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Front de libération nationale de la Provence

Le Front de Libération Nationale de la Provence (Front de Liberacioun Naciounau de Prouvènço en graphie mistralienne, FLNP) est un mouvement nationaliste armé créé en 2012 et toujours actif aujourd'hui. Il milite pour l'indépendance de la Provence, vis-à-vis de la souveraineté française[1].

Front de Libération Nationale de la Provence
FLNP
Idéologie Nationalisme provençal
Objectifs Indépendance de la Provence
Statut Indépendantiste
Fondation
Date de formation 2012
Pays d'origine Provence, France, Italie
Actions
Mode opératoire Pose de bombe, racket, détournement de fonds, influence sur élu
Victimes (morts, blessés) 0
Zone d'opération Provence, Comtat Venaissin, Comté de Nice, Piémont
Période d'activité 2012- aujourd'hui
Organisation
Membres 2 et plus
Financement Appartenance a la pégre de la Provence
Groupe relié italiens, corses
RĂ©pression
Considéré comme terroriste par Drapeau de la France France

Historique

2013

Le 21 janvier 2013, est découverte une bombe devant une agence immobilière de Garéoult dans le Var. L'agence immobilière est immédiatement évacuée et des démineurs s'occupent de désamorcer l'engin explosif. Cette nouvelle est très mal prise par Paris, en plein plan Vigipirate. L'affaire est dès ce jour saisie par le parquet anti-terroriste de Paris. Des tracts sont retrouvés sur place, ils revendiquent une indépendance de la Provence, et critiquent le système de Paris et la spéculation immobilière, qui "empêche" les Provençaux d'avoir accès à l'immobilier sur leur terre[2].

Deux mois plus tard, le 23 mars 2013, une bombe artisanale explose devant une agence immobilière à Sanary. L'explosion ne produit que des dégâts matériels, mais des tags sont inscrits sur les lieux : "FLNP Provenço libra"[3].

Une autre bombe est découverte, le matin du 7 mai 2013, en plein cœur de Draguignan, devant une banque BNP Paribas. La charge est désamorcée par un robot de déminage et d'autres tracts sont retrouvés sur place, avec l'inscription "Osco Prouvenço FLNP", qui signifie littéralement "Vive la Provence FLNP"[4].

Entretemps, divers tags et graffitis sont retrouvés de partout en Provence. Malgré cela, ils restent concentrés dans la région du Var et des Bouches-du-Rhône.

2014

Le 22 janvier 2014, un engin explosif artisanal explose au centre des impôts d'Aix-en-Provence. L'engin explose en pleine nuit et ne fait que des dégâts matériels, mais l'acte est symbolique[5]. Cet acte sera l'un des plus importants du FLNP, et celui qui fera le plus parler de lui[6].

D'autres tags voient leur apparition après une petite période d'inactivité.

Le 9 dĂ©cembre 2014, deux individus sont arrĂŞtĂ©s, l'un est âgĂ© de 35 ans et est arrĂŞtĂ© Ă  Nice par la police anti-terroriste tandis que l'autre est âgĂ© de 43 ans, et est attrapĂ© Ă  Draguignan. Ils sont d'abord entendus et poursuivis pour des "graffitis", mais retenus pour terrorisme[7].

Quelques jours plus tard, les deux hommes sont relâchés par manque de preuve pour terrorisme. Mais l'un d'entre eux reste poursuivi pour "graffitis"[8]

2017

En mars 2017[9], des graffitis au nom du FLNP suivi de "CFN" (signification absolument inconnue...) et accompagnés de slogans à caractère islamophobe ("Dehors les BARBUS") sont découverts dans la petite commune de Lorgues.

