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George Thomas (1er vicomte Tonypandy)

Thomas George Thomas, 1er vicomte Tonypandy, né le à Port Talbot et mort le à Cardiff[1] - [2], est un syndicaliste et homme d'État britannique, président de la Chambre des communes de 1976 à 1983.

George Thomas
Illustration.
Fonctions
Président de la Chambre des communes
du Royaume-Uni
–
(7 ans, 4 mois et 7 jours)
Monarque Élisabeth II
LĂ©gislature 47e et 48e
Prédécesseur Selwyn Lloyd
Successeur Bernard Weatherill
Secrétaire d'État pour le Pays de Galles
–
(2 ans, 2 mois et 13 jours)
Premier ministre Harold Wilson
Prédécesseur Cledwyn Hughes
Successeur Peter Thomas
Député à la Chambre des communes
–
(4 ans, 7 mois et 18 jours)
Circonscription Cardiff-centre
Prédécesseur Ernest Bennett
Successeur Circonscription abolie
–
(33 ans, 3 mois et 17 jours)
Circonscription Cardiff-ouest
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Stefan Terlezki
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Port Talbot
Date de dĂ©cès (Ă  88 ans)
Lieu de décès Cardiff
Nationalité britannique
Parti politique Parti travailliste (jusqu'en 1976)
Indépendant (1976-1997)
Diplômé de Université de Southampton
Profession Instituteur

George Thomas (1er vicomte Tonypandy)
Présidents de la Chambre des communes du Royaume-Un

Biographie

Jeunesse et débuts en politique

Il naĂ®t au pays de Galles, fils d'un travailleur des mines alcoolique qui abandonne la famille et laisse la mère du jeune George Ă©lever seule leurs cinq enfants. Sa mère Emma, qu'il appellera « Mam Â» et Ă  laquelle il demeurera très attachĂ©, nourrit sa famille en Ă©tablissant une laverie rudimentaire et en travaillant comme couturière Ă  son propre compte « jusque tard dans la nuit Â». Comme sa mère avant lui, George Thomas rejoint le Parti travailliste dès 1924, ainsi que le Parti coopĂ©ratif. Titulaire d'un diplĂ´me de formation Ă  l'enseignement de l'universitĂ© de Southampton en 1931, il devient instituteur Ă  Lambeth et passe souvent ses heures de loisir Ă  assister aux dĂ©bats Ă  la Chambre des communes. Bon orateur, il devient Ă©galement prĂ©dicateur laĂŻc mĂ©thodiste[1] - [2].

Syndicaliste au Syndicat national des Enseignants (en) (N.U.T.), il mène une marche de la faim de Tonypandy à Cardiff en 1936, durant la Grande Dépression. Reconnu inapte au service militaire pour raisons médicales durant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage alors parmi les volontaires de la police de réserve (la Spécial Constabulary). Membre de l'exécutif du N.U.T. de 1942 à 1945, il est élu député de la circonscription de Cardiff-centre aux élections législatives de 1945. Ces élections sont les premières de l'histoire à fournir au Parti travailliste une majorité absolue de sièges à la Chambre des communes. George Thomas siège comme député d'arrière-ban dans la majorité parlementaire du gouvernement de Clement Attlee[1] - [3].

Député puis ministre

Situé initialement à la gauche du parti, il soutient sans succès Aneurin Bevan lorsque celui-ci brigue la direction du parti face à Hugh Gaitskell en 1955. En tant que simple député, il fait campagne activement, et avec succès, pour une réforme du droit de superficie (leasehold), afin notamment de protéger les mineurs du sud du pays de Galles face au risque que leurs demeures reviennent aux propriétaires des mines qui les emploient. Lorsque les travaillistes reviennent au pouvoir sous la direction de Harold Wilson en 1964, George Thomas est nommé ministre adjoint au Home Office (le ministère de l'Intérieur) de 1964 à 1966, puis au ministère aux Affaires galloises de 1966 à 1967 (il visite le site de la catastrophe d'Aberfan) et au ministère des Affaires du Commonwealth (Commonwealth Office) de 1967 à 1968. Dans ce dernier poste, il s'avère bon diplomate et établit de bons rapports avec les dirigeants de plusieurs États africains membres du Commonwealth des Nations[1] - [2].

