Franck Venaille
Franck Venaille est un poète et écrivain français né le dans le 14e arrondissement de Paris où il est mort le [1].
Naissance |
Paris 14e (France) |
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Décès |
Paris 14e (France) |
Activité principale | |
Distinctions |
Langue d’écriture | français |
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Sa poésie se caractérise par sa puissance expressive, cherchant à faire ressortir la part animale de l'homme, ses pulsions et ses angoisses.
Biographie
Franck Venaille passe ses vingt premières années dans le 11e arrondissement de Paris. Il reviendra, quarante-cinq ans plus tard, sur cette enfance dans un quartier populaire dans le recueil Hourra les morts !, où il met à nu les éléments fondateurs de son œuvre.
Il est élevé dans un milieu catholique. Toutefois, au début des années 1950, il rompt avec la religion et l'institution cléricale. En même temps, il commence un compagnonnage actif avec le parti communiste français.
Dans son enfance, il effectue un séjour de trois[2] mois en Belgique, à l'origine d'une attirance profonde pour les Flandres, qui vont apparaître dès lors dans la quasi-totalité de son œuvre — et en particulier dans La Descente de l'Escaut (1995), suscitant l'élaboration d'un univers mental où la spiritualité tient toute sa place.
Il accomplit un service militaire de deux ans durant la guerre d'Algérie. Cette épreuve ressurgit de loin en loin dans sa poésie, jusque dans ses recueils les plus tardifs. Elle forme la matière explicite de La Guerre d'Algérie (1978) et d'Algeria (2004).
Franck Venaille est proche des peintres Peter Klasen et Jacques Monory, qui ont exercé une influence notable sur son œuvre. Il collabore à la revue Action poétique (années 1960) et à Orange Export Ltd (années 1980). Il a également créé les revues Chorus (1968) et Monsieur Bloom (1978).
À partir de 1995, La Descente de l'Escaut, puis Tragique, Hourra les morts !, Le Tribunal des Chevaux (2000), Chaos (2006), Ça (2009), C'est à dire (2012), La Bataille des Eperons d'or (2014) - on peut lire dans l'incipit : « Ma vie nul ne la prend mais c’est moi qui la donne. Chaque jour je parcours des distances infinies qui me font traverser les anciennes frontières. Mon but ? Aller voir comment fonctionne le monde. J’en reviens à chaque fois brisé. L’état de guerre n’en finit pas. » -, Requiem de guerre (2017).
Franck Venaille a disparu en août 2018.
Prix
Ĺ’uvres
- Papiers d'identité, PJO, 1966.
- L’Apprenti foudroyé, PJO, 1969, Ubacs, 1986, Les Écrits des Forges, 1987.
- Pourquoi tu pleures, dis pourquoi tu pleures ? Parce que le ciel est bleu... Parce que le ciel est bleu !, PJO, 1972, Atelier La Feugraie, 1984.
- Caballero HĂ´tel, Paris, Minuit, 1974.
- Noire : Barricadenplein, Orange Export Ltd., 1977
- La Guerre d’Algérie, Paris, Minuit, 1978.
- Jack-to-Jack, Luneau-Ascot, 1981.
- La Procession des pénitents, Monsieur Bloom, 1983.
- Opera buffa, Paris, Imprimerie nationale, Littérature, 1989.
- La Descente de l’Escaut, Bussy-le-Repos, Obsidiane, 1995.
- Tragique, Bussy-le-Repos, Obsidiane, 2001.
- Hourra les morts !, Bussy-le-Repos, Obsidiane, 2003.
- Algeria, Paris, Melville / LĂ©o Scheer, 2004.
- Chaos, Paris, Mercure de France, 2007.
- Ça, Paris, Mercure de France, 2009.
- C'est à dire, Paris, Mercure de France, 2012. Ciò è, traduction en italien de Bruno di Biase. Finis Terrae, 2021.
- La Bataille des éperons d’or, Paris, Mercure de France, 2014.
- Requiem de guerre, Paris, Mercure de France, coll. « Poésie », 2017.
- L'enfant rouge, Paris, Mercure de France, coll. Bleue, 2018, 112 p.
RĂ©cits
- La Tentation de la sainteté, Paris, Flammarion, 1985, rééd. Flammarion/Léo Scheer.
- La Halte belge, Portiragnes, Cadex, 1994.
- Le Tribunal des chevaux, Paris, L’arbalète-Gallimard, 2000.
Anthologie
- Capitaine de l’angoisse animale, Bussy-le-Repos, Obsidiane – Le Temps qu’il fait, 1998.
RĂ©Ă©dition
- La Descente de l'Escaut suivi de Tragique, Paris, Poésie/Gallimard, 2010.
Autres
- Deux, roman-photo (en collaboration avec Jacques Monory), Tirage Ă part, 1973.
- Cavalier/Cheval, Imprimerie nationale, Littérature, 1989, Paris, Le Castor astral / Les Écrits des Forges, 2003.
- Le Sultan d’Istanbul, Salvy, Les Écrits des Forges, 1991.
- Je me suis mis en marche, film de Martin Verdet, avec Franck Venaille et Laurent Ziserman, autour de La Descente de l'Escaut,.récit épique racontant l'histoire d’un homme malade remontant un fleuve, et film intimiste qui voit le même homme tourner en rond dans son bureau pour traduire cette marche en un flot de mots.
