Gentilhomme de la chambre
La charge de gentilhomme de la chambre[1] - [2] - [3] - [4] est une charge réelle ou honorifique existant sous l'Ancien Régime en France, et dans différentes cours d'Europe. Le plus souvent, il s'agit d'une charge inférieure à celle de chambellan. Sauf si la charge est purement honorifique, le titulaire règle les différents détails d'intendance de la Maison du souverain.
France
François Ier supprime en 1545 la charge de Grand chambrier et institue, pour la remplacer, mais seulement en partie, les deux premières charges de gentilshommes (ou valets) ordinaires de la chambre[5]. Louis XIII crée les deux autres charges de gentilshommes de la chambre, ce qui a continué jusqu’à présent[6]. Les premiers gentilshommes de la chambre du roi sont ainsi depuis le règne de Louis XIII au nombre de quatre. Ils servent une année sur quatre[7].
Les premiers gentilshommes assistent au petit et au grand lever du roi. Ils donnent la chemise au roi, en l'absence des fils de France, princes du sang, princes légitimés, ou du grand-chambellan. Ils sont les ordonnateurs des dépenses de la chambre du roi. Un règlement du prévoit que c'est par ordre du premier gentilhomme en service que sont fournis les ornements, tentures, décorations et luminaires, pour les maisons royales, les églises de Saint-Denis et de Notre-Dame lors des pompes funèbres des rois, reines, fils, filles, petits-fils et petites-filles de France[8]. Ils reçoivent les serments de fidélité de tous les officiers de la chambre, leur donnent les certificats de service : ils donnent l'ordre à l'huissier, par rapport aux personnes qu'il doit laisser entrer[9]. L'article XXXVIII de l'arrêt du Conseil d'État du roi du soumet aux premiers gentilshommes l'administration et la discipline intérieure des comédiens français et des comédiens italiens[10].
Il existe aussi des charges de gentilshommes ordinaires de la chambre du roi. Ils reçoivent et portent les messages, lettres ou autres communications du roi à Paris, en province et à l'étranger, ils transmettent les compliments ou condoléances du roi aux grands seigneurs et princes étrangers. Ils notifient aux cours étrangères les naissances et les décès au sein de la Famille royale. Ils portent les ordres du roi aux parlements.
Les offices de la Maison du roi sont anoblissants Ă titre personnel.
Danemark
Le Kammerjunker (équivalent en danois) est un titre de la Cour qui n'est plus utilisé, le plus souvent donné aux jeunes hommes nobles, "Junkers", qui avaient la tâche de s'occuper d'une personne princière au Danemark, en particulier à la cour royale. Le Kammerjunker était un grade en dessous d'un chambellan, mais au-dessus d'un page.
Le titre n'a pas été utilisé au Danemark depuis la mort du roi Christian X de Danemark en 1947. Il a finalement été accordé principalement aux jeunes officiers en activité dans des régiments de la Garde. Justus Hartnack, plus tard professeur de philosophie à l'université d'Aarhus, et Christian Frederik von Schalburg, plus tard chef du Libre Corps du Danemark (milice pro-nazie), ont tous deux reçu le titre alors qu'ils étaient des officiers de la Garde royale du Danemark.
Suède
Le kammarjunkare[alpha 1] est serviteur de la Cour qui a rang après le chambellan (kammarherre) et son assistant dans le service, ou seulement, une personne honorée du titre sans fonctions correspondantes.
En 1783, Gustave III de Suède a établi vingt-quatre nouvelles charges sous ce nom. Le rôle de cette charge a été établi en 1783 :
- le överstekammarjunkare est un grand emploi de la Cour avec le rang de lieutenant général (generallöjtnant) ;
- le kammarjunkare avait le grade de major.
Notes
- Il faut distinguer kammarjunkare (gentilhomme de la chambre) et överstekammarjunkare (haut-gentilhomme de la chambre).
Références
- Éditions Larousse - Dictionnaire de français Larousse, « Entrée "gentilhomme" », sur larousse.fr (consulté le ) : «
Gentilhomme de la Maison du roi ou de la garde, officier membre de deux compagnies qui constituaient la garde personnelle du souverain (instituées en 1474 et en 1498, ces compagnies, appelées aussi compagnies de gentilshommes à bec-de-corbin, furent supprimées sous Louis XV).
Gentilhomme de la chambre, officier de la maison du roi de France, qui réglait les services de la chambre du roi. » - Centre national de ressources textuelles et lexicales, du Centre national de la recherche scientifique, « Entrée "Gentilhomme" », sur cnrtl.fr (consulté le ) : «
Gentilhomme de la chambre. Noble préposé aux offices intérieurs (service et dépenses). Premier, second gentilhomme de la chambre (du roi). Le baron de Cramm prenait le titre de gentilhomme de la chambre (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 54). » - Éditions Larousse - Encyclopédie Larousse en ligne, « Guy Ier Chabot baron de Jarnac », sur larousse.fr (consulté le ) : «
Gentilhomme français (1509-après 1584).
Gouverneur de l'Aunis et de La Rochelle (1553) et premier gentilhomme de la chambre du roi (1555), il se battit en duel […] » - Encyclopædia Universalis, « Louis François Armand de Richelieu (1696-1788) maréchal de France », sur universalis.fr (consulté le ) : «
[…] il est nommé en 1744 premier gentilhomme de la chambre du roi. Familier de Louis XV, il aurait aidé Mme de Châteauroux et ses sœurs à devenir favorites. […] » - Jean-Joseph Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules vol. 3, p. 591
- Le Garde-Meuble de la Couronne et ses intendants du XVIe au XVIIIe siècle, CTHS, , p. 18-19.
- « La cour du roi à Versailles - la chambre du roi » [archive du ] (consulté le )
- Etats de la France, 1722, vol.1, p. 302
- L'Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers
- Nicolas Viton de Saint Allais Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France, p. 54