Gaza 1956. En marge de l'Histoire

Joe Sacco naît à Malte en 1961. Il effectue un cursus en journalisme à l'université de l'Oregon (États-Unis). Néanmoins, il décide de se tourner vers la bande dessinée dans les années 1980 et ses dessins paraissent dans des magazines, puis un éditeur accepte de publier ses recueils entre 1988 et 1992 : Fantagraphic Books. L'édition française de son premier ouvrage est Journal d'un défaitiste[2].

L'auteur a précédemment publié un autre reportage sur les Palestiniens des territoires occupés avec Palestine en 1993. Gaza 1956 représente une rupture avec le regard « naïf et désinvolte » de cet ouvrage antérieur[3].

En 2001, l'auteur mène un reportage pour le magazine Harper's et se souvient alors avoir vu une note en bas de page (« footnote » : le titre original de l'ouvrage est : Footnotes in Gaza) dans un rapport de l'ONU sur le massacre de 275 Palestiniens à Khan Younès et Rafah par l'armée israélienne[4] en novembre 1956. L'auteur entreprend de recueillir les récits de témoins et victimes de ce massacre. Cette bande dessinée a réclamé six années de travail[5]. En avant-propos, l'auteur indique : « Pour moi, l'histoire des meurtres de Khan Younis avait quelque chose d'essentiel, et elle ne devait pas retomber dans l'oubli, explique-t-il dans son avant-propos. Ces tragédies contiennent souvent les graines du chagrin et de la colère qui façonnent les événements du présent »[1].

(en) Joe Sacco, Footnotes in Gaza : A Graphic Novel, États-Unis, Jonathan Cape, 2009, 418 p. (ISBN 978-0-8050-7347-8 et 0-8050-7347-7)

Joe Sacco (trad. de l'anglais par Sidonie Van Der Dries), Gaza 1956. En marge de l'histoire, France, Futuropolis, 2010, 424 p. (ISBN 978-2-7548-0252-9)

D'après Encyclopædia Universalis, cet ouvrage a été « unanimement salué par la critique comme l'une des œuvres incontournables de l'année[2] ». La revue Lire a nommé l'œuvre « Bande dessinée de l'année 2010 »[8]. La radio France Info lui décerne le Prix France Info 2011 de la meilleure BD d'actualité[9]. Au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, le jury décerne à l'album le fauve des Regards sur le monde[10]. Dans Le Monde des livres en 2010, la bande dessinée est décrite comme « une oeuvre forte et audacieuse »[1].

En 2012, Denis Villeneuve envisage l'adaptation du récit au cinéma dans un film d'animation[5] - [11].

En 2012 se tient à Angoulême une exposition intitulée la Palestine dans la bande dessinée à la Maison des peuples et de la paix où sont exposées des planches de Gaza 1956[12].

• Crise du canal de Suez

• Marc-Olivier Bherer, « « Gaza 1956 », enquête sur une mémoire fragmentée », Le Monde Diplomatique,‎ mai 2010 (lire en ligne)
• Anne-Claire Norot, « BD : une histoire de Gaza par Joe Sacco », Les Inrockuptibles,‎ 9 janvier 2010 (lire en ligne)
• Rédaction de Lire, « Gaza 1956. En marge de l'Histoire, par Joe Sacco », L'Express,‎ 2 décembre 2010 (lire en ligne)
• Sébastien NAECO, « « Gaza 1956 » – pour ne pas oublier une « note » d’Histoire », sur Le comptoir de la BD, 28 février 2010
• Jean-Claude Loiseau, « Gaza 1956, En marge de l'histoire », Télérama,‎ 25 janvier 2010 (lire en ligne)
• Laure Narlian, « La BD "Gaza 1956" de Joe Sacco adaptée sur grand écran », sur franceinfo, 10 décembre 2012
• Paul Gravett (dir.), « Les années 2000 : Gaza 1956, en marge de l'histoire », dans Les 1001 BD qu'il faut avoir lues dans sa vie, Flammarion, 2012 (ISBN 2081277735), p. 916.

• (en) Hillary Chute, Disaster Drawn : Visual Witness, Comics, and Documentary Form, Harvard University Press, 2016