Le fait qu'il s'agisse des mĂŞmes activistes du FLNP de 2013-2014 est cependant difficile Ă  Ă©tablir, et mĂŞme pour tout dire assez improbable, plus de 3 ans après la dernière action revendiquĂ©e et plus de 2 ans après l'arrestation de deux suspects, rapidement relâchĂ©s faute de pouvoir Ă©tablir un quelconque lien avec l'organisation. Le village semble, de fait, inspirer les "artistes engagĂ©s" ; il est rĂ©gulièrement concernĂ© par des graffitis politiques Ă  messages contradictoires (pro-Palestine, anti-racisme/FN etc., sans doute pas l’œuvre des mĂŞmes personnes)[10]. Le sigle "FLNP" a pu ĂŞtre repris par des individus (possiblement assez jeunes vu le "champ lexical"...) n'ayant rien Ă  voir avec le groupe activiste pour accompagner une revendication identitaire et anti-islam somme toute lieu commun Ă  cette Ă©poque de dĂ©but 2017 (et encore aujourd'hui), a fortiori en cet endroit (oĂą le Front National, entre autres, est connu pour ses scores Ă©levĂ©s et l'"hĂ©gĂ©monie" de ses idĂ©es dans la population blanche) ; un peu comme les slogans nationalistes en Corse ont depuis longtemps largement dĂ©bordĂ© la mouvance militante FLNC proprement dite, pour accompagner toutes sortes de revendications individuelles.

Idéologie

Le Front de Libération nationale de la Provence lutte pour la préservation de la culture et de la nature provençales. En cela, il agit, notamment de manière illégale, contre les nouvelles constructions, qui viennent enlaidir les villes et détruire nature et campagnes, la destruction des bâtiments anciens, l'exode rural, l'agriculture intensive, le tourisme de masse, l'insécurité, l'américanisation des mœurs et la domination française sur la Provence.

Un unique tract de revendication a été retrouvé sur le lieu d'une action, à Draguignan. La presse en avait publié une photo floutée, afin que les lecteurs ne puissent en prendre connaissance du contenu.

Des logiciels de défloutage avaient cependant pu être employés, et le texte lu. D'après le site politique Servir le Peuple[11] :

"Le 'FLNP' (Front de Libération Nationale de la Provence) a encore frappé… Après une première action, en janvier, contre une agence immobilière à Garéut ('Garéoult'), dans le Val d'Issole (l'engin explosif n'avait pas explosé), puis une autre en mars contre une autre agence immobilière à Sant Nàri ('Sanary'), faisant des dégâts matériels légers, c'est le 6 mai dernier un établissement bancaire de la BNP Paribas (l'un des 'géants' financiers BBR) à Draguignan, la 'capitale' administrative du Var, qui a été visé (la bombe de faible puissance a été désamorcée par les forces de l'ordre bourgeois). Mais surtout, pour la première fois, des tracts de revendications ont été retrouvés sur les lieux de l'attaque, permettant enfin, peut-être, d'en savoir un peu plus sur ce 'mystérieux' groupe. L'un de ces tracts, le jour même des évènements, a été reproduit sur le site de la presse régionale de régime, le 'petit empire' Nice/Corse/Var-Matin. Mais voilà : le texte du tract en question était... flouté ! Comme c'est étrange... Se pourrait-il que ce tract dise quelques vérités qui dérangent, dont le système voudrait 'préserver' des masses populaires 'tellement influençables' ? Le 'petit souci', c'est que, sans besoin d'être un grand hacker, il est très facile de déflouter légèrement un floutage informatique (du coup, ils ont carrément supprimé la photo du tract... mais trop tard, nous l'avons téléchargée).[12]

Voici ce que nous avons pu en décrypter :

« ESPECULAIRE ET TOUT (…) DEFORS ! [Spéculateurs et tous (…) dehors !]

Notre terre est devenue la colonie des spéculateurs et des nantis en tout genre, colonisation encouragée par l’État français, ses élus et subalternes, (qui ?) nous (…) de notre pays.

La Provence est la terre des Provençaux, nous n’en revendiquons aucune autre, nous entendons bien la défendre par tous les moyens que nous jugerons nécessaires à la libération de notre pays. Tout Provençal doit passer en priorité sur sa terre, dans tous les domaines, acquérir son logement (…) assurer le bien-être de sa famille et de ses enfants.

