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Germaine Dieterlen

Germaine Dieterlen née Germaine Teissier du Cros, est une ethnologue et universitaire française, le à Valleraugue (Gard) et morte le à Paris (17e). Elle est directrice d'études à l'École pratiques des hautes études, titulaire de la chaire « Religions de l'Afrique noire », et spécialiste des religions africaines.

Germaine Dieterlen
Germaine Dieterlen dans le film Paroles
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  96 ans)
Paris
Nom de naissance
Germaine Teissier du Cros
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Pierre Dieterlen (d)
Autres informations
Membre de
Maître
Partenaire
Distinction
Les anthropologues français Germaine Dieterlen (1903-1999) et Jean Rouch (1917-2004) avec trois de leurs informateurs locaux, Sangha (Mali), 1980.

Biographie

Germaine Teissier du Cros est issue d'une famille protestante des CĂ©vennes[1].

Elle est collaboratrice de Georges Henri Rivière au musée de l'Homme à partir de 1930[1].

Infirmière de formation, elle passe son baccalauréat après avoir épousé en 1933 l'économiste Pierre Dieterlen[2].

Sous la direction de Marcel Mauss, elle travaille au sein des ethnies Dogon et Bambara avec, entre autres, Marcel Griaule, Jean Rouch, Solange de Ganay et Denise Paulme.

Elle débute en 1937 ses recherches au Mali où elle poursuit les travaux engagés par le repérage de la mission Dakar-Djibouti de Marcel Griaule. Elle soutient sa thèse d'État, intitulé Essai sur la religion bambara en 1948 et entre la même année au CNRS[1].

Elle est élue directrice d’études à l'École pratique des hautes études (5e section), titulaire de 1956 à 1972 de la chaire Religion de l'Afrique Noire à laquelle Michel Cartry lui succède en 1974. Elle dirige de 1969 à 1972 l'équipe de recherche du CNRS d'ethnosociologie comparée de l'Afrique noire, et la renomme « Étude des phénomènes religieux en Afrique occidentale et équatoriale »[1].

Elle est secrétaire générale de la Société des africanistes de 1957 à 1974[1].

En 1962, elle fait partie de l'équipe du CNRS RCP no 11 Objet et méthodes d'une ethnosociologie comparée de l'Afrique noire.

Fin 1968, la RCP 11 évolue, sous la direction de Germaine Dieterlen, pour devenir le Groupe de recherche 11, sous l'intitulé Étude des phénomènes religieux en Afrique occidentale et équatoriale[1].

Elle préside en octobre 1971 le colloque La notion de personne en Afrique noire, dont les actes paraissent en 1973.

Un ouvrage collectif d'hommage intitulé Systèmes de signes lui est dédié.

Elle est présidente du Comité du film ethnographique, qui siège au musée de l'Homme, de 1966 jusqu'à sa mort[3].

Elle est une référence majeure sur le terrain de l'anthropologie visuelle.

À l'instigation de Jean Rouch, des funérailles dogon sont célébrées en sa mémoire dans la falaise de Bandiagara, au Mali, en 2004.

Ĺ’uvres

Publications (sélection)

  • Renard Pâle. Ethnologie des Dogon. Institut Français d'Ethnologie. Marcel Griaule (posthume) et Germaine Dieterlen. 1965 531 pp.
  • Essai sur la religion bambara. Ed. de l'UniversitĂ© de Bruxelles, 264 p. 1996 (2° ed)
  • Les Dogon : Notion de personne et mythe de la crĂ©ation. L'Harmattan 115 pp
  • Textes sacrĂ©s d'Afrique noire. Germaine Dieterlen, Collectif, et Amadou HampâtĂ© Bâ. 306 pp.
  • Le Titre d'honneur des Arou (Dogon, Mali). Paris 1982, 215 p.

Films

Films sur les rituels des Dogons au Mali (Cérémonies du Sigui) (coréalisation avec Jean Rouch) :

  • 1967 : L'Enclume du Yougo (38 min). DĂ©but des fĂŞtes du Sigui. Les hommes rasĂ©s et vĂŞtus du costume rituel du Sigui entrent sur la place publique en dansant la danse du serpent. Ils honorent les terrasses des grands morts des 60 dernières annĂ©es.
  • 1968 : Les Danseurs de Tyogou (27 min). Deuxième annĂ©e du Sigui. Les hommes prĂ©parent les parures du Sigui avant de partir en procession vers les sites des anciens villages et revenir danser sur la place publique. Le lendemain la caverne des masques est prĂ©parĂ©e pour recevoir le grand masque Ă  la fin des cĂ©rĂ©monies.
  • 1969 : La Caverne de Bongo (40 min). Troisième annĂ©e du Sigui. Les dignitaires achèvent leur retraite dans la caverne du Bongo. Autour du vieil AnaĂŻ qui voit son troisième Sigui (il a donc plus de 120 ans) les hommes se prĂ©parent avant d'aller faire le tour du champ de lignage et boire la bière communielle.
  • 1970 : Les Clameurs d'Amani (35 min). Quatrième annĂ©e du Sigui. InterrogĂ© par le chef de Bongo, le « renard pâle » donne la route du Sigui d'Amani. PrĂ©cĂ©dĂ© par les anciens, les hommes du Sigui commencent un itinĂ©raire sinueux avant d'entrer sur la place rituelle.
  • 1974 : L'Auvent de la circoncision (18 min). Septième et dernière annĂ©e des cĂ©rĂ©monies soixantenaires du Sigui. Les trois dignitaires de YamĂ© sont partis Ă  Songo visiter, dans les falaises, les auvents des cavernes dont les parois sont couvertes de peintures consacrĂ©es au Sigui.
Autres

Notes et références

  1. Chrystel Bernat, « Dieterlen Germaine (née Teissier du Cros) », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 2 : D-G, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2020, p. 189-190 (ISBN 978-2-84621-288-5)
  2. Patrick Cabanel, « Pierre Dieterlen (1901-1968) », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, Les Éditions de Paris Max Chaleil, (ISBN 978-2-84621-288-5), p. 193-194.
  3. Comité du film ethnographique

Voir aussi

Bibliographie

  • Chrystel Bernat, « Dieterlen Germaine (nĂ©e Teissier du Cros) », in Patrick Cabanel et AndrĂ© EncrevĂ© (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 Ă  nos jours, tome 2 : D-G, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2020, p. 189-190 (ISBN 978-2-84621-288-5)
  • Edmond Bernus, « Germaine Dieterlen et les bijoux touaregs », in Journal des africanistes, 2001, vol. 71, no 1, p. 63-68
  • Pierre Bonte et Michel Izard (dir.), « Germaine Dieterlen », in Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie, PUF, Paris, 2008 (1re Ă©d. 1991), p. 200-201 (ISBN 978-2-13-055999-3)
  • Luc de Heusch, « Ma dette de reconnaissance envers Germaine Dieterlen », in Journal des africanistes, 2001, vol. 71, no 1, p. 69-75
  • Philippe Lourdou, « Germaine Dieterlen ou la nĂ©cessitĂ© du regard », in Journal des africanistes, 2001, vol. 71, no 1, p. 77-81
  • Shinzo Sakai, « Madame Germaine Dieterlen, messagère d'une culture africaine pour l'autre bout du monde », in Journal des africanistes, 2001, vol. 71, no 1, p. 191-194
  • Michel Izard, « Germaine Dieterlen (1903-1999) », Encyclopædia Universalis, notice en ligne.

Liens externes

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