- L’Etat des lieux sera dressé à onze heures en présence de la femme du poète, film de Martin Verdet. Filmé dans un bureau qui se vide après la mort de son occupant. Mais alors qu’on lit au générique « Et sans Franck Venaille », l’écrivain est omniprésent. Et sa femme, Micha Venaille et Martin Verdet qui trient les documents rappellent qu’une archive, aussi longtemps qu’on la manipule, est la vie même, et pas l’image de la mort. Prix Institut Français Louis Marcorelles du meilleur film de la Sélection française au festival Cinéma du ré
Musique
- Écriture du livret de Verlaine Paul, opéra de Georges Bœuf, interprété par le baryton François Le Roux (création à l'Opéra de Nancy le 29 octobre 1996. Et à l'Opéra de Marseille en 2003).
Essais
- Trieste, Ceyzérieu, Champ Vallon, 1985.
- Les Grands Opéras de Mozart, Paris, Imprimerie nationale, 1989.
- Les Enfants gâtés, in Les Diplomates disparus de Cyril Connolly, Salvy, 1989.
- K.L.A.S.E.N., opéra en trois actes et quinze scènes, Marval, Galerie Fanny Guillon Lafaille, 1989.
- Frans van Etterbeek, in « Itinéraires littéraires en Lozère : Cévennes », Jacques Brémond, 1989.
- Umberto Saba, Paris, Seghers, coll. Poètes d’aujourd’hui, 1989.
- Pierre Morhange, Paris, Seghers, coll. Poètes d’aujourd’hui, 1992.
- Écrire contre le père, Jacques Brémond, 1996.
- Le Cheval d’Érasme, in Résidences secondaires, Portiragnes, Cadex, 1996.
- Pierre Jean Jouve. L'homme grave, Paris, Jean-Michel Place/Poésie, 2004.
- C'est nous les modernes, Paris, Flammarion, 2010.
Entretiens et autres
- Comme arrachées d’un livre, in Haine de la poésie, Paris, Christian Bourgois, 1979.
- L’Homme en guerre (interventions et textes de Franck Venaille, entretiens avec Dominique Labarrière, Bernard Pozier, Thierry Renard et Hubert Lucot), Vénissieux, Paroles d’Aube, 1995 ; rééd. Waterloo (Belgique), La Renaissance du livre (édition augmentée des entretiens avec Alain Marc et Emmanuel Moses), 2000.
Sur son Ĺ“uvre
Livres
- George Mounin, Franck Venaille, coll. « Poètes d'aujourd'hui » dirigée par Bernard Delvaille, Ed. Seghers, 1982.
- Franck Venaille fait partie des écrivains recensés par Alain Marc dans Écrire le cri[3].
En revue
- Revue Le Matricule des anges, n° 16, entretien « L'Autobiographie de la douleur et du grotesque » avec Emmanuel Laugier, juin/juillet 1996.
- Revue Contre Vox, dossier « Football et littérature » (article « le Foot de Venaille, ou la guerre poursuivie par d'autres moyens » d'Alain Marc), n° 5, HB éditions, Aigues-vives, juin 1998.
- Revue Le Matricule des anges, n° 37, dossier, décembre 2001/février 2002.
- Revue Cervelle, n° 14 (article « Les questions de Franck Venaille » d'Alain Marc), Amiens, octobre 2003 ; rééd. sur le site Recours au poème, avril 2013 [lire en ligne].
- Revue Europe, n° 938-939 « Franck Venaille », juin-juillet 2007. Numéro consacré à Franck Venaille - en couverture - avec des interventions entre autres de Pascal Commère, William Cliff, Christian Boltanski, Emmanuel Moses, Patrick Beurard-Valdoye, Emmanuel Laugier, Marc Blanchet..
- 30 ans, 30 auteurs, étude du poète et photographe Marc Blanchet - Centre national du livre, 2010.
- Revue Secousse : 23 évocations, souvenirs, études, des textes rares de Franck Venaille, un album photo - Secousse n°24 [lire en ligne], septembre 2019.
Théâtre
- Pourquoi tu pleures, dis pourquoi tu pleures ? Parce que le ciel est bleu... Parce que le ciel est bleu !, a été adapté par le théâtre CDA d'Ambly (Belgique), mis en scène par M. Penasse, joué à Paris dans la cave de Guy-Max Hiri dans le Marais par Philippe Angot.
Notes et références
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- « Le grand poète Franck Venaille est mort », sur telerama.fr, (consulté le )
- Écrire le cri, Sade, Bataille, Maïakovski…, préface de Pierre Bourgeade, L’Écarlate, 2000 (ISBN 978-2-910142-04-9).
Liens externes
- Ressources relatives à la littérature :
- Ressource relative au spectacle :
- « Franck Venaille, Les douleurs premières et la vie qui va entre solitude et fêlure du monde » sur Esprits nomades et « Franck Venaille, un aventurier du verbe » à l'occasion du prix Étonnants voyageurs avec quelques poèmes sur Altritaliani.net
- Entretien radiophonique « Hors-champs » avec Laure Adler sur France Culture et vidéo d'une lecture de Franck Venaille par Le Matricule des anges
- Franck Venaille sur Remue.net
- Lecture d'Hourra les morts ! par Marc Blanchet dans Le Matricule des anges « Avec Hourra les morts ! Franck Venaille dresse une carte du Tendre mélancolique d'un Paris à la fois réel et fantasmé. ».
- "Ça" de Franck Venaille » par Jean-Pascal Dubost et « C'est nous les modernes » par Antoine Emaz sur Poezibao
- « Je lisais "Ça" » [PDF] par Patrick Maury et « Autoportrait aux cent visages » sur C'est nous les modernes [PDF] par Gérard Cartier, revue en ligne revue-secousse.fr, n° 1 de juin 2010 et n° 5 d'octobre 2011
- [vidéo] TSF #144 (2018—25) : un neuvain de Franck Venaille (1936-2018) sur YouTube