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Gaston Gross

Gaston Gross, né le [1] à Aix-en-Provence et mort le [2] à Confolens, est un grammairien français.

Gaston Gross
Gaston Gross le 28 août 2005.
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
Autres informations
Directeur de thèse

Professeur de linguistique à l'université Paris-XIII, il y dirigeait le Laboratoire de linguistique informatique (LLI), UMR 7546[3].

Il s'est spécialisé dans le traitement automatique des langues pour lequel il a mis au point la notion de « classe d'objets »[4].

Biographie

Gaston Gross, nĂ© en 1939, est un linguiste français. Il a fait des Ă©tudes de lettres, de linguistique et de statistiques Ă  Strasbourg. Il commence sa carrière Ă  l’UniversitĂ© de Mulhouse (1971-1974), puis est nommĂ© Ă  l’UniversitĂ© Paris 13, oĂą il a fait toute sa carrière et oĂą il a fondĂ© le Laboratoire de linguistique Informatique (LLI), UMR 7546 du CNRS, dont l’objectif est une description en extension de la langue sur la base de classes sĂ©mantiques fondĂ©es sur la syntaxe, les classes d’objets. Il a travaillĂ© pendant quinze ans Ă  la traduction automatique (Systran) et a collaborĂ© avec plusieurs sociĂ©tĂ©s de traitement automatique des langues : Arisem, Sinequa, Csli/Samsung, Viavoo.

Travaux

Dans le cadre du Laboratoire d’automatique documentaire et linguistique (LADL) de l’universitĂ© Paris 7 et sous la direction de Maurice Gross, Gaston Gross a soutenu un doctorat d’État sur les Constructions converses du français, dont l’objet est une description systĂ©matique des constructions passives mettant en jeu des prĂ©dicats nominaux (donner/recevoir l’autorisation de partir, infliger/subir une punition, exercer/subir une pression). Cette Ă©tude, qui porte sur une dizaine de verbes supports passifs actualisant environ 3 000 prĂ©dicats nominaux, montre que cette transformation classique n’est pas le fait des seuls prĂ©dicats verbaux.

Il se consacre ensuite, en collaboration avec Michel Mathieu-Colas, Ă  un recensement systĂ©matique des mots composĂ©s, dont une typologie de plusieurs centaines de moules de formation est mise au point pour les noms et les adjectifs. Les listes ainsi constituĂ©es ont contribuĂ© Ă  enrichir le Dictionnaire des noms composĂ©s du LADL (Delac). Ces descriptions en extension ont donnĂ© lieu, en 1996, Ă  la publication des Expressions figĂ©es en français : des noms composĂ©s aux locutions, un ouvrage de synthèse de Gaston. Gross sur les suites figĂ©es concernant l’ensemble des catĂ©gories grammaticales. Cet ouvrage de rĂ©fĂ©rence met en Ă©vidence les propriĂ©tĂ©s gĂ©nĂ©rales du figement et montre que ce phĂ©nomène n’est pas une propriĂ©tĂ© binaire mais scalaire pour la plupart des composĂ©s.

Le point de vue thĂ©orique adoptĂ© par Gaston Gross depuis une vingtaine d’annĂ©es diffère en partie de celui du LADL. Ă€ la diffĂ©rence du lexique-grammaire qui met l’accent essentiellement sur la syntaxe, G. Gross fusionne le lexique, la syntaxe et la sĂ©mantique dans ce qu’il appelle des emplois. Ce point de vue part de la constatation que, dans un schĂ©ma prĂ©dicatif, il est impossible d’isoler des niveaux diffĂ©rents : il est impossible de modifier l’une de ces instances sans modifier du mĂŞme coup les deux autres niveaux. Les descriptions sont rĂ©pertoriĂ©es non plus dans des tables mais sous forme de grilles d’analyse indiquant successivement la classe d’un prĂ©dicat donnĂ©, la nature sĂ©mantique de ses arguments dĂ©crits Ă  l’aide des classes d’objets, la nature de son actualisation (en particulier de ses verbes supports), le type de dĂ©termination Ă  la fois du prĂ©dicat et des arguments ainsi que toutes les modifications de structure (transformations). Dès lors qu’on liste les Ă©lĂ©ments de chaque classe d’objets, on peut envisager une gĂ©nĂ©ration automatique.

Parallèlement aux phrases simples, Gaston Gross s’est consacrĂ© Ă  une Ă©tude systĂ©matique des subordonnĂ©es circonstancielles. Il analyse les connecteurs qui les introduisent comme des prĂ©dicats du second ordre qui ont des schĂ©mas d’arguments au mĂŞme titre que les prĂ©dicats du premier ordre. Il montre, par exemple, que la finalitĂ© est exprimĂ©e, outre la prĂ©position pour, par quatre types de prĂ©dicats sĂ©mantiquement bien dĂ©terminĂ©s : des locatifs (dans le but de), des prĂ©dicats de perception (en vue de), des prĂ©dicats d’intentionnalitĂ© (avec l’intention de) et de sentiments (avec le dĂ©sir de, de peur que). Ces classes de prĂ©dicats ont chacune une interprĂ©tation spĂ©cifique et un comportement syntaxique très complexe, de sorte que la finalitĂ© ne se rĂ©duit pas Ă  une quinzaine de connecteurs recensĂ©s par les grammaires mais Ă  près d’un millier de moyens linguistiques diffĂ©rents.

