Gégout

Gégout, comme Gegout, est un prénom ancien qui a été fréquent dans les vallées des Hautes-Vosges depuis la fin du Moyen Âge jusqu'à la fin du XIX^e siècle[1]. Il a été donné aux individus en hommage à Saint Gangolf (voir chapitre Onomastique ci-dessous).

Influence de Saint Gangolf d'Avallon sur les patronymes

Selon Jean Tosti, spécialiste en onomastique de Geneanet, le patronyme Gégoux serait un dérivé de Gengoux[2] d'origine germanique. Or, Gengoux serait selon Jean Tosti une variante de Gengoult, lui-même variante du nom de Saint Gangolf d'Avallon, un pieux chevalier et militaire bourguignon, mort en 760, connu dans l'est de la France pour avoir construit le monastère de Varennes-sur-Amance, non loin de Langres dans le département français de la Haute-Marne. Il est le saint patron de la ville d'Épinal et des maris trompés et jouissait au Moyen Âge d'une grande notoriété.

Références à Saint Gangolf dans la toponymie

8 communes font référence à ce saint :

• en France, cinq communes ;
• en Belgique, une commune ;
• en Suisse, une commune ;
• en Allemagne, une commune.

Édifices religieux dédiés à Saint Gangolf

26 édifices religieux lorrains portant son nom :

• en Meurthe-et-Moselle, on compte 8 églises en son honneur ;
• dans la Meuse, 3 églises ;
• en Moselle, 9 églises ;
• dans les Vosges, 6 églises ;

et 16 églises dans d'autres départements de l'est de la France ;

• en Belgique, 5 églises ;
• en Suisse, une église.

attestent de la grande notoriété de ce saint.

Fontaines dédiés à Saint Gangolf

Saint Gangolf est associé à un miracle dans une fontaine :

• dans l'est de la France, 5 fontaines Saint-Gangoulf.

Variantes de Saint Gangolf

Le nom de ce saint est décliné de nombreuses manières, ci-dessous listées au nombre de 33 :

• en latin : Gengulfus, Genulphus, Gangolfus, Gangulfus[3] ;
• en valais : Gingolf ;
• dans le diocèse de Langres : Gengoul[3] ;
• dans le diocèse de Toul : Gengoult ;
• en Saône et Loire : Gengoux[4] ;
• en Italie : San Gengolfo[3] ;
• en Allemagne : Golf[3] ;
• et également :
  • Gandoul[3], Gandouffe ;
  • Gangloff ;
  • Gangolfo, Gangulf, Gangulfe[3], Gangulphe ;
  • Gegnoux, Gégoult, Gégoux ;
  • Gendulfe, Gendulphe ;
  • Genf[3] ;
  • Gengon, Gengou et Gengoux[3], Gengoulph ;
  • Gigoult, Gigou[3] ;
  • Gingolph ;
  • Guengoux, Guengoulph.

Compte tenu de la popularité de ce saint, il n'est pas surprenant que de nombreuses familles de l'est de la France aient donné ce prénom à leurs fils en référence au saint. Il n'est d'ailleurs pas le seul saint qui ait prêté son prénom à de nombreux individus au Moyen Âge : ainsi, il en va de même pour Saint Amé, Saint Arnoul, Saint Aubert, Saint Del, Saint Dominique, Saint Florent, Saint Goëry, Saint Mansuy, Saint Quirin, Saint Remy, Saint Thierry, presque tous liés à la Lorraine, qui ont donné les prénoms puis les patronymes vosgiens, respectivement, Amé, Amet, Arnould, Aubert, Del, Demenge, Fleurence, Guéry, Mansuy, Quirin, Remy et Thiriet, ainsi que leurs variantes (Amet, Aubertin, Jeandel, Curien, Thirion, etc.).

Compte tenu de l'existence de nombreuses graphies de Saint Gengoult, il n'est pas surprenant de trouver de nombreuses variantes de patronymes qui en découlent :

• variantes en Gég- et Geg : Gégou, Gegout, Gégoult, Gégoulx, Gégoux ;
• variantes en Gig- : Gigout, Gigoux, Gigoult, Gigoul ;
• variantes en Jég- : Jégou, Jégout, Jégoult, Jégoux, Jegou.

Remarque : il existe en Bretagne un patronyme Jégou qui ne semble pas en rapport avec Jégou de Lorraine, et qu'il faut en revanche rapprocher du patronyme Jégo.

• André Gegout (no), né le 10 février 1904 à Gérardmer et mort le 10 février 1976, un patineur de vitesse français qui a représenté la France aux jeux olympiques d'hiver de 1924 de Chamonix.