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Freaksville Records

Freaksville Records est un label discographique indépendant belge fondé en 2006 par Benjamin Schoos (alias Miam Monster Miam) et Jacques Duvall.

Freaksville Records
Fondation 2006
Fondateur Benjamin Schoos
Genre Rock indépendant
Pays d'origine Drapeau de la Belgique Belgique
Siège Seraing
Site web freaksvillerec.com

Naissance du label

Conçu sur le mode d'un collectif d'artistes, Freaksville Records naît en 2006 de la parution simultanée de trois albums (Cyclus de Sophie Galet, Hantises de Phantom feat. Jacques Duvall et L'histoire de William Buckner de Miam Monster Miam) regroupés pour l'occasion sous une bannière commune.

Le nom Freaksville est une allusion au film culte Freaks (La Monstrueuse Parade en VF) du réalisateur américain Tod Browning.

Direction artistique

Audacieux et indépendant, Freaksville Records se démarque par son esprit iconoclaste hors-norme.

Sous le terme French pop underground, la musique folk[1], le space-rock[2] ou l’avant-garde électronique[3] côtoient de manière jouissive le punk décadent, la chanson pop en français[4], les comics US, les séries B[5] ou le rock garage mutant[6].

Résolument prolifique[7], Freaksville Records conçoit ses productions sous l'angle de certaines contraintes créatives : les enregistrements sont réalisés en live, avec les musiciens du label, dans des délais rapides et des conditions parfois sommaires[8].

Une aventure humaine

Freaksville possède un orchestre "familial" à géométrie variable, appelé alternativement Anticonstitutionnellement Orchestra, Phantom ou encore les Loved Drones. Il est composé de Miam Monster Miam (guitare et claviers), Pascal Schyns (basse), Brian Carney (claviers), Marc Morgan (guitare), Jampur Fraize (guitare), Jérôme Danthinne (batterie), Jérôme Mardaga (guitare), Mademoiselle Nineteen (chœurs), Philippe Laurent (trompette), Sophie Galet (chant, batterie), Geoffroy Degand (batterie), Henri Graetz (violon) ou Calo Marotta (basse).

Au-delà de ce noyau de base, le label Freaksville est épaulé par une nébuleuse de collaborateurs occasionnels. Citons notamment Michel Moers (ex-membre du groupe Telex, auteur de la chanson J'aurai ta peau) et le regretté Marc Moulin (ex-membre du groupe Telex, compositeur du titre Je vois dans le noir) sur l'album La femme plastique de Miam Monster Miam & les Loved Drones (2010), l'actrice Isabelle Wéry et le dessinateur Pierre La Police, respectivement chanteuse et auteur de la pochette pour l'album Megaphone's Judas de Juan D'oultremont (2009), ou encore le compositeur Gimmi Pace (My Little Cheap Dictaphone), arrangeur du titre Je ne vois que vous de Mademoiselle Nineteen (2010).

Parmi les ingénieurs du son et producteurs, citons Dan Lacksman (ex-membre du groupe Telex et producteur pour Alain Chamfort, Lio, Étienne Daho, Toots Thielemans), Kramer (ex-bassiste du groupe américain Butthole Surfers et producteur de groupes tels que Low, Half Japanese, Urge Overkill, White Zombie, ou d'artistes tels que Will Oldham ou Daniel Johnston), Gilles Martin (ingénieur du son et producteur pour Deus, Christophe Miossec, Dominique A, Front 242, Polyphonic Size, Minimal Compact ou Girls in Hawaii) et plus récemment Maxime Wathieu (chanteur et guitariste du jeune groupe belge The Mash).

Freaksville sur scène

Sous les appellations Freaksville Café, Cabaret Freaksville[9] ou Freaksville Party, la famille Freaksville apparaît sur des scènes européennes (Paris, Bruxelles, Londres[10], Berlin) dans une sorte de cabaret pop autour du groupe-maison, les artistes fétiches du label défilant tour à tour sur scène[11]: Lio, Marie France, Jacques Duvall, Miam Monster Miam, et plus occasionnellement Lætitia Sadier (chanteuse de Stereolab) ou encore Jad Fair (chanteur et guitariste du groupe Half Japanese).

C'est lors de l'une de ces mémorables soirées[12] que le label a fêté ses cinq ans d'activité intense, le au Botanique à Bruxelles.

Freaksville Records est également sur la route pour des tournées montées dans des conditions inégales et souvent rocambolesques[13].

Économie et politique

Le point commun des disques Freaksville découle d’une contrainte économique : chaque projet est entrepris avec un budget serré, mais bénéficie du soutien enthousiaste et du savoir-faire des membres actifs du label[14] dont les compétences couvrent la totalité des tâches nécessaires à la réalisation d'un album (studio, prise de son, graphisme, webdesign, réseaux sociaux, etc).