Le mĂŞme outil thĂ©orique est appliquĂ© Ă  une description systĂ©matique de la causalitĂ© par la mise au point d’une typologie sĂ©mantico-syntaxique des constructions causales opĂ©rant sur des arguments phrastiques, Ă  l’exclusion de celles qui figurent dans le cadre d’une phrase simple. Les connecteurs de cause sont analysĂ©s comme des prĂ©dicats du second ordre, quelle que soit leur catĂ©gorie (verbe, nom, adjectif, prĂ©position, locution). La classification est fondĂ©e sur les opĂ©randes dont la nature permet de mettre en Ă©vidence une vingtaine de types de causes diffĂ©rentes : causes Ă©vĂ©nementielles, causes du « faire Â», causes du « dire Â», causes affectant des Ă©tats ou des Ă©nonciations.

Gaston Gross a consacrĂ©, d’autre part, un grand nombre d’études Ă  diffĂ©rentes propriĂ©tĂ©s des constructions Ă  verbes supports[5] - [6] - [7] - [8] - [9]. Il travaille depuis quelques annĂ©es Ă  un ouvrage de fond sur l’actualisation globale des prĂ©dicats nominaux, dont la publication est prĂ©vue pour 2016, comprenant outre les verbes supports proprement dits, les autres Ă©lĂ©ments actualisateurs de ces prĂ©dicats : les dĂ©terminants, les adjectifs et adverbes porteurs d’informations temporelles et aspectuelles. Ces travaux ne sont plus centrĂ©s exclusivement sur les verbes supports eux-mĂŞmes, mais partent d’une classification des prĂ©dicats nominaux. Ces derniers sont dĂ©crits Ă  l’aide de la notion centrale d’emploi, qui regroupe, pour une classe de prĂ©dicats donnĂ©e, l’ensemble des informations qui les dĂ©crivent dans leur totalitĂ© : leur classe (action, Ă©tat, Ă©vĂ©nement), le nombre et la nature sĂ©mantique de leurs arguments en termes de classes d’objets, les verbes supports temporels et aspectuels, les divers actualisateurs (dĂ©terminants, adjectifs, adverbes) proposant ainsi une description exhaustive de l’actualisation des prĂ©dicats nominaux.

En 2012, Gaston Gross a exposé ses positions théoriques concernant les méthodes à mettre en œuvre pour une description intégrée des langues naturelles dans son Manuel d’analyse linguistique. Approche sémantico-syntaxique du lexique (Presses du Septentrion, Lille).

Ĺ’uvres

  • Les constructions converses du français, Genève, Droz, 1989
  • Les expressions figĂ©es en français noms composĂ©s et autres locutions, Gap, Ophrys, 1996 (Traduction arabe : Cahiers de C.E.R.E.S., SĂ©rie Linguistique no 16, Tunis 2008).
  • Gaston Gross, Michele Prandi, La finalitĂ© - Fondements conceptuels et genèse linguistique Bruxelles, De Boeck, 2004
  • Michele Prandi, Gaston Gross, Cristiana De Santis, La finalitĂ  - Strutture concettuali e forme d'espressione in italiano, Florence, L. S. Olschki, 2005.
  • Gaston Gross, avec la collaboration de Ramona Pauna, Freiderikos Valetopoulos, SĂ©mantique de la cause, Leuven, Peeters, 2009
  • Manuel d'analyse linguistique - Approche sĂ©mantico-syntaxique du lexique, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2012 (ISBN 978-2-7574-0397-6)

Distinctions

Notes et références

  1. Gross, Gaston (1939), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr, 20821-frfre (consulté le )
  2. « Avis de décès » (consulté le )
  3. Le LLI est aujourd'hui intégré dans l'UMR 7187 LDI (Lexiques, dictionnaires, informatique).
  4. Gaston Gross, septembre 1994, « Classes d'objets et description des verbes », Langages no 115, Larousse.
  5. « Verbes supports et conjugaison nominale », Revue d’Études francophones, no 9, pp. 70-92, 1999.
  6. « Passifs nominaux et verbes intransitifs », Actes du colloque : Le passif, Études Romanes no 45, Copenhague, pp. 227-236, 2000.
  7. « Pour un Bescherelle des prĂ©dicats nominaux Â», Linguisticae Investigationes, tome XXVII/2004, fascicule 2, John Benjamins Publishing Company, pp. 343-359, 2004.
  8. « Verbes supports : nouvel Ă©tat des lieux Â», Linguisticae Investigationes, Tome XXVII/2004, fascicule 2, John Benjamins Publishing Company, pp. 167-169, 2005.
  9. « Les verbes supports et l’actualisation des prĂ©dicats nominaux Â», Supports et prĂ©dicats non verbaux dans les langues du monde, Cellule de recherche en linguistique, Paris, pp. 16-35, 2010.
  10. (pl) http://www.up.krakow.pl/main/?page=dhc_prof_G_Gross.

Liens externes

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