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Friedrich Gottlieb Klopstock

Friedrich Gottlieb Klopstock, né le à Quedlimbourg et mort le à Hambourg, est un poète élégiaque allemand, considéré comme l'un des précurseurs du courant littéraire du Sturm und Drang.

Friedrich Gottlieb Klopstock
Portrait de Klopstock par Jens Juel (1779).
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  78 ans)
Hambourg
SĂ©pulture
Hamburg-Ottensen (en)
Nationalité
Formation
Activités
Père
Gottlieb Heinrich Klopstock (d)
Mère
Anna Maria Klopstock (d)
Conjoints
Margareta Klopstock (en) (de Ă  )
Johanna Elisabeth Dimpfel, verh. von Winthem (d) (Ă  partir de )
Autres informations
Membre de
Académie des inscriptions et belles-lettres (-)
Cercle d'Emkendorfer (d)
Mouvements
Genres artistiques
Influencé par
Ĺ’uvres principales
La Messiade, La Mort d'Adam (d), L'Ode au printemps (d)
signature de Friedrich Gottlieb Klopstock
Signature de Klopstock
Plaque commémorative.
Sépulture dans le cimetière de la Christianskirche à Hambourg.

Biographie

Édition originale de La mort d'Adam. La bataille de Teutoburg (1823)

Après avoir fréquenté le lycée de Quedlinburg, il entre à l’âge de 16 ans à l’École régionale de Pforta, lycée-internat de renom, qui accueillera notamment Friedrich Nietzsche et August Ferdinand Möbius. En 1745, il commence des études de théologie à l'université d'Iéna et réalise une première ébauche de Messias, qu’il rédige d’abord en prose. L’année suivante, à l'université de Leipzig, il réécrit son œuvre en décasyllabes, dont la publication de la première partie fait sensation. C’est là aussi qu’il compose ses premières odes. Ses études de théologie achevées, Klopstock devient précepteur (à l’instar de tous les postulants en théologie), à Langensalza. Pendant les deux années de son séjour à Langensalza, Klopstock connait tour à tour l’amour passionnel, puis la déception et enfin la douleur du renoncement avec une jeune fille nommée Marie-Sophie, ce qui le conduit à composer les plus belles de ses premières odes sur l’amour inaccessible.

La publication de ces odes déclenche un vent d’enthousiasme dans toute l’Allemagne : c'est l’heure de gloire de la poésie pure.

Il fait ensuite connaissance avec Johann Jakob Bodmer, qui l’invite à Zurich : il fait le voyage en 1750. Huit mois plus tard, Klopstock part au Danemark sur l’invitation du roi Frédéric V, dont le soutien lui permet d’achever son œuvre, et où il passe trois ans.

En 1754, il épouse Margarete Moller, fille d’un marchand de Hambourg, mais elle meurt quatre ans plus tard. Trente ans plus tard, son souvenir le hante encore et il en chante les louanges dans ses élégies. Ce n’est qu’à l’âge avancé de 67 ans qu’il se remarie avec la Hambourgeoise Johanna Elisabeth von Winthem (1747–1821)[1].

De 1759 à 1762, Klopstock vit à Quedlinburg, à Brunswick et à Halberstadt, puis à Copenhague, où il demeure jusqu’en 1771. En plus de Messias, qui ne parait dans son intégralité qu’en 1773, il écrit des drames, comme la Hermannsschlacht (La Bataille de Teutobourg). Il s’installe ensuite à Hambourg, promu au rang de conseiller de la légation danoise. En 1776, il séjourne à Karlsruhe sur l’invitation du comte Charles-Frédéric de Bade. Klopstock apparaît comme le créateur de l'Erlebnisdichtung, c’est-à-dire de « la poésie du vécu, de l’expérience », et de l’irrationalisme allemand, et comme le père de la théorie de l’État-nation.