Adepte d'une économie alternative, Freaksville Records situe son champ d'activité en marge de l'industrie musicale traditionnelle[15] et se concentre sur une forme de microstructure dotée d'une identité très forte[16].

Freaksville Records considère le Do it yourself comme une véritable expertise issue de la génération Punk, visant à contrecarrer le modèle insoluble actuellement incarné par les majors companies : capitalisme et inertie.

Le Single Club

Lancé en 2010, le Single Club est une nouvelle vitrine où le label s’essaye à d’autres genres musicaux et entend répondre à l’air du temps (le format single personnifié par l’iPod), tout en rejouant la carte des glorieuses productions de l'ère du 45 tours. En pratique, une fois par mois : une chanson à découvrir, plutôt pop et uniquement disponible en format digital.

L'artiste qui représente sans doute le mieux cette nouvelle tendance Freaksville est Mademoiselle Nineteen[17], nouvelle muse du tandem Jacques Duvall/Miam Monster Miam, dont deux singles (Je ne vois que vous et Le chagrin et l’amour) sont parus à ce jour. On peut également noter le single Worlds Away chanté par Mark Gardener (ex-Ride) accompagné du jeune trio liégeois James Race.

Artistes du label

Notes et références

  1. "Fragile, mélancolique et entêtante : une musique qui fait du bien." Source : Pierre Morel, "Sophie Galet aux Chiroux", Le Soir, Bruxelles, édition du vendredi 29 avril 2011.
  2. "Moreover, it’s French-style prog, rather than being in the Yes or ELP vein: It most reminds me of the obscure French group Flamen Dialis, but also is vaguely Magma-esque. Other tracks are overtly Gainsbourgian, such as “Insectorama en Mélodie Pop,” a duet with Sophie Galet, or “Saligotte Sally,” which sounds like an outtake from Gainsbourg’s Melody Nelson, while “Plutonium Baby” evokes the light-hearted, stylish new wave–isms of the Belgian band Honeymoon Killers, Family Fodder, or even Blondie. “The Takeshi ATT Cloning Love Machine” is seventies electro-pop, complete with cheap rhythm machine, while “Ninja Fury” has a seductive Euro-trash disco feel." Source : Tony Coulter, "Elusive Butterfly - Miam Monster Miam : L’homme libellule", The Brooklyn Rail, Brooklyn, november 2007.
  3. "A maverick boffin oblivious to the wider musical landscape, Man From Uranus constructs appealingly eccentric snippets of fizzing analogue psychedelia which seems to owe as much to the quirky, Moogtastic sounds of 70s cult TV as they do to groups like Stereolab or Broadcast (who make a couple of guest appearances here)." Source : Matthew Ingram, "Alternative Cambridge", The Wire n°325, London, march 2011.
  4. "Eine neue Entdeckung aus Frankreich: Juliette Wathieu macht unter dem Pseudonym Mademoiselle Nineteen Chansonpop. Sie wird ihr Debütalbum im Oktober 2011 auf Freaksville Records veröffentlichen [...]. Die Single ist absolut empfehlenswert, wird von den Kritikern der Szene gelobt und macht neugierig auf weitere Songs." Source : Julian Auringer, "Mademoiselle Nineteen – Chanson als Free MP3", die kopfhoerer, Langenhagen, 6 März 2011.
  5. "C’est la dernière histoire belge, et elle va vous glacer les sangs. “The supermarket is full of zombies”, promet UFO Goes UFA, qui a cherché dans le désert de Mojave un lien de parenté entre Captain Beefheart et Ed Wood – et quelques extraits de peyotl pour y voir plus clair dans la nuit, le cambouis et le mercure. Pour y voir plus sale dans le son, le trio belgo-anglais a choisi un spécialiste du rock brouillé, flouté, défoncé : le grand Kramer, producteur du légendaire label Shimmy de New York, le Kubrick à échelle lo-fi d’un rock dégondé, de Jon Spencer à Daniel Johnston. Ensemble, ils s’offrent un trip pas du tout hop, où la white-trash vit dans des casses de soucoupes volantes, où le blues a été inventé par Bela Lugosi et où le rock est revenu, hébété, sale et sardonique, à l’état animal. Comme dans les séries Z, on voit les ficelles, les mains qui agitent les monstres, et pourtant qu’il est jouissif de faire semblant d’avoir si peur devant cet album, autant vaudou que vaudeville." Source : Jean-Daniel Beauvallet, "UFO Goes UFA : Pop Garage Symphony N° 9", Les Inrockuptibles, Paris, 21 avril 2008.