QUICONQUE SE CONDUIT EN PAYS CONQUIS CHEZ NOUS SUBIRA LES CONSÉQUENCES DE SES ACTES, TOUS CEUX QUI N’ONT PAS VOCATION À (rester ?) EN PAYS PROVENÇAL DOIVENT QUITTER SANS DÉLAI NOTRE TERRITOIRE, LES TRAÎTRES ET LES VENDUS À L’ÉTAT FRANÇAIS SERONT PLUS DUREMENT FRAPPÉS. TOUS SONT DÉSORMAIS PRÉVENUS.

PATRIOTE, rejoins la lutte, rejoins le FLNP, rejoins-nous par tes actions contre l’envahisseur, tu regagneras ta liberté.

LIBERTA PER NOSTRE POBLE, PER NOSTRO TERRA, PER NOSTRO NACIOUN [Liberté pour notre Peuple, pour notre terre, pour notre Nation]

AVEN UNO LENGO, UNO CULTURO, UN DRAPEU, UNO IDENTITA, UNO TERRA, UN PAIS, PROUVENÇO TERRA NOSTRO. [Nous avons une langue, une culture, un drapeau, une identité, une terre, un pays ; Provence notre terre]

OSCO PROUVENÇO – FLNP   [VIVE LA PROVENCE – FLNP] »

(...)."

Le site occitaniste Sheisau Sorelh[13], cité précédemment, confirme lui aussi cette analyse d'une lutte principalement anti-pression immobilière, préoccupation grandissante des classes populaires locales :

"Sous l'article de Nice Matin, toutefois, 'sans cautionner le geste', un commentaire donne sans doute un assez bon aperçu du 'sentiment populaire' qui l'a guidé : "Ils [les agences immobilières] vendent notre région, font exploser le prix des loyers, accélèrent le déracinement des gens... Et ils s'étonnent ensuite. Je ne cautionne pas le geste, mais les provençaux en ont ras le bol. Nous aussi, on veut vivre notre identité ! Côte d'azur ? Tous ces mots là pour nous déraciner. Viva Prouvènço"...

Comme pour toute pensĂ©e, en l'occurrence TRADUITE EN ACTE, nous n'avons en effet lĂ  rien d'autre que le REFLET D'UNE RÉALITÉ MATÉRIELLE : la cĂ´te provençale, comme toute la cĂ´te mĂ©diterranĂ©enne (ou encore aquitaine, mais lĂ  il y a plus d'espace) a Ă©tĂ© depuis des annĂ©es soumise Ă  la pression de plus en plus intolĂ©rable de la spĂ©culation immobilière liĂ©e au tourisme de masse et au 'rĂ©sidentialisme' secondaire de la bourgeoisie du Nord (s'ajoutant Ă  la bourgeoisie 'autochtone'), faisant exploser la valeur du mètre carrĂ© au point que, dans certaines communes, mĂŞme un studio est (que ce soit Ă  louer ou Ă  acheter) devenu inaccessible Ă  des revenus populaires, de l'ordre du SMIC ou d'un peu plus du SMIC, ou encore, que des personnes avec une petite retraite ou mĂŞme le minimum vieillesse, mais s'Ă©tant constituĂ©es un petit 'patrimoine' immobilier Ă  travers une vie de labeur, se retrouvent assujetties... Ă  l'ISF. C'est lĂ  le rĂ©sultat, tout simplement, de l'organisation sociale TERRITORIALE, de la 'division rĂ©gionale des tâches' Ă©conomiques dans l’État français, avec ses 'centres' et ses 'pĂ©riphĂ©ries' : au 'Y' Marseille-Paris-Strasbourg (en passant par Lyon) la 'dynamique' Ă©conomique - non sans ghettos urbains autour des grandes villes et bassins industriels relĂ©guĂ©s ; Ă  l'Occitanie, au 'Nord' ou Ă  l''Ouest' (dont la Bretagne) 'profonds' la relĂ©gation et le 'quart-monde' (bassins industriels dĂ©solĂ©s et poches de misère rurale, absence d'emploi et de services publics etc.) ; aux rĂ©gions cĂ´tières (occitanes notamment) le bronze-cul estival, la spĂ©culation immobilière, les littoraux bĂ©tonnĂ©s et l'Ă©cosystème marin ravagĂ© par les yachts et les jet-skis, les quèques paradant en dĂ©capotable et lunettes de soleil Gucci, etc. etc. IL EST LOGIQUE ET NORMAL QUE LE RAS-LE-BOL DES MASSES POPULAIRES EXPLOSE, EN DES IDÉES ET DES ACTES DE PLUS EN PLUS RADICAUX."

