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George Cakobau

Ratu Sir George Kadavulevu Cakobau, né le à Suva et mort le [1], est un grand chef autochtone et homme d'État fidjien. Il est le premier autochtone à exercer la fonction de gouverneur général des Fidji, de 1973 à 1983[1].

George Cakobau
Illustration.
Fonctions
Gouverneur général des Fidji
–
Monarque Élisabeth II
Premier ministre Ratu Sir Kamisese Mara
Prédécesseur Sir Robert Foster
Successeur Ratu Sir Penaia Ganilau
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Suva
Date de décès
Nationalité fidjienne
Père Ratu Pope Seniloli
Enfants Adi Samanunu Cakobau-Talakuli,
Adi Litia Cakobau,
Ratu George Cakobau Jr. (en),
Ratu Epenisa Cakobau

Biographie

Il est l'arrière-petit-fils de Ratu Seru Epenisa Cakobau, premier et dernier roi autochtone des Fidji de 1871 à 1874[1], et le fils de Ratu Pope Seniloli[2]. Issu ainsi de l'une des principales lignées aristocratiques des Fidji, George Cakobau hérite en 1960 du titre de Vunivalu, grand chef de la confédération Kubuna, le plus important des titres coutumiers de l'archipel[3].

Éduqué au Newington College, école méthodiste en Nouvelle-Galles du Sud ouverte aux enfants de grands chefs fidjiens et tongiens notamment[4], puis au Collège technique de Wanganui en Nouvelle-Zélande, il intègre les Forces armées fidjiennes durant la Seconde Guerre mondiale, et est déployée aux îles Salomon dans le cadre de la campagne des Alliés contre les Japonais[3].

En 1962 il devient commissaire aux terres autochtones dans l'administration autochtone de la colonie britannique que sont alors les Fidji. Le pays devient indépendant en 1970, et George Cakobau est ministre sans portefeuille de 1970 à 1972 dans le gouvernement du Premier ministre Ratu Sir Kamisese Mara. En 1973 il succède à Sir Robert Foster comme gouverneur général, c'est-à-dire comme représentant de la reine Élisabeth II, souveraine symbolique de cet État indépendant[3], et est alors fait chevalier par la reine[5]. En tant que chef d'État de facto, le poste de gouverneur général est prestigieux (d'où le fait qu'il soit attribué au plus important chef coutumier du pays), mais son rôle est essentiellement cérémoniel ; c'est le Premier ministre qui exerce le pouvoir exécutif.

Ratu Sir George est toutefois amenĂ© Ă  prendre une dĂ©cision politique Ă  l'issue des Ă©lections lĂ©gislatives de mars 1977. Celles-ci produisent un parlement sans majoritĂ© oĂą le Parti de la fĂ©dĂ©ration nationale (PFN), qui reprĂ©sente principalement la population rurale d'ascendance indienne, remporte la moitiĂ© des sièges. Le dĂ©putĂ© indĂ©pendant Ratu Osea Gavidi indique qu'il accorderait sa confiance Ă  un gouvernement PFN, permettant Ă  ce parti de disposer d'une (très courte) majoritĂ© absolue Ă  la Chambre des reprĂ©sentants. Ces rĂ©sultats crĂ©ent la surprise ; le système politique et Ă©lectoral fidjien avait Ă©tĂ© conçu de manière Ă  permettre aux chefs autochtones de disposer d'une majoritĂ© parlementaire, les Indo-Fidjiens ne devant constituer qu'une opposition parlementaire. Favorable Ă  titre personnel Ă  ce que le pouvoir politique soit exercĂ© par des chefs autochtones, George Cakobau invite nĂ©anmoins le Parti de la fĂ©dĂ©ration nationale Ă  former un gouvernement. Le dirigeant du PFN, Siddiq Koya, est toutefois contestĂ© par certains membres de son propre parti, qui dĂ©bat durant trois jours avant d'accepter que Koya prenne la direction du gouvernement. Au troisième jour, toutefois, George Cakobau a dĂ©jĂ  fait usage de ses pouvoirs de rĂ©serve, et a nommĂ© Kamisese Mara, le chef du Parti de l'Alliance, Premier ministre Ă  la tĂŞte d'un gouvernement minoritaire[6]. L'historien fidjien Brij Lal estime que le gouverneur gĂ©nĂ©ral a agi ainsi en considĂ©rant que « le pays n'Ă©tait pas prĂŞt pour un Premier ministre non-autochtone Â», la nomination de Siddiq Koya ayant pu entraĂ®ner des tensions inter-ethniques. George Cakobau n'est d'ailleurs que peu critiquĂ© pour sa dĂ©cision[3]. La Chambre des reprĂ©sentants refuse toutefois sa confiance Ă  Kamisese Mara, amenant le gouverneur gĂ©nĂ©ral Ă  dissoudre la Chambre et convoquer de nouvelles Ă©lections. Celles-ci confèrent une large majoritĂ© au Parti de l'Alliance.

Ratu Sir George Cakobau prend sa retraite de la vie publique en 1983, et meurt en . Son titre de Vunivalu n'est longtemps pas réattribué après sa mort, en raison de désaccords autour de sa succession[3], avant de revenir à son fils Ratu Epenisa Cakobau en 2023[7]. L'aînée de ses enfants, Adi Samanunu Cakobau-Talakuli, sera dans les années 1990 ministre des Affaires autochtones puis haute commissaire (ambassadrice) des Fidji en Malaisie[8].

Références

  1. (en) Harris M. Lentz, Heads of States and Governments Since 1945, Routledge, 2014, p.1363
  2. (en) "Death of Ratu Popi", Pacific Islands Monthly, 20 octobre 1936, p.8
  3. (en) Brij Lal, Historical Dictionary of Fiji, Rowman & Littlefield, 2015, pp.53-54
  4. (en) Brij Lal et Kate Fortune (Ă©ds.), The Pacific Islands: An Encyclopedia, vol. 1, University of Hawaii Press, 2000, p.427
  5. (en) "Nov. 21, 1972 - Fiji s New Governor-General Ratu Sir George Cakobau Is Knighted By The Queen", Imago
  6. (en) Brij Lal, In the Eye of the Storm: Jai Ram Reddy and the Politics of Postcolonial Fiji, Australian National University Press, 2010, chapitre 2
  7. (en) "Ratu Epenisa installed as the Vunivalu Tui Kaba", FijiVillage, 10 mars 2023
  8. (en) "She Joins First", Fiji Sun, 6 juillet 2014
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