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Gaza 1956. En marge de l'Histoire

Gaza 1956. En marge de l'histoire (Footnotes in Gaza) est une bande dessinée documentaire de l'Américain Joe Sacco. Elle narre le massacre de Palestiniens à Khan Younès et Rafah en 1956. Cet album en noir et blanc, comportant 386 planches, se construit comme un reportage. Publié aux États-Unis en 2009, ce récit est paru en français en 2010 chez l'éditeur Futuropolis. L'œuvre a attiré des critiques très positives.

Gaza 1956. En marge de l'Histoire
SĂ©rie
Auteur Joe Sacco
Couleurs noir et blanc
Genre(s) bande dessinée documentaire, enquête historique

Thèmes Conflit israélo-palestinien
Lieu de l’action Bande de Gaza, Drapeau de la Palestine Palestine
Époque de l’action XXe siècle

Langue originale anglais américain (traduction : Sidonie Van Der Dries)
Titre original Footnotes in Gaza
Éditeur Futuropolis
Première publication janvier 2010
ISBN 978-2-7548-0252-9
Format 195 x 260 mm
Nb. de pages 424
Festival d'AngoulĂŞme : Prix « Regards sur le monde Â»

Prix France Info de la meilleure bande dessinée documentaire 2011

Lire : meilleure bande dessinée de l'année 2010

Synopsis

En , lorsque l'Égypte est attaquée par la France, le Royaume-Uni et Israël, Tsahal mène une offensive terrestre dans la bande de Gaza. Un rapport de l'ONU mentionne que le , 275 Palestiniens sont tués dans la ville de Khan Younis. « Gaza 1956 est une somme de plus de 400 pages qui mêle la reconstitution de deux massacres perpétrés par l'armée israélienne en 1956 et des scènes de la vie dans la bande de Gaza, en 1982 et 1983, pendant l'enquête menée sur place par l'auteur »[1]. L'ouvrage présente un schéma narratif croisant passé et présent : d'une part, la situation dans la Bande de Gaza en 2002-2003 et l'enquête pour trouver des témoins ; d'autre part, le récit des témoins sur la situation en 1956 et la mise en scène de leurs explications. L'auteur a interrogé des Palestiniens ainsi que des militaires et des historiens israéliens[1].

Personnages

  • Khaled : combattant affiliĂ© au Fatah et recherchĂ© par Tsahal, il « porte sur le quotidien un regard sans issue »[1].

Genèse de l'œuvre

Joe Sacco

Joe Sacco naît à Malte en 1961. Il effectue un cursus en journalisme à l'université de l'Oregon (États-Unis). Néanmoins, il décide de se tourner vers la bande dessinée dans les années 1980 et ses dessins paraissent dans des magazines, puis un éditeur accepte de publier ses recueils entre 1988 et 1992 : Fantagraphic Books. L'édition française de son premier ouvrage est Journal d'un défaitiste[2].

L'auteur a précédemment publié un autre reportage sur les Palestiniens des territoires occupés avec Palestine en 1993. Gaza 1956 représente une rupture avec le regard « naïf et désinvolte » de cet ouvrage antérieur[3].

Gaza 1956

En 2001, l'auteur mène un reportage pour le magazine Harper's et se souvient alors avoir vu une note en bas de page (« footnote Â» : le titre original de l'ouvrage est : Footnotes in Gaza) dans un rapport de l'ONU sur le massacre de 275 Palestiniens Ă  Khan Younès et Rafah par l'armĂ©e israĂ©lienne[4] en novembre 1956. L'auteur entreprend de recueillir les rĂ©cits de tĂ©moins et victimes de ce massacre. Cette bande dessinĂ©e a rĂ©clamĂ© six annĂ©es de travail[5]. En avant-propos, l'auteur indique : « Pour moi, l'histoire des meurtres de Khan Younis avait quelque chose d'essentiel, et elle ne devait pas retomber dans l'oubli, explique-t-il dans son avant-propos. Ces tragĂ©dies contiennent souvent les graines du chagrin et de la colère qui façonnent les Ă©vĂ©nements du prĂ©sent »[1].

Publication

En langue originale (anglais américain)

(en) Joe Sacco, Footnotes in Gaza : A Graphic Novel, États-Unis, Jonathan Cape, , 418 p. (ISBN 978-0-8050-7347-8 et 0-8050-7347-7)

En français

Joe Sacco (trad. de l'anglais par Sidonie Van Der Dries), Gaza 1956. En marge de l'histoire, France, Futuropolis, , 424 p. (ISBN 978-2-7548-0252-9)

Analyse du style

L'auteur est influencé par le style de la bande dessinée alternative de Robert Crumb : « dessin en noir et blanc expressionniste[2] ». Joe Sacco construit ses récits sur le genre autobiographique.

Selon Les Inrockuptibles, l'auteur emploie un « dessin sobre et précis[6] ». Dans L'Express, la rédaction de Lire décrit le style comme faisant preuve d'« une méticulosité dure, à la limite de la caricature[7] ».

Accueil critique et postérité

En France

D'après Encyclopædia Universalis, cet ouvrage a Ă©tĂ© « unanimement saluĂ© par la critique comme l'une des Ĺ“uvres incontournables de l'annĂ©e[2] ». La revue Lire a nommĂ© l'Ĺ“uvre « Bande dessinĂ©e de l'annĂ©e 2010 Â»[8]. La radio France Info lui dĂ©cerne le Prix France Info 2011 de la meilleure BD d'actualitĂ©[9]. Au Festival international de la bande dessinĂ©e d'AngoulĂŞme, le jury dĂ©cerne Ă  l'album le fauve des Regards sur le monde[10]. Dans Le Monde des livres en 2010, la bande dessinĂ©e est dĂ©crite comme « une oeuvre forte et audacieuse »[1].

En 2012, Denis Villeneuve envisage l'adaptation du récit au cinéma dans un film d'animation[5] - [11].

Exposition

En 2012 se tient à Angoulême une exposition intitulée la Palestine dans la bande dessinée à la Maison des peuples et de la paix où sont exposées des planches de Gaza 1956[12].

Références

  1. Philippe Périn, « Joe Sacco, BD-journaliste engagé », Monde des livres,‎ (lire en ligne)
  2. Clarisse BOUILLET, « SACCO JOE (1961- ) », sur Encyclopédie Universalis en ligne,
  3. Benoît Berthou, « Gaza 1956. En marge de l’Histoire », sur www.du9.org,
  4. Bherer 2010
  5. Narlian 2012
  6. Norot 2010
  7. RĂ©daction de Lire 2010
  8. Rédaction de l'Express, « Les 20 meilleurs livres de l'année du magazine Lire », L'Express,‎ (lire en ligne)
  9. Rédaction de Tout en BD, « Le 17e Prix France Info à Joe Sacco », sur ToutenBD.com,
  10. Laurence Le Saux, « Le Festival d’Angoulême dévoile son cru 2011 », sur Télérama,
  11. Rédaction de tout en BD, « "Gaza 1956" adapté au cinéma », sur Tout en BD,
  12. Natacha Thuillier, « Festival de BD d’Angoulême : sur la piste du gratuit », Sud Ouest,‎ (lire en ligne)

Annexes

Article connexe

Bibliographie en français

Bibliographie en anglais

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