Georges Boussignac
Georges Boussignac, né le à Lapsunj (Royaume de Yougoslavie, aujourd'hui en Bosnie-Herzégovine) et mort le à Tulle[1], est un médecin anesthésiste-réanimateur français, inventeur de la ventilation en pression positive continue.
Biographie
Georges Boussignac, d'origine croate, après avoir fait deux années de médecine, quitte la Yougoslavie pour la France pour des raisons politiques. Arrivé à Paris, il travaille comme plombier et, ensuite, comme garçon de salle à l’hôpital Saint-Antoine dans le service de gastro-entérologie du professeur Jacques Caroli (1902-1979) qui l’incite à reprendre les études de médecine[2].
Invention de la ventilation en pression positive continue
En 1973 il travaille dans le service de réanimation du professeur Pierre Huguenard (1924-2006) à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil. Dans ce service sont hospitalisés trois des survivants du crash du vol Varig 820, accident dû à un feu en cabine. Chez ces patients, qui présentent une hypoxémie due à une atteinte sévère des poumons, l’intubation n’est pas indiquée. Pour leur assurer l'oxygénation, le docteur Boussignac bricole un casque fait d’un sac en plastique transparent, avec une chambre à air de vélo d’enfants pour réaliser l'étanchéité autour du cou et des tuyaux immergés dans un bocal d’eau pour assurer une pression positive, l’étanchéité des différentes parties étant obtenue avec du sparadrap. Ce dispositif permet aux trois blessés de s’en sortir[3] - [4].
Par la suite, le docteur Boussignac parvient à mettre au point un dispositif de ventilation en pression positive continue utilisable dans les hôpitaux, dispositif qui sera produit par le groupe Vygon en 1991. Ce système, connu aussi sous le sigle CPAP (de l'anglais Continuous Positive Airway Pressure), sera utilisé dans des situations d’hypoxie non traumatique : le syndrome d'apnées du sommeil ou chez les patients atteints du Covid-19 en service de réanimation[5] - [6].
Le docteur Boussignac, inventeur prolifique avec plus de 124 brevets, développera ensuite d’autres systèmes comme le tube RCP adapté à la prise en charge des accidents cardiaques ou le dispositif d’insufflation par flot continu d’oxygène (B-CARD pour Boussignac Cardiac Arrest Resuscitation Device)[3].
Distinctions
- Chevalier de la Légion d’honneur (1er janvier 2014)[7]
Notes et références
- « matchID - moteur de recherche des personnes décédées », sur deces.matchid.io (consulté le )
- Stéphanie Lavaud, Décès du Dr Georges Boussignac : retour sur le parcours hors norme de l’inventeur de la CPAP, Medscape France, 6 juin 2020. Page consultée le 6 juin 2020.
- Julia Tournet, Entretien #31 : Georges Boussignac, « tout mettre en œuvre pour trouver la solution », SecoursMag, 28 mai 2020. Page consultée le 6 juin 2020.
- Arnaud Thille, Boussignac nous a quitté…, Société de Réanimation de Langue Française, 4 juin 2020. Page consultée le 6 juin 2020.
- Jacques Hotton, COVID 19 : la CPAP BOUSSIGNAC ® à l’honneur, Club de l'histoire de l'anesthèsie et de la réanimation (CHAR), 18 avril 2020. Page consultée le 6 juin 2020.
- CPAP de Boussignac© (BCPAP) Covid19, Hôpital d’instruction des armées Legouest. Page consultée le 6 juin 2020.
- Décret du 31 décembre 2013 portant promotion et nomination, Journal officiel de la République française, 1 janvier 2014, page 8.
Liens externes
- Site Linkedin du docteur Georges Boussignac
- Secrets pour une idée nouvelle - Georges Boussignac, Intervention de Georges Boussignac, médecin et inventeur. Congrès SFMU, juin 2018. Société Française de Médecine d’Urgence.
- Jean-Claude Deslandes, Georges Boussignac, un destin hors du commun, 23 mai 2020, sur esanum-la communauté des médecins en ligne
- Nicolas Delveau, Frédéric Thys, CPAP Boussignac : de la conception au mode d'emploi avec Georges Boussignac, video dans le dossier thématique de novembre 2017: Syndromes d'insuffisance cardiaque aiguë sur le site Urgences Direct Info de la SFMU - Société Française de Médecine d'Urgence.