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Geneviève Billette

Geneviève Billette est une écrivaine, dramaturge, traductrice et professeure québécoise.

Geneviève Billette
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Distinctions
Prix Siminovitch Protégé (d) ()
Prix littéraires du Gouverneur général ( et )

Biographie

Geneviève Billette est née à Québec. Elle est diplômée d’un baccalauréat en études françaises à l’Université de Montréal et en écriture dramatique de l’École nationale de théâtre du Canada en 1998.

Bénéficiaire de nombreuses résidences d'écriture, Geneviève Billette a séjourné à divers endroits tant en Europe qu’en Amérique du Nord (Limoges, Mexico, Anvers, New York, Barcelone).

Plusieurs de ses pièces ont été montées en Suisse, au Canada, en France, en Martinique, en Allemagne, et au Mexique. Elles sont également pour la plupart traduites en anglais, espagnol, allemand et biello-russe. La plupart de ses œuvres sont publiées chez Léméac[1] - [2].

Divers exercices écrits dans le cadre de sa formation de dramaturge ont été retravaillés pour devenir ses premières œuvres[3].

Enseignement

Geneviève Billette a donné des ateliers d’écriture pour les Zurbains entre 2003 et 2008. Depuis [au moins 2006], elle enseigne à l’École supérieure de théâtre (UQAM) où elle donne des cours d’écriture dramatique, d’analyse et où elle dirige également des mémoires de maîtrise et thèses de doctorat[4] - [5] - [6].

Écriture et traduction

Elle a écrit trois radio-fictions pour la première chaîne de Radio-Canada entre 1998 et 2001.

Elle a traduit des pièces mexicaines, dont deux pour le Festival de théâtre des Amériques, notamment dans l’optique de diffuser le théâtre mexicain, permettre au public québécois de découvrir d’autres horizons théâtraux.

Elle a rédigé divers articles pour des revues comme Liberté et Jeu dans lesquels elle propose ses réflexions sur l’écriture théâtrale et sur le théâtre comme médium artistique[7] - [8].

Regards sur l'Å“uvre

La pièce Le Goûteur, aborde le temps, la déshumanisation, le travail et la politique. Le public visé est un public d'adultes. Nils, 15 ans, est un génie sensoriel. Doté de papilles gustatives sur-développées, il devient goûteur de puces électroniques pour l’entreprise Odibé. La saveur de la technologie lui permet d’oublier celle de l’art, terrifiante, qu’il a goûtée dans son enfance. Ici aucune trace d’humanité n’est tolérée et toutes les Å“uvres d’art ont été refoulées depuis longtemps dans un caveau scellé. Mais leur gardien, le vieux Sacha, entend mettre fin à cette amnésie généralisée. Il incite Nils à découvrir le goût de l’amour, avec l’espoir d’ouvrir une brèche dans les cÅ“urs et les consciences qui se sont blindés contre la vie, sa violence et son excès[9].

La pièce Le pays des genoux aborde la tendresse, la solitude et la pression de performance chez les enfants. Le public visé est un public de jeunes. Timothée et Sammy, neuf ans, ont clandestinement rendez-vous dans une ruelle, à l’arrière d’un théâtre. Ils s’apprêtent à fuguer à la recherche d’un pays où les genoux seraient comme « des places publiques ». Sarah, chanteuse de sept ans, tente de s’échapper du même théâtre, où elle a perdu sa voix. L’effondrement de la bâtisse vient compromettre leur fuite, mais pas leur quête de tendresse. Au-dessus et sous les décombres, il sera question du grand amour. Celui qui « ne s’épuise » et qui ne saurait survivre sans désobéissance[10].

La pièce Contre le temps aborde la politique, la transmission de connaissances à travers le temps, l'espoir et la fuite. Le public visé est un public d'adultes. A Paris, en 1832, au cours de la nuit qui suit sa libération de prison, Évariste Galois, génie précoce, tente de terminer avant l’aube, où il sa battra en duel, le traité d’algèbre qui le rendra célèbre. Sa mère l’attend dehors, retenue par un spectre étrange… Souvenirs et ombres furtives affluent tandis qu’Évariste travaille avec fièvre. Des remous politiques de cette période agitée aux chocs mathématiques entrevus par ce visionnaire, une ode à la quête, là où la science devient poésie, élan, fulgurance[11].

Réception par la critique

Dès sa première pièce, le travail de Billette est apprécié, La Presse y voit un avenir prometteur : « la jeune femme possède toute l'assurance qu'il faut pour mener son bateau » et lui reconnait un style qui « a [...] gagné en couleur et en truculence »[12]. Même réaction pour sa seconde pièce de la part de Cahiers de théâtre Jeu : « Loin des sentiers battus et des rengaines réalistico-nombrilistes des dramaturges de sa génération [...], Billette donne dans le surréalisme, le caustique et la dérision. Ses préoccupations sont d'avantages sociales et humaines qu'individuelles »[13]. Dans Le Devoir, Solange Lévesque argue que « [tout] en demeurant d'une virulence joyeuse, la critique de Billette évite le dogmatisme et la morale; elle s'exprime de manière très personnelle, à travers une écriture juste et soignée »[14].

