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Franck Venaille

Franck Venaille est un poète et écrivain français né le dans le 14e arrondissement de Paris où il est mort le [1].

Franck Venaille
Description de cette image, également commentée ci-après
Franck Venaille en 2010.
Auteur
Langue d’écriture français

Sa poésie se caractérise par sa puissance expressive, cherchant à faire ressortir la part animale de l'homme, ses pulsions et ses angoisses.

Biographie

Franck Venaille passe ses vingt premières années dans le 11e arrondissement de Paris. Il reviendra, quarante-cinq ans plus tard, sur cette enfance dans un quartier populaire dans le recueil Hourra les morts !, où il met à nu les éléments fondateurs de son œuvre.

Il est élevé dans un milieu catholique. Toutefois, au début des années 1950, il rompt avec la religion et l'institution cléricale. En même temps, il commence un compagnonnage actif avec le parti communiste français.

Dans son enfance, il effectue un séjour de trois[2] mois en Belgique, à l'origine d'une attirance profonde pour les Flandres, qui vont apparaître dès lors dans la quasi-totalité de son œuvre — et en particulier dans La Descente de l'Escaut (1995), suscitant l'élaboration d'un univers mental où la spiritualité tient toute sa place.

Il accomplit un service militaire de deux ans durant la guerre d'Algérie. Cette épreuve ressurgit de loin en loin dans sa poésie, jusque dans ses recueils les plus tardifs. Elle forme la matière explicite de La Guerre d'Algérie (1978) et d'Algeria (2004).

Franck Venaille est proche des peintres Peter Klasen et Jacques Monory, qui ont exercé une influence notable sur son œuvre. Il collabore à la revue Action poétique (années 1960) et à Orange Export Ltd (années 1980). Il a également créé les revues Chorus (1968) et Monsieur Bloom (1978).

À partir de 1995, La Descente de l'Escaut, puis Tragique, Hourra les morts !, Le Tribunal des Chevaux (2000), Chaos (2006), Ça (2009), C'est à dire (2012), La Bataille des Eperons d'or (2014) - on peut lire dans l'incipit : « Ma vie nul ne la prend mais c’est moi qui la donne. Chaque jour je parcours des distances infinies qui me font traverser les anciennes frontières. Mon but ? Aller voir comment fonctionne le monde. J’en reviens à chaque fois brisé. L’état de guerre n’en finit pas. » -, Requiem de guerre (2017).

Franck Venaille a disparu en août 2018.

Prix

    le prix Mallarmé en 1996 pour La Descente de l'Escaut ;
    • le prix Roger-Kowalski en 2001 pour Tragique ;
    • le prix de poĂ©sie 2009 Robert Ganzo Ça ;
    • le prix Alain-Bosquet 2009 pour le mĂŞme ouvrage ;
    • le Grand prix de poĂ©sie de l'AcadĂ©mie française 2011 pour l'ensemble de son Ĺ“uvre ;
    • Le Prix Goncourt de la poĂ©sie en 2017 pour le recueil Requiem de guerre. Dans son discours, l'Ă©crivain Tahar Ben Jelloun a notamment dĂ©clarĂ© :Vous Ă©crivez sur tout ce qui vous ronge, vous bouleverse, fait de vous un blessĂ© qui n’abdique pas. Vous ramassez vos souvenirs, tĂ©moins de souffrance pour les jeter en haute mer pour qu’ils s’y noient. Votre seul bien c’est l’écriture. Votre capital, votre souffle et votre nĂ©cessitĂ©. Vous dites : « Ă‰crire m’a fait. Écrire m’accompagne jusqu’à la fin Â».
    • pour l'ensemble de son Ĺ“uvre Ă©galement le Grand prix national de la poĂ©sie 2017, des mains de la ministre de la Culture Audrey Azoulay, qui a rĂ©compensĂ© : une Ĺ“uvre dont la langue poĂ©tique, porteuse d’un souffle intense et d’une voix singulière sert merveilleusement des textes chargĂ©s du sens tragique de l’existence. 
    [réf. nécessaire]