  6. "Hantises, enregistré en deux jours à peine en compagnie de ses compatriotes de Phantom, est un petit condensé de garage rock brutal et ébouriffé." Source : Mathieu Grunfeld, "Phantom featuring Jacques Duvall : Hantises", Magic, revue pop moderne, n°110, Paris, mai 2007.
  7. "On a d’emblée essayé de trouver une dynamique qui permette d’enregistrer quatre disques par an pour le prix d’un. Avec le temps, on s’est organisé. On parvient désormais à monter des sessions d’enregistrement en Angleterre, à Londres ou Oxford." Source : Nicolas Alsteen, "Freaksville  Records : Shebam, Pop, Punk, Wizz !", Accroches n°43, Bruxelles, décembre 2010 - janvier 2011.
  8. "Lio, comme tous les artistes passés chez Freaksville, devra se plier aux méthodes maison qui tiennent presque du Dogme. [...] la belle s’embarque pour Liège, direction un studio de fortune installé dans un ancien club déserté depuis un an, qui d’après elle “puait le chat crevé et le moisi”. Trois jours d’enregistrement et huit mois plus tard, “Phantom Feat Lio” sort avec des pépites comme “Ta Cervelle Est En Grève Mais Ta Grande Gueule Fait Des Heures Sup” ou “Je Ne Veux Que Ton Bien”, chanson d’amour étouffante plus tordue qu’elle n’en a l’air" Source : Isabelle Chelley, "Phantom Feat Lio", Rock & Folk n°510, Paris, février 2010.
  9. Le "Cabaret Freaksville" est largement évoqué dans le film "Il y avait une fois Freaksville" réalisé par Nadine Uwampayizina, Claude Milan et Patrick Levasseur, Imitoma Films, 2011.
  10. Source : Thierry Coljon, "La balade des mélodies Freaksville à Londres", Le Soir, Bruxelles, édition du mercredi 19 décembre 2007.
  11. Source : Alain Jenotte, "Miam, dix ans d’appétit monstre", Le Soir, Bruxelles, édition du vendredi 12 décembre 2008.
  12. Source : Thierry Coljon, "Le Freaksville de Mister Miam : Le label wallon fĂŞte ses cinq ans ", Le Soir, Bruxelles, Ă©dition du jeudi 14 octobre 2010.
  13. Comme en témoigne le documentaire "Lio, un poison nommé Vanda" réalisé par Didier Verbeek pour l'émission Tout ça (ne nous rendra pas le Congo), RTBF, 2011.
  14. "Tout le monde dans Freaksville est impliqué dans l’acte de création mais aussi dans la distribution des disques, jusqu’aux ventes à la fin des concerts. Et les finances sont à l’équilibre parce que l’on a choisi de ne faire aucun excès dans nos exigences de rentabilité." Source : Alain Jenotte, "Freaksville, mitraillette à CD", Le Soir, Bruxelles, édition du vendredi 12 décembre 2008.
  15. "On préfère se spécialiser dans un commerce parallèle plus proche de l'artisanat. Nous sommes des artisans." Source : David Dehard, "Miam Monster Miam et les cabarets Freaksville : l'anti-show de la chanson française", Club Plasma, Bruxelles, 22 janvier 2008.
  16. "Au lieu, comme d’autres labels le font, de normaliser à tout prix nos productions pour qu’elles sonnent comme la copie locale de tendances internationales à la mode, on a choisi de faire des choses complètement différentes et surtout, de les présenter comme étant différentes. Et il y a un public pour nous suivre dans cette voie. Je pense même que c’est la seule stratégie qui pourra permettre aux labels de s’en sortir". Source : Alain Jenotte, "Freaksville, mitraillette à CD", Le Soir, Bruxelles, édition du jeudi 12 décembre 2008.
  17. "À propos de 45 tours, justement, le label cherche à rendre vie à la traditionnelle quête de la chanson pop parfaite, courte, mélodique, sophistiquée... à travers une série de publications de singles sur Itunes (le "Single Club de Freaksville"). Pas de véritable pochette, donc, pas de face B non plus, pas d'objet dans la main que l'on rentre écouter chez soi en accélérant le pas, mais si l'on en croit le premier single, le très beau "Je ne vois que vous" d'une certaine Mademoiselle Nineteen (paroles de Duvall et musique de Schoos), le pari risque fort d'être gagné : 3'59 de fraîcheur, de naïveté, d'évidence mélodique, avec arpège de harpe et longues phrases de violons — en un mot, le petit frisson pop qui élève et transporte." Source : Didier Dahon, lalala.org, Paris, 17 octobre 2010.

Liens externes

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