Il est ensuite le secrĂ©taire d'État pour le Pays de Galles, c'est-Ă -dire le ministre responsable pour les affaires galloises au gouvernement britannique, d' Ă  . Ă€ ce titre, c'est lui qui prĂ©side l'investiture du jeune prince Charles en tant que prince de Galles en . Durant ces annĂ©es, il s'oppose « avec virulence Â» et « sans mâcher ses mots Â» Ă  la montĂ©e du nationalisme gallois. Les travaillistes perdent le pouvoir en 1970, et George Thomas est le porte-parole aux affaires galloises du cabinet fantĂ´me jusqu'Ă  leur retour au pouvoir en 1974. Afin de concilier les nationalistes gallois, et parce qu'il est reprochĂ© Ă  George Thomas de ne pas bien maĂ®triser la langue galloise, Harold Wilson nomme alors John Morris au poste de secrĂ©taire d'État pour le Pays de Galles. George Thomas devient pour sa part vice-prĂ©sident de la Chambre des communes[1] - [2].

Président de la Chambre des communes

Il succède Ă  Selwyn Lloyd comme prĂ©sident de la Chambre en 1976. Ă€ partir de 1978, les dĂ©bats Ă  la Chambre sont transmis Ă  la radio par la British Broadcasting Corporation (BBC), et il devient une figure connue et aimĂ©e du grand public, plus qu'aucun prĂ©sident avant lui. Son « humour sec Â» mais amiable, son charme naturel ou encore son grand attachement au respect des procĂ©dures parlementaires font de lui « une star des mĂ©dias Â» et « une institution nationale Â». Ses appels pour amener la Chambre Ă  l'ordre (« Order! Order! Â»), prononcĂ©s avec son fort accent gallois, deviennent « une rengaine nationale Â»[1] - [2].

Il prĂ©side la Chambre durant une pĂ©riode qui s'avère turbulente en politique. Le gouvernement travailliste de James Callaghan est en difficultĂ© Ă  la fin des annĂ©es 1970 ; Ă  la tĂŞte d'un gouvernement minoritaire, le Premier ministre doit faire face aux grandes grèves de l'« hiver du MĂ©contentement Â» en 1978-1979. Margaret Thatcher, cheffe de l'opposition parlementaire, entraĂ®ne le Parti conservateur nettement plus Ă  droite. Ă€ la fois le gouvernement et l'opposition font parfois pression sur George Thomas, qui les avertit alors qu'il prĂ©servera l'indĂ©pendance de la Chambre et rendra publique toute nouvelle pression. Ayant, de par sa fonction, renoncĂ© Ă  toute attache partisane, le prĂ©sident s'attire l'hostilitĂ© de figures du Parti travailliste[1] - [2].

Dans le mĂŞme temps, il demeure populaire auprès du public, et très attachĂ© au cĂ©rĂ©monial du Parlement et de la monarchie. Il reçoit et organise des festivitĂ©s Ă  la fois pour diverses personnalitĂ©s du royaume et pour « de nombreuses personnes humbles du pays de Galles Â». En 1979, Margaret Thatcher devient Première ministre. George Thomas est bientĂ´t accusĂ© par ses dĂ©tracteurs d'entretenir avec elle des relations trop cordiales, malgrĂ© leurs origines politiques très diffĂ©rentes et au mĂ©pris de l'impartialitĂ© dont il devrait faire preuve. Il achète des cadeaux aux enfants de la Première ministre, et lui Ă©crit en privĂ© pour l'encourager dans « vos efforts hĂ©roĂŻques pour redresser ce pays Â». On l'accuse Ă©galement de n'avoir pas laissĂ© suffisamment s'exprimer, en 1982, les dĂ©putĂ©s hostiles Ă  la guerre des Malouines. Il ne se reprĂ©sente pas aux Ă©lections de 1983, et quitte donc sa fonction. Comme le veut la coutume, il est alors anobli et crĂ©Ă© par la reine « 1er vicomte Tonypandy » en juillet 1983, et siège Ă  la Chambre des lords comme membre sans Ă©tiquette. Il se consacre Ă  soutenir diverses organisations caritatives, prĂ©sidant un temps l'association National Children's Home et la British Heart Foundation. De 1989 Ă  1991, il est prĂ©sident de la Bank of Wales[1] - [2] - [4].

Durant les dernières années de sa vie, il s'oppose à l'intégration européenne, puis à la dévolution qui consiste à accorder l'autonomie politique au pays de Galles. Atteint d'un cancer de la gorge puis également de l'estomac, il meurt en . Ne s'étant jamais marié et n'ayant pas d'enfants, il ne peut transmettre son titre de vicomte, qui s'éteint avec lui[1] - [2].

Références

Liens externes

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