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Gaultier-Garguille

Hugues GuĂ©ru, surnommĂ© « FlĂ©chelles Â» (dans les pièces sĂ©rieuses), « Gaultier-Garguillo Â» Ă  Rouen, « Gaultier-Garguille Â» ou « Gaultier-Garguif Â» Ă  Paris, dans les farces, nĂ© vers 1582 Ă  SĂ©es et mort le Ă  Paris, est un comĂ©dien, poète et chansonnier grivois français.

Gaultier-Garguille
Gravure de John Collins d'après Huret.
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Biographie

GuĂ©ru se spĂ©cialisa dans les rĂ´les de vieillards, d’abord au théâtre du Marais en 1598, devenant en sus chansonnier grivois en chantant des couplets Ă  la fin des spectacles, dont il publia un recueil, puis, entra Ă  l’Hostel de Bourgogne en 1619, qu’il quitta quatre ans plus tard pour l’HĂ´tel d'Argent. Il fit un trio de paillasses avec Gros-Guillaume et Turlupin, qui le suivirent dans ses divers théâtres. ComĂ©dien d’élection de Richelieu et Louis XIII, il fut appelĂ© : « La merveille des comĂ©diens de France Â».

Les frères Parfaict, dans leur Histoire du Théâtre-Français[1] ; Gouriet, dans ses Personnages cĂ©lèbres de rues de Paris[2] ; Boucher d’Argis, dans ses VariĂ©tĂ©s historiques[3], le prĂ©sentent comme une des gloires de la farce. « Il Ă©tait maigre, avec de longues jambes fines et un gros visage, aussi ne jouait-il jamais sans son masque Ă  grande barbe pointue ; il portait une calotte noire et plate, des escarpins noirs et des manches de frise rouge, un pourpoint et des chausses de frise noire[4] ». Surtout rĂ©putĂ© sous le nom de « Gaultier-Garguille Â» dans un rĂ©pertoire de farces, il jouait quelquefois aussi les rois dans des pièces sĂ©rieuses sous le pseudonyme de « FlĂ©chelles Â».

Dans les farces qu’il reprĂ©sentait, il introduisait souvent des couplets grivois de sa composition : « [...] Ă  lui les rĂ´les de vieillards ou de cocus. Sa calotte noire, son masque chevelu avec la barbe pointue et l’habit noir soulignaient un corps maigre, aux longues jambes, dont les contemporains admiraient la souplesse de marionnette. » (Mazouer, Le Théâtre français de l’âge classique, 2006, p. 36)

Les foires à l’époque étaient, par la difficulté de communication, des lieux privilégiés d’échanges et de rencontres. Les ouvertures de foire correspondaient en général à quelque grande fête de l’Église et se faisaient avec des cérémonies spectaculaires. L’ouverture de la foire du Pré à Rouen est le « théâtre » choisi par notre auteur pour sa facétie qui contient des détails de mœurs, des descriptions de coutumes et de personnages connus. Il y fut longtemps farceur avec le sieur Thomassin.

Le , il Ă©pouse AlĂ©onor Salomon, belle-fille de l’acteur Tabarin. L’acte de mariage prĂ©cise approximativement qu’Hugues GuĂ©ru est « aagĂ© de trente-huict ans ou environ Â».

Il a également écrit un recueil de chansons et quelques prologues imprimés en 1631.

Lexicologie

Les noms de Gautier et de Garguille sont attestĂ©s dans le lexique populaire avec « prendre Gautier pour Garguille Â» pour signifier « se mĂ©prendre Â» et avec « n’épargner ni Gautier ni Garguille Â» pour « n’épargner personne Â». ClĂ©ment de Dijon Ă©crit en 1775 dans ses Anecdotes dramatiques[5] que « le langage populaire s’amusa Ă  dĂ©doubler le nom de ce personnage [Gautier Garguille] pour en opposer les deux parties. Or il semble plutĂ´t que ce soit le contraire et qu’Huges GuĂ©ru a Ă©laborĂ© son nom de scène Ă  partir d’une expression prĂ©existante, car on lit dĂ©jĂ , en 1557, les vers suivants, sous la plume nom de Bonaventure Des PĂ©riers : « Riez seulement dit-il, et ne vous chaille, si ce fut Gaultier ou si ce fut Garguille ».

Ĺ’uvres

  • Les Chansons de Gaultier Garguille, Paris, François Targa, , 8 ff., 123, in-12 (lire en ligne sur Gallica).
  • Nouvelles chansons de Gaultier Garguille, Paris, Jean PromĂ©, 1642.
  • Les Chansons folastres et rĂ©crĂ©atives de Gaultier Garguille, Paris, A. Claudin, 1858.
  • Le Tracas de la foire du PrĂ©. FacĂ©tie normande attribuĂ©e Ă  Gaultier-Garguille, Ă©d. Prosper Blanchemain, Turin, J. Gay, 1869.

Notes et références

  1. François Parfaict, Claude Parfaict, Histoire du théâtre français depuis son origine jusqu'à présent, Paris, P. G. Le Mercier et Saillant, 1735-1749.
  2. Jean-Baptiste Gouriet, Personnages célèbres dans les rues de Paris, depuis une haute antiquité jusqu’à nos jours, Paris, Lerouge, 1811.
  3. Antoine-Gaspard Boucher d'Argis, Variétés historiques, physiques et littéraires : ou recherches d’un scavant, contenant plusieurs pièces curieuses et interessantes, Paris, Nyon fils, Guillyn, 1752.
  4. Georges Mongrédien, La Vie quotidienne des comédiens au temps de Molière, Librairie Hachette, 1966, page 57
  5. Les Anecdotes dramatiques, Paris, Duchesne, 1775, t. III, p. 203.

Bibliographie

  • Alfred Canel, « Deux farceurs normands : Gros-Guillaume et Gaultier Garguille », Revue de la Normandie, Rouen, Imprimerie E. Cagniard,‎ (lire en ligne).
  • Charles Mazouer, Le Théâtre français de l’âge classique, t. I Le premier XVIIe siècle, Paris, HonorĂ© Champion, , 612 p., 29 p. de pl. : ill. ; 24 x 16 cm (ISBN 978-2-74531-423-9, OCLC 742741148).
  • François RĂ©mond, Les HĂ©ros de la farce. RĂ©pertoire des comĂ©diens-farceurs des théâtres parisiens (1612-1686), Paris, HonorĂ© Champion, , 786 p. (ISBN 9782745358899, OCLC 1379761161).
  • LĂ©on de La Sicotière (TirĂ© Ă  part : Caen, H. Delesques, 1890, sous le titre : Hugues QuĂ©ru de FlĂ©chelles, dit Gaultier-Garguille, comĂ©dien et chansonnier), « Hugues QuĂ©ru de FlĂ©chelles, dit Gaultier-Garguille », Bulletin de la SociĂ©tĂ© des antiquaires de Normandie, Paris, Caen et Rouen, vol. 15,‎ 1888-1891, p. 170-228 (lire en ligne sur Gallica).
  • Émile Magne, Gaultier-Garguille : comĂ©dien de l’HĂ´tel de Bourgogne, Paris, Louis Michaud, , 192 p., 19 cm (OCLC 906129472, lire en ligne).

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