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Gekokujƍ

Gekokujƍ (例態侊 ou 例手侊) est un terme japonais pouvant se traduire par l'expression « les plus faibles gouvernent les plus forts » ou bien « le faible domine le fort ».

Origine

Cette expression s'est rĂ©pandue au cours de la pĂ©riode Sengoku (1467-1573), dĂ©butant avec la guerre d'ƌnin quand la puissance du shogunat Muromachi dĂ©clina Ă  cause de luttes de factions et de l'incendie de Kyoto.

Sans la protection du shogunat, les daimyos provinciaux Ă©taient susceptibles d'ĂȘtre renversĂ©s par des forces extĂ©rieures ou mĂȘme par celles de leurs propres domaines. Au cours de cette pĂ©riode, les vassaux ont trahi leurs seigneurs et furent Ă  leur tour menacĂ©s d'ĂȘtre renversĂ©s par des forces encore plus infĂ©rieures qu'eux. Les ecclĂ©siastiques et les paysans ont parfois formĂ© des ikkƍ-ikki (des bandes de rebelles) contre les daimyos et ont rĂ©ussi, pendant un certain temps, Ă  Ă©tablir des royaumes indĂ©pendants.

Postérité

Plusieurs siĂšcles plus tard, le concept du gekokujƍ fut une justification pour les officiers juniors et moyens de l'armĂ©e pour dĂ©sobĂ©ir s'ils Ă©taient motivĂ©s par des principes moraux. De tels actes se sont dĂ©roulĂ©s plusieurs fois en Mandchourie et Ă  Tokyo pendant les annĂ©es 1930. Les officiers militaires ont effectuĂ© des attaques provocatrices en Mandchourie pour donner un prĂ©texte Ă  l'Empire pour s'emparer du territoire chinois. Au Japon mĂȘme, des officiers militaires ultranationalistes ont organisĂ© des sĂ©ries d'assassinats contre les dirigeants politiques et commerciaux, ils voulaient « Ă©purer » la sociĂ©tĂ© japonaise de l'influence des corporations et des partis politiques parce qu'ils pensaient que cela empĂȘchait le Japon d'atteindre sa place lĂ©gitime parmi les nations du monde, place atteinte grĂące Ă  l'expansion sur le continent asiatique.

Les Ă©pisodes les plus spectaculaires furent l'incident du 15 mai 1932, lorsque des officiers de la Marine et des cadets juniors de l'armĂ©e assassinĂšrent le Premier ministre Tsuyoshi Inukai, et l'incident du 26 fĂ©vrier 1936 impliquant 1 500 soldats Ă  Tokyo dans un coup d'État ratĂ©. Bien que des poursuites pĂ©nales se soient ensuivies, les motivations des accusĂ©s leur ont apportĂ© un important soutien populaire et le plus souvent, la punition fut lĂ©gĂšre. Bien que les meneurs de l'incident du soient passĂ©s rapidement devant des tribunaux secrets et exĂ©cutĂ©s, l'Ă©pisode est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme le dernier et le plus grave des Ă©vĂ©nements qui ont menĂ© Ă  l'interdiction des partis politiques et Ă  la domination des militaires dans les affaires du gouvernement japonais jusqu'Ă  la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Gekokujƍ dans l'art

  • L'incident du 26 fĂ©vrier est dĂ©peint comme exemple moderne du gekokujƍ dans la nouvelle de Yukio Mishima, adaptĂ©e au cinĂ©ma sous le titre YĆ«koku ou Rites d'amour et de mort, et qui sert de contexte aux Ă©vĂ©nements du rĂ©cit.
  • Des Ă©lĂ©ments du gekokujƍ peuvent gĂ©nĂ©ralement ĂȘtre vus dans le thĂ©Ăątre kyƍgen, surtout dans les piĂšces mettant en scĂšne le personnage de Tarƍ Kaja.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) William T. de Bary, Carol Gluck et Arthur E. Tiedemann, Sources of Japanese Tradition, vol. 2, Columbia University Press, 1448 p. (ISBN 9780231518123).
  • (en) John A. Lynn, Battle: A History Of Combat And Culture. From Ancient Greece to Modern America, Westview Press, 431 p. (ISBN 9780813333724).
  • « Gekokujƍ », dans Dictionnaire historique du Japon, vol. 6 : G, Tokyo, Librairie Kinokuniya : Maison franco-japonaise, (lire en ligne), p. 18.
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