Francisco Gavidia
Francisco Antonio Gavidia Guandique, né le à San Miguel et mort le à San Salvador, est un écrivain, éducateur, historien, politologue, orateur, traducteur et journaliste salvadorien.
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(Ă 91 ans) San Salvador |
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Son Ĺ“uvre très vaste atteint des dimensions encyclopĂ©diques, il est connu pour avoir Ă©tĂ© le prĂ©cepteur de RubĂ©n DarĂo en adaptant le vers alexandrin au mètre castillan en plus de l’intĂ©grer dans le conte, la poĂ©sie, le théâtre et les essais.
Biographie
Fils de Francisco Antonio Gavidia et d’Eloisa Guandique de Gavidia, il naît dans la municipalité de Cacahuatique, aujourd’hui appelée Ciudad Barrios, dans le département de San Miguel, au Salvador. À cause de la perte de son acte de naissance originale, il y eut un débat sur l’année de sa naissance. En accord avec Hugo Lindo (en), l’année 1865 est choisie parce qu’ils existent des indices appuyant cette théorie, mais il y a d’autres données la rapprochant de l’année 1863. De fait, en accord avec un décret de l’Assemblée Législative du Salvador, cette dernière date est reconnue comme sa date de naissance.
Ă€ cause de la mort de sa mère, quand il a huit ans, Francisco Gavidia dĂ©mĂ©nage dans la propriĂ©tĂ© de son père situĂ©e au nord du dĂ©partement de San Miguel, dans l’actuelle municipalitĂ© de Ciudad Barrios. En 1880 il obtient son baccalaurĂ©at en Sciences et Lettres, puis il dĂ©mĂ©nage Ă San Salvador oĂą il intègre la FacultĂ© de Jurisprudence de l’UniversitĂ© du Salvador. En revanche, il abandonne ses Ă©tudes après un an, pour devenir autodidacte. En 1882, il devient membre du groupe littĂ©raire La Juventud et depuis ce moment il montre un fort intĂ©rĂŞt pour la poĂ©sie française. Cette mĂŞme annĂ©e, selon de nombreuses sources, il rencontre RubĂ©n DarĂo. Tous deux dĂ©veloppent une grande amitiĂ© au point qu’en 1890, Gavidia est le garçon d’honneur au mariage de DarĂo.
D’innombrables livres en espagnol et en français passent entre ses mains. Afin de se rĂ©tablir d’une maladie provoquĂ©e par un excès de travail et de fatigue mentale produite par son activitĂ© intellectuelle intense, il est envoyĂ© Ă Paris sur ordre du prĂ©sident Rafael ZaldĂvar. Gavidia possède un vaste hĂ©ritage culturel et on dit qu’il maĂ®trisait Ă la perfection l’allemand, le français, l’anglais, l’italien, le portugais, l’hĂ©breu, le latin et le grec, en plus du maya-quichĂ©, langue pour laquelle il dĂ©veloppe une grammaire qui a pour objectif de populariser cette langue. Il dĂ©veloppe aussi une langue appelĂ©e « Salvador », qu’il cherche Ă universaliser, mais il reçoit très peu d’appui de la part des intellectuels de son Ă©poque. MalgrĂ© tout, Gavidia publie quelques poèmes en « idioma Salvador », parmi lesquels se distinguent Los Argonautas et A Marconi.
En 1887, il se marie avec la fille du journaliste Carlos Bonilla. Un an plus tard, il fonde le journal El semanario noticioso, qui sort chaque jeudi, ainsi que l’Académie de Sciences et Beaux-Arts de San Salvador. Après la destitution du général Francisco Menéndez, Gavidia s’exile et continue son activité journalistique au Costa Rica, où il est directeur de La Prensa Libre entre 1891 et 1892. Il travaille ensuite au Guatemala comme co-rédacteur du El bien publico à Quetzaltenango.
Quand il retourne au Salvador, il exerce comme rédacteur du Diaro Oficial (1894), Directeur de l’Éducation publique primaire (1896) et Ministre de l’Éducation publique (1898). En 1895, il fonde le Parti parlementariste et il travaille aussi comme professeur de l’École Normale pour jeunes filles, de l’Institut national pour jeunes garçons et pour l’Université du Salvador. En 1904, il fonde la revue Los Andes, dont il n’y eut que quatre numéros. De 1906 à 1919, il occupe la charge de Directeur titulaire de la Bibliothèque nationale. En 1912, il devient membre de l’Ateneo du Salvador.
Le gouvernement salvadorien dĂ©clare Francisco Gavidia comme « salvadorien de grand mĂ©rite » en 1933 et en 1939, la ville de San Miguel lui rend un hommage en renommant le théâtre de la ville de son nom. En 1937, Gavidia est membre de la Commission de CoopĂ©ration intellectuelle du Salvador, dependencia de la SociĂ©tĂ© des Nations et en 1941, l’UniversitĂ© du Salvador lui accorde le titre de docteur honoris causa. Vers la fin de sa vie, il lui est accordĂ© la plus haute dĂ©coration nationale du Salvador, l’ordre « JosĂ© MatĂas Delgado », qu’il reçoit des mains du prĂ©sident de la RĂ©publique Ă“scar Osorio sur son lit de mort Ă l’HĂ´pital Rosales, quelques jours avant de mourir.
