de la Haute-Silésie, plus de 35 000 hommes, femmes et enfants Juifs de leurs communautés locales ont vécu dans le ghetto au cours de sa courte histoire. La plupart d'entre eux ont été forcés de travailler dans les usines militaires allemandes avant d'être déportés au centre de mise à mort d'Auschwitz où ils ont été exterminés (principalement de juin à [1]) par les autorités allemandes. Le ghetto est liquidé lors d'un soulèvement, lors d'un dernier acte signé Żydowska Organizacja Bojowa (organisation militaire juive) composée en majorité de jeunes, au cours duquel la plupart des combattants périssent dans les combats. Le dernier convoi quitte la ville en .

Le ghetto de Sosnowiec a formé une seule unité administrative avec le ghetto de Będzin[2] car les deux villes font partie de la même zone métropolitaine du bassin de Dąbrowa. Avant les déportations, les Juifs des deux ghettos partageaient le potager « Farma » attribué aux jeunes sionistes par le Judenrat[3].

Histoire

Sosnowiec est une ville du sud-ouest de la Pologne, au nord de Katowice. Au début de la guerre, sa population compte 130 000 habitants, dont 28 000 sont Juifs ; celle-ci augmente temporairement à 45 000 à la suite des déménagements de milliers de Juifs des zones voisines. Les Allemands entrent dans la ville le [4]. Immédiatement les massacres commencent : 13 Juifs sont tués dans les rues et le , la synagogue de la ville est incendiée[5]. Les délocalisations forcées dans des immeubles surpeuplés créées lentement un ghetto[6] - [7]. Peu après, un Judenrat est formé ainsi qu’une police juive. En 1940, avec 45 autres communautés juives, Sosnowiec devient « membre » de la « Zentrale Judischen Altestenrate in Ostoberschlesien », une espèce de « super » Judenrat dirigé par Moshe Merin qui espère atténuer la dureté de la politique allemande par une obéissance totale. Les déportations vers Auschwitz commencent à partir de : 1 500 du 10 au , 2 000 en juin, et plus de 8 000 (soit 25% des Juifs de Sosnowiec) du 12 au . Après cette dernière déportation, le ghetto est déplacé dans le quartier voisin de Środula[8] - [6]. Les survivants restent sous l'autorité de l'organisation Schmelt qui exploite le travail Juif : il s'agit d'un réseau de 177 camps de travail sous l'administration d'Albrecht Schmelt, un vétéran de la Première Guerre mondiale qui a rejoint les nazis en 1930 et est parvenu rapidement au poste de SS-Oberführer.

Au printemps 1943, les Allemands continuent à concentrer des Juifs de Sosnowiec dans le ghetto afin d’exploiter un maximum la force de travail des prisonniers, destinés à la création d'uniformes, sous-vêtements, corsets, sacs à main en cuir et bottes militaires. Mais très rapidement arrive l’ordre de liquider les ghettos. Ainsi, le , le ghetto est définitivement isolé. Le , Moshe Merin et plusieurs membres du Judenrat sont déportés à Auschwitz, suivi un jour plus tard par plusieurs milliers d'habitants du ghetto. Du 1er au , le ghetto de Sosnowiec est définitivement liquidé : presque tous les Juifs restants (environ 15 000) sont envoyés à Auschwitz. Toutefois, quelques prisonniers décident de prendre les armes : par trois fois, des caves où ils s’étaient terrés, ils tendent des guet-apens aux Allemands. La résistance est rapidement balayée. Auparavant, une importante activité clandestine avait été faite parmi les Juifs, principalement par les jeunes organisation Ha-No'ar ha-Ziyyoni, Gordonia et Ha-Shomer ha-Za'ir, dont le principal dirigeant était Zevi Dunski[9] - [10].

Frumka Płotnicka, 29 ans, dirigea le soulèvement dans le ghetto de Będzin adjacent à celui de Sosnowiec.

Les nazis sélectionnent 1 300 Juifs pour trier les possessions des Juifs déportés[11]. Entre et , la totalité d'entre-eux sont assassinés ou déportés à Auschwitz : le dernier train de l'Holocauste quitte la ville le [12].

Notes et références

  1. H.E.A.R.T, « Fourth Deportation: Sunday 1 August 1943 », The Extermination of the Jews of Sosnowiec, Bendzin and Vicinity: 2nd June 1945, Holocaust Education & Archive Research Team, (consulté le )
  2. Dawid Fischer, « The Ghetto of Sosnowiec (Srodula) », Holocaust Testimonies, PolishJews.org (consulté le )
  3. « Jewish youth at the "Farma" collective » [archive du ], sur Internet Archive, Washington, DC, United States Holocaust Memorial Museum (consulté le ) : « The "Farma" was a plot of land between Bedzin and Sosnowiec that was allocated to the local Zionist youth movements by the Jewish Council for the growing of vegetables. »
  4. Charmatz 2003, Google Print, p.28.
  5. Charmatz 2003, Google Print, p.15.
  6. Charmatz 2003, Google Print, p.16.
  7. Charmatz 2003, Google Print, p.14.
  8. Aleksandra Namysło, Stanisław Bubin (28 July 2006), Rozmowa z dr Aleksandrą Namysło, historykiem z Oddziału Instytutu Pamięci Narodowej w Katowicach, Dziennik Zachodni via Internet Archive (pl).
  9. « Zaglembie [Sosnowiec] », sur borenstein.pagesperso-orange.fr (consulté le )
  10. Abraham J. Edelheit, A World in Turmoil: An Integrated Chronology of the Holocaust and World War II, Greenwood Publishing Group, 1991, (ISBN 0-313-28218-8), Google Print, p.284.
  11. « Sosnowiec %5BLes petits ghettos polonais %28Nazisme - 2i%E8me guerre mondiale%29%5D », sur www.encyclopedie.bseditions.fr (consulté le )
  12. Adam Marczewski, « Jewish history of Sosnowiec », Virtual Shtetl,

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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