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Gesina ter Borch

Gesina ter Borch est une peintre, aquarelliste et dessinatrice[1] du siècle d'or néerlandais, née et morte dans l'actuelle province d'Overijssel aux Pays-Bas[Note 1].

Gesina ter Borch
Autoportrait avec un poème de Joost Hermans Roldanus. 1661.
Naissance
Entre 1631 et 1633
Dans l'actuelle province d'Overijssel aux Pays-Bas.
Décès

Dans l'actuelle province d'Overijssel aux Pays-Bas.
Autres noms
Geesien Borch
Activité
Lieu de travail
Père
Gerard ter Borch l'Ancien (en)
Fratrie
Gerard ter Borch
Harmen ter Borch (d)
Moses Borch (en)

Biographie

Gesina ter Borch serait née[Note 2] soit le à Deventer semble-t-il[2] ou alors, en peut-être à Zwolle puis baptisée le 13 de ce même mois[3]. Son père Gerard ter Borch (I) (nl)[Note 3] a débuté comme peintre avant d'occuper une fonction administrative à Zwolle. Il encourage ses fils, dont Gerard ter Borch et Moses ter Borch (nl) deux demi-frères de Gesina, dans leurs pratiques artistiques, mais ne se préoccupe pas de celles de sa fille.

Gesina apprend le dessin au contact de ses frères Harmen et Moses, mais surtout grâce à maître d'école. Elle commence par travailler la calligraphie et commence un cahier de copies de poèmes ou d'aphorismes divers. Peu à peu, elle peint à l'aquarelle des illustrations de ces textes. En 1652, elle commence un nouveau cahier où chaque poème copié est illustré par une aquarelle rehaussé d'or et d'argent. En 1660, celui-ci achevé, elle en commence un troisième, dans lequel Henrik Jordis, un marchand et auteur peut-être prétendant de Gesina, écrit la pièce allégorique Triomphe der Schillderconst over de Dodt[Note 4]. Gesina illustre ce texte, mais en 1662, Henrik Jordis n'est plus mentionné dans les cahiers de Gesina. Alors que ce cahier recueille les peintures les plus riches, elle le délaisse pour en faire un recueil d'œuvres de ses frères.

À partir du milieu des années 1660, Gesina peint des huiles sur toile. La plus importante est le portrait posthume de Moses ter Borch pour lequel elle collabore avec son frère Gerard. Depuis la fin des années 1640, elle entretient une relation privilégiée avec celui-ci, et il l'encourage dans son activité artistique[4].

Si une relation amoureuse avec Henrik Jordis est possible, elle n'a pas de suite et Gesina ne se marie pas ; elle vit toute sa vie dans une maison de la Sassenstraat[2] à Zwolle[Note 5], si ce n'est quelques déplacements pour revoir son frère Gerard à Deventer ou sa sœur Jenneken Schellinger à Amsterdam. Lorsque celle-ci meurt en 1675, elle recueille ses trois filles[4]. Elle meurt probablement le 1690 à Zwolle[3] - [2] - [5] - [6].

Analyse

Privilégiant l'aquarelle et le papier, Gesina ter Borch s'intéresse à des sujets moins nobles que ceux destinés à la peinture sur toile. Elle est ainsi plus proche de la vie quotidienne et des aspirations des Néerlandais de l'époque[4]. Elle dépeint notamment la vie nocturne de la jeunesse néerlandaise s'essayant au jeu de la séduction à la lumière de la lune ou d'une bougie, alors que les parents, ou le mari, dorment.

Plusieurs œuvres traitant de ce sujet se retrouvent dans les cahiers de Gesina ter Borch et permettent de suivre son évolution artistique. Dans le premier, une aquarelle illustre un poème dans lequel un jeune Espagnol tente vainement, de nuit, d'attirer une jeune Néerlandaise assise à sa fenêtre. L'aquarelle est monochrome et comporte peu de détails, seuls les personnages sont plus soignés[7]. Plus tard, un sujet semblable révèle une meilleure maîtrise du dessin, beaucoup plus détaillé. Toujours monochrome, pour transcrire la nuit qui ne connaît pas l'éclairage public, l'aquarelle fait surgir de rares points de lumière dans le lointain, évoquant les jeux de la jeunesse[8]. Cela permet aussi un travail fin sur les ombres des personnages et du décor. Enfin, certaines œuvres plus tardives intègrent davantage de couleurs, mettant mieux en valeur les personnages[9].

Reconnaissance et héritage

Gesina ter Borch est une artiste à l'époque reconnue, comme le prouvent les éloges qui lui sont adressées et qu'elle conserve dans ses carnets. Elle y garde aussi de nombreux dessins de ses frères et stipule dans son testament que ceux-ci ne devront jamais quitter la famille. Grâce à cela, ces œuvres seront précieusement conservées. Lorsque le dernier descendant connu de la famille meurt en 1886, le Rijksmuseum achète la quasi-totalité de ses cahiers et de leurs illustrations[4].

Gesina modèle

Gesina ter Borch fut probablement le modèle de son frère Gerard ter Borch.

Gesina artiste

Notes et références

Notes

  1. Elle serait née à Zwolle ou Deventer.
    Pour le lieu de décès, le Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie semble assez affirmatif pour Zwolle .
  2. Il existe une incertitude sur sa date de naissance. La plupart des sources indiquent 1631 mais il existe deux autres années :
    - 1633 indiquée par le (nl) Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie.
    - 1663 indiquée par Oxford Index (en) ne concorde pas avec la date de baptême et les dates des tableaux.
  3. Son premier enfant d'un troisième mariage. Il eut au total 13 enfants : Digitaal Vrouwenlexicon van Nederland :
  4. le triomphe de la peinture sur la mort
  5. Rue qu'elle a dessiné. Rijksmuseum :
  6. Il mourut en tant que marin lors de deuxième guerre anglo-néerlandaise.

Références

  1. (en) « TER BORCH, Gesina (1663 - 1690), Painter, watercolourist, draughtswoman », sur Oxford Index (consulté le ).
  2. (nl) « Borch, Gesina ter (1631-1690) », sur Digitaal Vrouwenlexicon van Nederland (consulté le ).
  3. (nl) « Gesina ter Borch », sur Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie (consulté le ).
  4. (en) Alison McNeill Kettering, « Gesina ter Borch », dans Delia Gaze, Maja Mihajlovic, Leanda Shrimpton, Dictionary of Women Artists: Introductory surveys ; Artists, A-I, Taylor & Francis, (ISBN 9781884964213, lire en ligne), p. 294-295.
  5. (nl) « Gesina ter Borch (1631-1690) », sur Stedelijk Museum Zwolle (consulté le )
  6. (nl) « Thuis bij Ter Borch », sur Artwis, (consulté le )
  7. Sutton 2019, p. 70.
  8. Sutton 2019, p. 71-72.
  9. Sutton 2019, p. 73.

Bibliographie

  • (en) Elizabeth Sutton, Women Artists and Patrons in the Netherlands : 1500-1700, Amsterdam University Press, , 216 p. (ISBN 9789048542987, lire en ligne).

Liens externes

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