L'article du site Servir le Peuple a cependant donné lieu au commentaire suivant, dont on n'est cependant guère en mesure de bien évaluer le degré ou même l'existence de liens avec le groupe :

(sic) "Pourquoi vous salissez cela, pourquoi quand un mouvement est révolutionnaire il doit être communiste, d'extrême gauche. Même si les bourgeois parisien qui veulent du soleil gangrènent notre terre, les étrangés ne sont un problème surtout ce qui ne veulent pas s'intégrer. On a vu ce que ça a donné les révolutions communiste avec l'URRS, la Chine et d'autres, et le capitalisme est tout aussi mauvais comme le montre l'Histoire. La priorité serai une autonomie alimentaire (fermes avec vente direct) et énergétique (énergies renouvelables : barrages, panneau solaire, ect). Ainsi on sera tranquille. Pour ce qui est de l'immigration, ça sera un nombre restrain chaque année et tous ce qui ne respecte pas les règles on les virent et les locaux on les met en prison sans le laxisme épouvantable des juges français. Sur ce"

La revendication provençaliste, sur une ligne totalement non-violente cette fois, a néanmoins connu depuis cette époque un certain regain et une montée en puissance, avec l'apparition par exemple du petit parti Prouvènço Nacioun[14] ("Provence Nation", sur le modèle de Corsica Nazione), qui sur le plan politique dit souhaiter s'associer au niveau européen, dans une "fédération des partis autonomistes en France et en Europe", avec le Parti breton, l'EAJ-PNV (Pays basque), le PDeCat de Carles Puigdemont (Catalogne) ou encore le parti autonomiste corse Pudemu, soit des forces plutôt traditionnellement classées au centre ou au centre-droit de l'échiquier politique[15].

Bibliographie

Notes et références

  1. Servir le peuple, « l'Enquête, premier devoir d'un révolutionnaire : sur les traces du 'FLNP' », sur Servir Le Peuple : le blog des Nouveaux Partisans, (consulté le )
  2. http://www.varmatin.com/brignoles/explosif-a-gareoult-des-independantistes-regionaux.1104024.html
  3. Matthias Julliand, « Explosion à Sanary : une agence immobilière prise pour cible », sur francetvinfo.fr, France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, (consulté le ).
  4. Rédaction Europe1.fr, « Le FLNP place une bombe devant une banque », sur europe1.fr, (consulté le ).
  5. « Aix-en-Provence : le FLNP frappe à nouveau » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
  6. Le service METRONEWS, « Explosion à Aix-en-Provence : le FLNP frappe à nouveau », Metronews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Un membre présumé du FLNP arrêté », sur 20minutes.fr (consulté le )
  8. « FLNP: les deux suspects remis en liberté », sur www.varmatin.com (consulté le )
  9. « Des tags racistes retrouvés aux abords du centre-ville de Lorgues », Var-Matin,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « TAGS… | Lorguesnet.fr », sur lorguesnet.fr (consulté le )
  11. « L'ENQUÊTE, premier devoir d'un révolutionnaire : sur les traces du 'FLNP' », Servir le Peuple,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Image du tract
  13. « Sur l'action de Sant Nàri en Provença », sur sheisausorelh.e-monsite.com, (consulté le )
  14. « Prouvènço Nacioun », sur Prouvènço Nacioun (consulté le )
  15. https://img.over-blog-kiwi.com/1/44/92/52/20181115/ob_92d165_provenco-nacioun.png

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