    Ĺ’uvres

    • Papiers d'identitĂ©, PJO, 1966.
    • L’Apprenti foudroyĂ©, PJO, 1969, Ubacs, 1986, Les Écrits des Forges, 1987.
    • Pourquoi tu pleures, dis pourquoi tu pleures ? Parce que le ciel est bleu... Parce que le ciel est bleu !, PJO, 1972, Atelier La Feugraie, 1984.
    • Caballero HĂ´tel, Paris, Minuit, 1974.
    • Noire : Barricadenplein, Orange Export Ltd., 1977
    • La Guerre d’AlgĂ©rie, Paris, Minuit, 1978.
    • Jack-to-Jack, Luneau-Ascot, 1981.
    • La Procession des pĂ©nitents, Monsieur Bloom, 1983.
    • Opera buffa, Paris, Imprimerie nationale, LittĂ©rature, 1989.
    • La Descente de l’Escaut, Bussy-le-Repos, Obsidiane, 1995.
    • Tragique, Bussy-le-Repos, Obsidiane, 2001.
    • Hourra les morts !, Bussy-le-Repos, Obsidiane, 2003.
    • Algeria, Paris, Melville / LĂ©o Scheer, 2004.
    • Chaos, Paris, Mercure de France, 2007.
    • Ça, Paris, Mercure de France, 2009.
    • C'est Ă  dire, Paris, Mercure de France, 2012. Ciò è, traduction en italien de Bruno di Biase. Finis Terrae, 2021.
    • La Bataille des Ă©perons d’or, Paris, Mercure de France, 2014.
    • Requiem de guerre, Paris, Mercure de France, coll. « PoĂ©sie Â», 2017.
    • L'enfant rouge, Paris, Mercure de France, coll. Bleue, 2018, 112 p.

    RĂ©cits

    Anthologie

    • Capitaine de l’angoisse animale, Bussy-le-Repos, Obsidiane – Le Temps qu’il fait, 1998.

    RĂ©Ă©dition

    • La Descente de l'Escaut suivi de Tragique, Paris, PoĂ©sie/Gallimard, 2010.

    Autres

    • Deux, roman-photo (en collaboration avec Jacques Monory), Tirage Ă  part, 1973.
    • Cavalier/Cheval, Imprimerie nationale, LittĂ©rature, 1989, Paris, Le Castor astral / Les Écrits des Forges, 2003.
    • Le Sultan d’Istanbul, Salvy, Les Écrits des Forges, 1991.
    • Je me suis mis en marche, film de Martin Verdet, avec Franck Venaille et Laurent Ziserman, autour de La Descente de l'Escaut,.rĂ©cit Ă©pique racontant l'histoire d’un homme malade remontant un fleuve, et film intimiste qui voit le mĂŞme homme tourner en rond dans son bureau pour traduire cette marche en un flot de mots.
    • L’Etat des lieux sera dressĂ© Ă  onze heures en prĂ©sence de la femme du poète, film de Martin Verdet. FilmĂ© dans un bureau qui se vide après la mort de son occupant. Mais alors qu’on lit au gĂ©nĂ©rique « Et sans Franck Venaille », l’écrivain est omniprĂ©sent. Et sa femme, Micha Venaille et Martin Verdet qui trient les documents rappellent qu’une archive, aussi longtemps qu’on la manipule, est la vie mĂŞme, et pas l’image de la mort. Prix Institut Français Louis Marcorelles du meilleur film de la SĂ©lection française au festival CinĂ©ma du rĂ©

    Musique

    • Écriture du livret de Verlaine Paul, opĂ©ra de Georges BĹ“uf, interprĂ©tĂ© par le baryton François Le Roux (crĂ©ation Ă  l'OpĂ©ra de Nancy le 29 octobre 1996. Et Ă  l'OpĂ©ra de Marseille en 2003).