Portrait par M. E. Vogel

Klopstock est un partisan des débuts de la Révolution française, comme le montre notamment son poème de 1789, Kennet euch selbst (Connaissez-vous vous-même) dans lequel il décrit la Révolution française comme « l’acte le plus noble du siècle » et exhorte ainsi les Allemands à la révolution. Il en fustigea néanmoins les excès ultérieurs dans son poème Die Jacobiner (Les Jacobins) de 1792, où il critique le régime des Jacobins, qu’il compare à un serpent qui ondule à travers la France. Pour avoir chanté dans ses Odes les louanges de la Révolution française, il est proclamé citoyen français par l’Assemblée nationale législative le [2], et il est élu associé étranger de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1802. Par la suite, en réaction aux atrocités commises au nom de la liberté, il renonça à la citoyenneté française.

Dans une Europe remuĂ©e par la RĂ©volution française, de nombreux espoirs rĂ©volutionnaires voient le jour en apprenant les nouvelles de France. Friedrich Gottlieb Klopstock Ă©crit en 1798 un poème intitulĂ© Sie und nicht wir, littĂ©ralement « Vous et pas nous[3] Â».

Il est inhumé dans le cimetière de l'église du village d'Ottensen qui est aujourd'hui un quartier de Hambourg.

Klopstock est rĂ©putĂ© pour ĂŞtre un des prĂ©curseurs du mouvement littĂ©raire allemand Sturm und Drang (« TempĂŞte et passion Â» (ou « Ă©lan) Â»).

Dans sa « rĂ©publique Ă©clairĂ©e », Klopstock se proposait de confier le pouvoir Ă  une Ă©lite cultivĂ©e, et non Ă  une souverainetĂ© considĂ©rĂ©e comme incapable de rĂ©gner. Les intellectuels, Ă©litistes, s’élèvent ainsi au-dessus du peuple, qu’ils affublent du terme mĂ©prisant de « populace ». Klopstock n’accorde aucune souverainetĂ© au peuple, et il ne reste plus rien des valeurs de la LibertĂ©, de l’ÉgalitĂ© et de la FraternitĂ© (voir le poème FĂĽrstenlob (« Ă‰loges aux souverains Â»).

Il faisait partie du salon littéraire de la comtesse von Reventlow, née Schimmelmann, qu'elle réunissait au château d'Emkendorf.

Maçon, il est membre de la Loge maçonnique de Hambourg Zu den drei goldenen Rosen (Aux trois Roses d'or), dans laquelle est initié Lessing en 1771[4].

Il est inhumé dans le cimetière de l'église catholique à Hambourg[5].

Ĺ’uvre

  • Der Messias, Ă©popĂ©e de 22 000 vers parue en 1748 et traduite en français par Mme de Carlowitz en 1853 sous le titre La Messiade.
  • Geistliche Dichtung (PoĂ©sies spirituelles), que l’on retrouve encore de nos jours dans certains chants d’église, comme :
    • Die ihr Christi JĂĽnger seid (Vous qui ĂŞtes disciples du Christ)
    • Herr, du wollst uns vorbereiten (Seigneur, tu veux nous prĂ©parer)
  • Études sur la langue (tentative d’une rĂ©forme de l’écriture) :
    • Fragmente ĂĽber Sprache und Dichtkunst (fragments sur la langue et l’art de la poĂ©sie)
    • Grammatische Gespräche (dialogues grammaticaux)
    • Die Deutsche Gelehrtenrepublik (rĂ©publique allemande des savants) 1774.

Notes et références

  1. (de) Johanna Elisabeth von Winthem (1747-1821)
  2. Décret du 26 août 1792.
  3. (de) Zeno, « Klopstock, Friedrich Gottlieb, Gedichte, Oden. Zweiter Band, Sie, und nicht wir », sur www.zeno.org (consulté le )
  4. Lessing-Herder, Dialoghi per massoni, Milan, Bompiani, 2014, p. 433, note 48.
  5. AppelĂ©e quelquefois « Klopstockkirche Â» (Ă©glise Klopstock).

Bibliographie

Liens

Liens contextuels

Liens externes

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