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Georges Acampora

Georges Antoine Acampora dit Georgio, né le à Bab El Oued (Alger) est un militant et moudjahid de la cause nationale algérienne et ex-condamné à mort par la France durant la guerre d'Algérie.

Georges Acampora
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Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nom de naissance
Georges Antoine Acampora
Surnom
Georgio
Nationalité
Activité
Conjoint
Julia Garcia (Juliette)

Membre phare des Combattants de la libération (CDL), groupes armés constitués par le Parti communiste algérien (PCA) qu'il rejoint afin de mener des actions de sabotage.

DĂ©buts dans la vie politique

Jeune homme trÚs impliqué dans la vie de son pays, c'est en 1950, alors ùgé de 24 ans, qu'il décide d'adhérer au Parti communiste algérien (PCA) aprÚs avoir participé à plusieurs grÚves et actions sociales avec plusieurs de ses camarades du quartier de Bab-El-Oued, il confie :

« hĂ© bien comme j’étais sur le quartier, je connaissais des camarades qui y activaient pour le PCA ; j’ai commencĂ© Ă  participer Ă  des actions sociales avec les camarades, sans ĂȘtre membre du parti. Ensuite on assiste aux premiĂšres grĂšves, et lĂ , tu commences Ă  voir, Ă  comprendre, Ă  rentrer dans l’action. Je n’avais ni mon pĂšre, ni ma mĂšre, ni mon frĂšre dans ses idĂ©es-lĂ . Les choses de la famille ce n’était pas ça
 Je connaissais des camarades dans le quartier, alors j’y suis allĂ© tout seul, Ă  la section de Bab-El-Oued
 C’est dans l’action avec les camarades que j’ai dĂ©cidĂ© d’entrer au PCA » (socialgerie[1])

Actions militantes

Georgio effectue son service militaire Ă  Cherchell, service lors duquel il acquiert une expĂ©rience militaire qui lui sera trĂšs utile dans ses futures actions. En effet, il s'engage dans le mouvement de lutte pour l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie et met Ă  profit son expĂ©rience pour rĂ©parer les armes et rectifier les culasses dans les ateliers des pompiers[2], « je rentrais une arme Ă  la fois » dit-il. C'est aprĂšs l'accord entre le Front de libĂ©ration nationale (FLN) et le PCA qu'il intĂšgre les Combattants de la libĂ©ration (CDL), mĂšne des actions contre l'occupant français et sera « FidaĂŻ » (Un « fidaĂŻ », en arabe, est un soldat, soumis Ă  un code de l'honneur strict et prĂȘt Ă  sacrifier sa vie pour une cause, sans pour autant aspirer Ă  devenir martyr)[3].

Il est condamnĂ© Ă  mort en 1956 pour l’attentat contre le commissariat de police de la Redoute (El Mouradia), sur les hauteurs d'Alger.

Mais il Ă©chappe Ă  la guillotine car, selon Mustapha Boudina, le prĂ©sident de l’Association algĂ©rienne des condamnĂ©s Ă  mort, Georges Acampora faisait partie des militants indĂ©pendantistes condamnĂ©s Ă  mort « dont la peine n’a pas Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e parce qu’ils Ă©taient jugĂ©s dans d’autres affaires aprĂšs leur condamnation », et ajoute que « les exĂ©cutions ont Ă©tĂ© ensuite suspendues aprĂšs l’arrivĂ©e au pouvoir du gĂ©nĂ©ral de Gaulle en 1958 et le dĂ©but des nĂ©gociations entre l’AlgĂ©rie et la France qui ont conduit au cessez-le-feu le »[4].

Il est en effet graciĂ© en 1959, sera transfĂ©rĂ© Ă  la prison d'El-Harrach et sa peine fut commuĂ©e en travaux forcĂ©s Ă  perpĂ©tuitĂ©, avec 181 personnes condamnĂ©es Ă  mort avant d'ĂȘtre libĂ©rĂ© en 1962 lors de l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie.

Abandon de sa nationalité française

AprÚs l'indépendance de l'Algérie du , Georges Acampora qui avait droit à la binationalité franco-algérienne décide de renoncer à la nationalité française. Par décret, il a acquis la nationalité algérienne le 18 novembre 1963[5].

La fin des mouvements communistes

Dans le début des années 90 survient la fin des mouvements communistes avec notamment la chute de l'URSS.

Le , aprĂšs les Ă©vĂ©nements qui ont secouĂ© les partis communistes et les pays socialistes, le journal l’HumanitĂ©, organe central du Parti communiste français (PCF), publiait un entretien avec Georges Acampora, il dĂ©clare :

« Le mouvement de libĂ©ration national a canalisĂ© tous les patriotes sur l’objectif de l’indĂ©pendance de L’AlgĂ©rie. Les communistes algĂ©riens ont participĂ© Ă  ce large mouvement de libĂ©ration nationale. A cette Ă©poque la perspective socialiste donnait Ă  notre combat un objectif Ă  long terme. Nous avons partagĂ© cet espoir avec des nationalistes issus du MTLD (Mouvement pour le Triomphe des LibertĂ©s DĂ©mocratiques).

Personnellement j’ai participĂ© aprĂšs l’indĂ©pendance aux brigades de travail volontaire pour la rĂ©forme agraire. Nous avons aidĂ© les paysans Ă  occuper les grandes propriĂ©tĂ©s laissĂ©es vacantes par le dĂ©part des colons. Nous avons participĂ© bĂ©nĂ©volement au reboisement des rĂ©gions entiĂšres napalmĂ©es. Je me souviens du rassemblement de L’Arbaatach. Plus d’un million de personnes Ă©taient lĂ . La venue de Che Guevara Ă  Alger avait enthousiasmĂ© notre jeunesse. Aujourd’hui ces arbres atteignent une hauteur respectable. Le socialisme n’est peut-ĂȘtre plus Ă  l’ordre du jour, mais je reste profondĂ©ment attachĂ© Ă  mon idĂ©al. Je continue Ă  militer au Parti de l’Avant-Garde Socialiste (PAGS). J’espĂšre que la façon dont s’est dĂ©roulĂ© la Guerre du Golfe va faire tirer aux peuples de la rĂ©gion les enseignements nĂ©cessaires pour qu’une telle tragĂ©die ne puisse se renouveler ».

Mort

Georges Acampora meurt Ă  85 ans des suites d'une longue maladie le Ă  17h Ă  l'hĂŽpital militaire d'AĂŻn Naadja.

Il est inhumĂ© le au cimetiĂšre chrĂ©tien de Bologhine (Alger) oĂč reposent dĂ©jĂ  des membres de sa famille[6].

Notes et références

  1. « DÉCÈS DU MILITANT ET MOUDJAHID, GEORGES ACAMPORA - socialgerie », sur www.socialgerie.net (consultĂ© le )
  2. René Gallissot, Algérie : Engagements sociaux et question nationale : De la colonisation à l'indépendance de 1830 à 1962 Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier : Maghreb, Le Maitron, , 605 p.
  3. Henri Alleg, La Guerre d'Algérie, Temps Actuels
  4. « Algérie: décÚs du militant anticolonialiste Georges Acampora », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )
  5. Journal officiel de la République Algérienne, 3 décembre 1963, p. 1263-1264
  6. « DécÚs de Georges Acampora - Alger républicain », sur www.alger-republicain.com (consulté le )

Liens externes

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