    Essais

    • Trieste, CeyzĂ©rieu, Champ Vallon, 1985.
    • Les Grands OpĂ©ras de Mozart, Paris, Imprimerie nationale, 1989.
    • Les Enfants gâtĂ©s, in Les Diplomates disparus de Cyril Connolly, Salvy, 1989.
    • K.L.A.S.E.N., opĂ©ra en trois actes et quinze scènes, Marval, Galerie Fanny Guillon Lafaille, 1989.
    • Frans van Etterbeek, in « ItinĂ©raires littĂ©raires en Lozère : CĂ©vennes », Jacques BrĂ©mond, 1989.
    • Umberto Saba, Paris, Seghers, coll. Poètes d’aujourd’hui, 1989.
    • Pierre Morhange, Paris, Seghers, coll. Poètes d’aujourd’hui, 1992.
    • Écrire contre le père, Jacques BrĂ©mond, 1996.
    • Le Cheval d’Érasme, in RĂ©sidences secondaires, Portiragnes, Cadex, 1996.
    • Pierre Jean Jouve. L'homme grave, Paris, Jean-Michel Place/PoĂ©sie, 2004.
    • C'est nous les modernes, Paris, Flammarion, 2010.

    Entretiens et autres

    • Comme arrachĂ©es d’un livre, in Haine de la poĂ©sie, Paris, Christian Bourgois, 1979.
    • L’Homme en guerre (interventions et textes de Franck Venaille, entretiens avec Dominique Labarrière, Bernard Pozier, Thierry Renard et Hubert Lucot), VĂ©nissieux, Paroles d’Aube, 1995 ; rĂ©Ă©d. Waterloo (Belgique), La Renaissance du livre (Ă©dition augmentĂ©e des entretiens avec Alain Marc et Emmanuel Moses), 2000.

    Sur son Ĺ“uvre

    Livres

    • George Mounin, Franck Venaille, coll. « Poètes d'aujourd'hui Â» dirigĂ©e par Bernard Delvaille, Ed. Seghers, 1982.
    • Franck Venaille fait partie des Ă©crivains recensĂ©s par Alain Marc dans Écrire le cri[3].

    En revue

    • Revue Le Matricule des anges, n° 16, entretien « L'Autobiographie de la douleur et du grotesque » avec Emmanuel Laugier, juin/juillet 1996.
    • Revue Contre Vox, dossier « Football et littĂ©rature Â» (article « le Foot de Venaille, ou la guerre poursuivie par d'autres moyens » d'Alain Marc), n° 5, HB Ă©ditions, Aigues-vives, juin 1998.
    • Revue Le Matricule des anges, n° 37, dossier, dĂ©cembre 2001/fĂ©vrier 2002.
    • Revue Cervelle, n° 14 (article « Les questions de Franck Venaille » d'Alain Marc), Amiens, octobre 2003 ; rĂ©Ă©d. sur le site Recours au poème, avril 2013 [lire en ligne].
    • Revue Europe, n° 938-939 « Franck Venaille », juin-juillet 2007. NumĂ©ro consacrĂ© Ă  Franck Venaille - en couverture - avec des interventions entre autres de Pascal Commère, William Cliff, Christian Boltanski, Emmanuel Moses, Patrick Beurard-Valdoye, Emmanuel Laugier, Marc Blanchet..
    • 30 ans, 30 auteurs, Ă©tude du poète et photographe Marc Blanchet - Centre national du livre, 2010.
    • Revue Secousse : 23 Ă©vocations, souvenirs, Ă©tudes, des textes rares de Franck Venaille, un album photo - Secousse n°24 [lire en ligne], septembre 2019.

    Théâtre

    • Pourquoi tu pleures, dis pourquoi tu pleures ? Parce que le ciel est bleu... Parce que le ciel est bleu !, a Ă©tĂ© adaptĂ© par le théâtre CDA d'Ambly (Belgique), mis en scène par M. Penasse, jouĂ© Ă  Paris dans la cave de Guy-Max Hiri dans le Marais par Philippe Angot.

    Notes et références

    1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
    2. « Le grand poète Franck Venaille est mort », sur telerama.fr, (consulté le )
    3. Écrire le cri, Sade, Bataille, Maïakovski…, préface de Pierre Bourgeade, L’Écarlate, 2000 (ISBN 978-2-910142-04-9).

    Liens externes

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