Ĺ’uvre
L’œuvre de Gavidia a atteint des proportions encyclopédiques. Il travaille dans la poésie, le théâtre, l’histoire, la musique, les essais, la pédagogie, la philosophie, la politique, le journalisme, la critique littéraire et la traduction. Ses vastes connaissances se nourrissent de la littérature classique, du Siècle d’or espagnol, de la culture française et de sa langue, et de la lecture d’auteurs allemands, italiens et orientaux. Il parvient à créer une nouvelle langue pour être compris universellement qui a pour nom « idioma Salvador ». De plus, il est précurseur en traitant le thème des indigènes et il est idéologue dans le domaine de l’unionisme centraméricain.
Dans un pays où l’art reçoit une forte influence européenne, Gavidia respecte l’identité et les valeurs ethniques salvadoriens, il rompt avec ce modèle et à partir de celui-ci, d’autres auteurs décident de suivre cet axe littéraire ; on peut observer son influence sur des artistes comme Salarrué, Claudia Lars et Arturo Ambrogi. Il introduit le conte avec une identité littéraire propre à sa réalité, un amalgame de thèmes indigénistes précolombiens comme des légendes et des mythes. Il est aussi considéré comme le précurseur du théâtre salvadorien. Parmi ses pièces se distinguent Ursino, La torre de marfil et Júpiter. Le désir d’identité, de liberté et de justice est aussi présent dans sa poésie, qu’à l’époque beaucoup ne peuvent assimiler puisque le désir d’universaliser l’identité salvadorienne est un fait peu compréhensible pour son époque et pour ses contemporains.
Il est aussi connu pour avoir Ă©tĂ© le conseiller du poète RubĂ©n DarĂo, Ă©lève qui partageait ses peines et ses joies avec le maĂ®tre salvadorien et qui connaissait l’expĂ©rience de Gavidia pour adapter le vers alexandrin Ă la mĂ©trique castillane, qui donne naissance Ă la rĂ©novation moderniste de la poĂ©sie hispano-amĂ©ricaine. DarĂo Ă©crit dans son autobiographie :
- « Ce fut avec Gavidia, que je suis allé pour la première fois sur le sol salvadorien, où il fut initié avec ferveur à l’harmonieuse flore de Victor Hugo par la lecture des alexandrins de ce grand auteur français. Grâce à cela, Gavidia fut surement le premier à essayer d’écrire de manière française en espagnol. C’est de là que me vint l’idée d’une révolution métrique qui devait grandir et s’appliquer par la suite ».
Il utilise dĂ©jĂ dans son Ĺ“uvre Versos, quelques-unes des principales caractĂ©ristiques lexicales, rythmiques et mĂ©triques qui quelque temps plus tard a Ă©tĂ© codifiĂ©e et Ă©tablies par RubĂ©n DarĂo. C’est ensuite que son Ă©criture Ă©volue en une modulation particulière de sa propre voie poĂ©tique jusqu’à cultiver une rĂ©flexion conceptuelle qui atteint son apogĂ©e dans son recueil intitulĂ© SĂłteer o Tierra de preseas (1949), un chant moderne et Ă©pique qui, dans une certaine mesure, constitue son Ĺ“uvre majeure et son grand hĂ©ritage littĂ©raire.
Mais, entre l’initiale étape romantique et cette profonde introspection lyrique produite par son âge avancé, il se lance dans une ambitieuse production créative composée d’essais qui passe par diverses étapes et est inspirée de multiples tendances esthétiques.
En effet, Gavidia a su aussi Ă©voluer en tant que dramaturge d’un romantisme tardif (ou d’un espoir prĂ©-moderne) prĂ©sent dans des tragĂ©dies comme JĂşpiter (1885) ou Ursino (1889), Ă un concept Ă©pique manifestĂ© dans le poème tragique intitulĂ© La princesa Citalá (1944). Il reste cependant quelques Ĺ“uvres théâtrales très diffĂ©rentes entre elles comme Conde de San Salvador o El Dios de las Cosas (1901), LucĂa Lasso o Los piratas (1914), La torre de marfil (1920) ou HĂ©spero (1931).
- Quelques-unes de ses Ĺ“uvres
- PoesĂa (recueil de poèmes, 1877).
- Versos (poésie, 1884).
- Ursino (théâtre, 1887).
- Júpiter (théâtre, 1895).
- El encomendero' y otros cuentos (1901)
- Estudio y resumen del Discurso sobre el método de Descartes, (1901).
- Tradiciones (sur l'Ĺ“uvre homonyme de Ricardo Palma, 1901).
- Conde de San Salvador o el Dios de Las Casas (roman, 1901).
- 1814 (essai, 1905).
- Obras (tome I, 1913).
- Historia moderna de El Salvador (deux tomes, 1917 et 1918).
- Cancionero del Siglo XIX (1929-1930).
- Cuentos y narraciones (1931).
- Héspero (théâtre, 1931).
- Discursos, estudios y conferencias (1941).
- La princesa Citalá (théâtre, 1946).
- Cuento de marinos (1947).
- SĂłteer o Tierra de preseas (1949).