Au sujet de Le Pays des genoux, dans Cahiers de théâtre Jeu, Patricia Belzil souligne que « [...] sous l'apparent caprice enfantin, c'est le rythme de vie actuel [que les enfants] dénoncent, soumis à la survalorisation du travail et de la productivité, au détriment du temps consacré à la famille, à la tendresse. [...] L'acuité du regard de Geneviève Billette [...] sur le monde de l'enfance [est enchanteur] ; [elle a] placé les émotions au cÅ“ur de leurs pièces, scruté les états d'âme de [ses] personnages, mais évité la sensiblerie. Souhaitons que [sa première exploration de la scène jeunes publics sera renouvelée] »[15].

Au sujet de Contre le temps, Raymond Bertin écrit : « Loin de tout lyrisme, Billette a su créer un univers ancré historiquement, mais moderne par sa langue et son propos, par l’éclatement chronologique de la fable comme par l’humour et une touche de fantastique »[16].

Å’uvres et publications

Théâtre

  • Crime contre l'humanité, Léméac, (ISBN 2-7609-0374-5, 9782760903746 et 2760903753, OCLC 300232568, lire en ligne).
  • Le goûteur (2002)[9].
  • Gibraltar (2004).
  • Le pays des genoux (2005)[10].
  • Contre le temps (2011)[11].
  • Les ours dorment enfin (2012)[17].
  • Pou (2018).
  • Les éphémères.

Radio-fictions

  • Gina Ping Pong, 15 minutes, réalisée par Line Meloche, diffusée le 5 juin 1998 sur la chaîne culturelle de Radio-Canada.
  • De la barbe à la queue, je suis délicieux, 30 minutes, réalisée par Line Meloche, diffusée le 13 février 2000 sur la chaîne culturelle de Radio-Canada.
  • Bascules, 30 minutes, réalisée par Line Meloche, diffusée le 13 février 2000 sur la chaîne culturelle de Radio-Canada.

Traduction

  • Phèdre et autres labyrinthes, pièce de Ximena Escalante (2003)[18].
  • Les filles du Commodore 64, pièce de Luis Enrique Gutiérrez Ortiz Monasterio (2005)[19].
  • Todo, pièce de Rafael Spregelburd (2011)[20].
  • Après moi, le déluge, pièce de Lluïsa Cunillé (2012)[21].

Article

  • Écrire du théâtre… mais pourquoi diable? (Jeu, 2006)[8].
  • Mes batailles et mes deuils (Liberté, 2010)[7].

Distinctions

  • 2001 : prime à la création du Fonds Gratien-Gélinas pour Le pays des genoux.
  • 2004 : prix Paul-Gilson.
  • 2005 : prix du Gouverneur général (2005) pour Le pays des genoux.
  • 2010 : prix Annick Lansman (2010) pour Les ours dorment enfin[22].
  • 2012 : prix du Gouverneur général pour Contre le temps.

Liens externes

Notes et références

  1. « Canadian Theatre »
  2. « Geneviève Billette », sur www.lesfrancophonies.fr (consulté le )
  3. Billette, Geneviève, 1964-, Crime contre l'humanité, Léméac, (ISBN 2-7609-0374-5, 9782760903746 et 2760903753, OCLC 300232568, lire en ligne)
  4. Chantal Guy, « Les Zurbains s'en viennent! », La Presse,‎
  5. Étienne Bourdages, « Les Zurbains : coaching extrême : Entretien avec Geneviève Billette », Cahiers de théâtre Jeu,‎ (ISSN 1923-2578)
  6. « Théâtre UQAM »
  7. Geneviève Billette, « Mes Batailles et mes deuils », Liberté,‎ (ISSN 1923-0915)
  8. Geneviève Billette, « Écrire du théâtre... Mais pourquoi diable? », Cahiers de théâtre Jeu,‎ (ISSN 1923-2578)
  9. Geneviève Billette, Le Goûteur, Montréal, Leméac, , 95 p. (ISBN 978-2-7609-0380-7 et 2-7609-0380-X)
  10. Billette, Geneviève., Le pays des genoux, Leméac, (ISBN 2-7609-2429-7, 9782760924291 et 2742752730, OCLC 57208288, lire en ligne)
  11. Billette, Geneviève., Contre le temps : théâtre, Leméac, (ISBN 978-2-7609-0417-0 et 2760904172, OCLC 779324810, lire en ligne)
  12. Ève Dumas, « Le goût des autres », La Presse,‎
  13. Lynda Burgoyne, « Une tripe dans un bocal : Le Goûteur », Cahiers de théâtre Jeu,‎ (ISSN 1923-2578)
  14. Solange Lévesque, « Plaidoyer pour l'humanisme en forme de comédie », Le Devoir,‎
  15. Patricia Belzil, « Et la tendresse… ? : L’Héritage de Darwin et Le Pays des genoux », Cahiers de théâtre Jeu,‎ (ISSN 1923-2578)
  16. Raymond Bertin, « Combat pour un nouveau monde / Contre le temps », Cahiers de théâtre Jeu,‎ (ISSN 1923-2578)
  17. Billette, Geneviève., Les ours dorment enfin, Carnières-Morlanwelz (Belgique), Lansman, , 46 p. (ISBN 978-2-87282-776-3 et 2872827765, OCLC 694406088, lire en ligne)
  18. « CEAD - Phèdre et autres labyrinthes », sur www.cead.qc.ca (consulté le )
  19. « CEAD - Les filles du Commodore 64 », sur www.cead.qc.ca (consulté le )
  20. « CEAD - Todo », sur www.cead.qc.ca (consulté le )
  21. « CEAD - Après moi, le déluge », sur www.cead.qc.ca (consulté le )
  22. « CEAD - Geneviève Billette », sur www.cead.qc.ca (consulté le )
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