Gain d'antenne
Le gain d'antenne est le pouvoir d'amplification passif d'une antenne. C'est le rapport entre la puissance rayonnée dans le lobe principal et la puissance rayonnée par une antenne de référence, isotrope ou dipolaire.
Le gain d'une antenne dépend principalement de sa surface équivalente, de sa directivité et de la fréquence.
Définition et unités
Le gain d'une antenne s'exprime normalement en dBi, en prenant pour rĂ©fĂ©rence une antenne isotrope, câest-Ă -dire une antenne fictive qui rayonne uniformĂ©ment dans toutes les directions. Le gain de cette antenne est donc 1, soit 0 dBi (dBi pour dĂ©cibel isotrope).
L'antenne isotrope étant une antenne idéale, les mesures sont faites avec une antenne de référence de type dipÎle (antenne dipolaire) dont le gain théorique est de 2,15 dB. Le gain sera alors exprimé en décibel par rapport à un dipÎle, noté dBd.
Le gain relatif (dBr) est, au contraire, le rapport entre la puissance mesurée dans le lobe principal et la puissance totale émise par l'antenne : le rendement est alors exclu, ce qui donne des chiffres non utilisables en calcul de bilan de liaison.
Le gain d'une antenne dĂ©pend de son environnement, il est perturbĂ© par tout Ă©lĂ©ment conducteur proche. Si elle est utilisĂ©e dans une application prĂ©cise, le gain doit ĂȘtre dĂ©fini dans ces conditions.
Gain des antennes directives
Concernant les antennes directives, il existe une loi empirique pour estimer le gain d'une antenne en fonction de sa directivité :
- G = gain estimé de l'antenne en dBi ;
- = angle d'ouverture -3 dB de l'antenne en azimut (en degrés) ;
- = angle d'ouverture -3 dB de l'antenne en élévation (en degrés).
Cette estimation n'est valable que pour des angles inférieurs à 90° et pour des antennes dont le lobe principal se distingue nettement des lobes secondaires[1].
Cas des paraboles de réception satellitaires
Les paraboles standard pour la télévision par satellite, à la fréquence 12,75 GHz, (entre parenthÚses : le gain à 2,4 GHz) et pour un rendement habituel de 69 % (45 %) apportent :
- 60 cm : 36,8 dB (20,5 dB) ;
- 80 cm : 38,5 dB (22,5 dB) ;
- 90 cm : 39,5 dB (23,5 dB) ;
- 120 cm : 42 dB (26,5 dB).
Quelques rĂšgles simples :
- chaque fois que le diamÚtre est doublé, le gain est de 6 dB ;
- chaque fois que l'on ajoute 12,24 % au diamÚtre précédent, le gain est de + 1 dB.
En tĂ©lĂ©vision par satellite, une parabole grand public fournit un gain dBi qui dĂ©pend de l'angle de dĂ©calage (offset), par exemple approchant les 23° sur parabole classique de 60 x 65 cm. Les rendements peuvent atteindre 72 % sur des antennes offset et mĂȘme 80 % sur du subrĂ©flecteur Ă illumination Cassegrain et GrĂ©gory.
Mesure du gain d'antenne
En frĂ©quences hautes (micro-ondes), le gain peut ĂȘtre mesurĂ© en chambre anĂ©choĂŻque radioĂ©lectrique, constituĂ©e d'une salle mĂ©tallique garnie de matĂ©riaux absorbants (mousses graphitĂ©es, par exemple), en utilisant un mesureur de champ et une antenne de rĂ©fĂ©rence (dipolaire en gĂ©nĂ©ral). Cette salle doit ĂȘtre assez grande pour faire les mesures en champ lointain, sinon, on utilise, pour des antennes micro-ondes Ă grand gain ou des antennes de frĂ©quences basses, des bases de mesure d'antenne.
Une base de mesure est constituĂ©e d'un point d'Ă©mission et un point de rĂ©ception, munis d'une antenne de rĂ©fĂ©rence et de l'antenne Ă mesurer, sur une mĂ©canique tournante. La distance doit ĂȘtre suffisante pour ĂȘtre en champ lointain vis-Ă -vis du gain Ă mesurer. Pour des antennes Ă trĂšs grand gain, des distances de plusieurs kilomĂštres peuvent ĂȘtre nĂ©cessaires (champs autour d'une antenne). IdĂ©alement le sol doit ĂȘtre assez loin pour Ă©viter les trajets multiples. En micro-ondes, des mĂąts Ă©levĂ©s suffisent mais, en HF ou MF, le sol est toujours perturbateur.