Georges Roux (assyriologue)
Georges Raymond Nicolas Albert Roux, né le à Salon-de-Provence et mort le à Ivry-sur-Seine[3], est un médecin et assyriologue amateur français, auteur de deux ouvrages sur le Proche-Orient ancien, Ancient Irak et La Mésopotamie.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 84 ans) Ivry-sur-Seine |
Nom de naissance |
Groeges Raymond Nicolas Albert Roux |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Conjoint |
A travaillé pour | |
---|---|
Élève |
Biographie
Georges Roux vit de 1923 à 1935 au Liban, alors administré par la France, où son père est officier[4]. Il fait ses études secondaires à Beyrouth, dans une école jésuite, puis s'inscrit à la faculté de médecine de Paris, dont il est diplômé en 1941[4]. Il exerce quelque temps la médecine à Paris, puis suit des études d'histoire orientale à l'école pratique des hautes études[5] - [6]. Roux devient membre de l'École d'archéologie britannique en Irak en 1952[6]. Il travaille pour l'Iraq Petroleum Company de 1950 à 1959, au Qatar puis en Irak. Il publie plusieurs articles dans la revue de cette société, entre 1956 et 1960[4] intitulés L'histoire de l'ancien Iraq[7]. Il publie également des articles dans les périodiques Sumer, Revue d'assyriologie et d'archéologie orientale et L'Histoire[2]. À cette époque, ses séjours au Proche-Orient lui permettent d'en acquérir une « connaissance inégalée », et, bien qu'il se considère lui-même comme un assyriologue « amateur », les travaux d'exploration et d'identification de sites archéologiques qu'il a entrepris dans cette région — dont à Al-hammar —, associées à ses études d'assyriologie lui confèrent le statut de spécialiste dans ce domaine et notamment dans celui de l'histoire de la civilisation mésopotamienne[1].
En 1964, il publie en anglais Ancient Iraq — le titre Irak antique sous-entendant les civilisations d'Assyrie, de Babylone et de Sumer[8] —, un livre sur l'histoire politique, culturelle et socio-économique de la Mésopotamie, réédité en 1992[4]. Cet ouvrage « est considéré comme un texte fondamental, à tel point qu'il a également été traduit en arabe »[9] en 1987[6]. En 1985, il publie sa traduction en français intitulée La Mésopotamie. Essai d'histoire politique, économique et culturelle[10], puis en espagnol en 1987 et 1990 ainsi qu'en polonais en 1998[6]. Lors de la parution de cet essai en français en 1985, Pierre Chuvin met en exergue « l'audace », « la ténacité » voire « la candeur » de Roux pour avoir entrepris, avec des mises à jour, une nouvelle rédaction de l'histoire culturelle, économique et politique de la Mésopotamie des années après la publication d'Ancient Iraq[11]. Après la révolution irakienne de 1958, il rentre en Europe et dirige le département médical international du groupe pharmaceutique GlaxoWellcome[4]. Il prend la retraite de son poste de directeur en 1980 et s'installe avec sa femme en Bourgogne[1].
Il se marie deux fois (Roux a deux fils et deux filles issus de ces mariages[1]) avant d'épouser Christiane Roux en 1972[6]. Le couple participe à plusieurs colloques du groupe François Thureau-Dangin et des conférences à l'École d'archéologie britannique en Irak[6]. Après avoir vécu en Bourgogne, les Roux s'installent à Londres[1].
Hommages et postérité
« Une figure exceptionnelle disparaît avec Georges Roux » souligne Pierre Chuvin[9] - [12]. Le professeur Giovanni Pettinato, universitaire des Lincei, professeur d'assyrologie à l'Université de Rome « La Sapienza » et éminent spécialiste des civilisations sémitiques, est plus nuancé à l'égard des travaux de Roux[9]. Pour Pettinnato, « Roux était un bon vulgarisateur, mais des sciences des autres »[9].
Pour l'orientaliste et assyriologue Henry Saggs, le travail de Roux se caractérise à la fois par son « équilibre » et son « ampleur »[1]. L'équilibre se retrouve lorsque, face à des données incertaines, Roux privilégie sytématiquement une hypothèse crédible au « fantastique »[1]. L'ampleur du travail de Roux se retrouve dans « sa tentative réussie de présenter une image du contexte, à la fois politique et culturel », de la civilisation mésopotamienne[1].
Publications
- (en) Ancient Iraq, Penguin Books, , 3e Ă©d. (1re Ă©d. 1964) (lire en ligne [PDF]).
- La Mésopotamie. Essai d'histoire politique, économique et culturelle (préf. Jean Bottéro), Le Seuil, , 2e éd. (1re éd. 1985) (lire en ligne).
- « Adapa, le vent et l'eau », Revue d'Assyriologie et d'archéologie orientale, Presses Universitaires de France, vol. 55, no 1,‎ , p. 13-33 (lire en ligne, consulté le ).
- « La grande énigme du cimetière d'Ur », L'Histoire, no 75,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Les Sumériens sortaient-ils de la mer ? », L'Histoire, no 45,‎ (lire en ligne, consulté le ) (également publié dans l'ouvrage collectif avec Jean Bottéro, Pierre Chuvin, André Finet, Bertrand Lafont et Jean-Maurice de Montremy, Initiation à l'Orient ancien : de Sumer à la Bible, Seuil, coll. « Points histoire », (lire en ligne [PDF]).
- « Sémiramis, la reine mystérieuse d'Orient », Les collections de L'Histoire, no 22,‎ (lire en ligne).
- (en) History of Erbil, Salahaldeen University, [6].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Georges Roux » (voir la liste des auteurs).
- Saggs 1999.
- RĂ©daction d'Iraq (revue) 1999.
- Relevé des fichiers de l'Insee
- Harry Saggs, « Georges Roux », Guardian.co.uk (consulté le )
- Saggs 1999, p. 1.
- RĂ©daction de la revue Iraq 1999.
- R. Tournay, M.-É. Boismard et Fr. Langlamet, « Bulletin », Revue biblique, vol. 72, no 1,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Henry Saggs, « Georges Roux: Ancient Iraq. 431 pp., front., 32 plates, 5 maps. London: George Allen and Unwin Ltd., 1964. 50s. », Bulletin of the School of Oriental and African Studies, vol. 28, no 1,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Adnkronos 1999, p. 1.
- « L'histoire a lu », L'Histoire, no 77,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Chuvin 1985, p. 1.
- Chuvin 1999.
Voir aussi
Bibliographie
- (en) « Obituary: Georges Roux, 1914-1999 », Iraq, Institut britannique pour l'étude de l'Irak, vol. 61,‎ , iii (lire en ligne [PDF], consulté le ).
- Pierre Chuvin, « Georges Roux », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Henry Saggs, « Georges Roux : Unravelling the ancient mysteries of Mesopotamia », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (it) « Storici : e' morto Georges Roux, investigatore della Mesopotamia : e' autore di grandi opere divulgative sugli assiro-babilonesi », Adnkronos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Pierre Chuvin, « Vivre en Mésopotamie : Un séduisant voyage parmi nos plus lointains ancêtres. », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).