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Frances Willard

Frances Elizabeth Caroline Willard ( - ) est une enseignante amĂ©ricaine, suffragiste et militante fĂ©ministe. Elle eut une influence majeure sur les mouvements qui menèrent Ă  l'adoption des XVIIIe et XIXe amendements de la Constitution amĂ©ricaine. Elle fut prĂ©sidente de la Woman's Christian Temperance Union (WCTU) pendant 19 ans.

Frances Willard
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  58 ans)
New York
SĂ©pulture
Nationalité
Formation
Milwaukee-Downer College (en)
Activités
Suffragiste, militante en faveur de la tempérance, écrivaine, conférencière
Père
Josiah Willard (en)
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Distinction
Archives conservées par
Northwestern University Archives (en)[1]
Ĺ’uvres principales
A Woman of the Century (d)
Vue de la sépulture.

Biographie

Jeunesse et formation

Frances nait le Ă  Churchville, près de Rochester (New York). Elle est le deuxième enfant de Josiah Flint Willard et Mary Thompson Hill. Son père est un fermier, naturaliste et lĂ©gislateur et sa mère maĂ®tresse d'Ă©cole. Elle a une sĹ“ur aĂ®nĂ©e, Mary et un frère plus jeune, Oliver. Ses parents la prĂ©nomment Frances en l'honneur de Frances Burney, une romancière anglaise, de Frances Osgood, une poète amĂ©ricaine et de sa sĹ“ur, dĂ©cĂ©dĂ©e l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente[2]. Dans le Wisconsin, la famille se convertit du congrĂ©gationalisme au mĂ©thodisme, une foi protestante plus axĂ©e sur la justice sociale et la proximitĂ© avec son prochain. Frances Ă©tudie quelque temps au Milwaukee Normal Institute oĂą enseigne sa mère puis, la famille dĂ©mĂ©nage en 1858 en Illinois, oĂą Mary et Frances peuvent frĂ©quenter le collège et Oliver le Garrett Biblical Institute. Frances y suit les cours du North Western Female College[2] duquel elle sort diplĂ´mĂ©e, ce qui lui permet de devenir enseignante. Elle s'installe Ă  Evanston, près de Chicago, Ă  l'âge de 18 ans[3]. Elle dĂ©bute alors sa carrière par diffĂ©rents postes d'enseignante.

Enseignante

Dans les années 1860, la vie personnelle de Frances subit de multiples crises : son père et sa sœur décèdent, son frère devient alcoolique et Frances tombe amoureuse d'une femme qui finit par épouser son frère[4]. La situation financière de la famille se dégrade. Oliver, à présent ordonné pasteur méthodiste, se perd dans le jeu et l'alcool.

En 1869, Frances participe Ă  la fondation de l’Evanston Ladie's College. En 1870, celui-ci fusionne avec le North Western Female College et devient l’Evanston College for Ladies, dont Frances devient la prĂ©sidente. Au bout d'une annĂ©e, le Collège fusionne avec l'universitĂ© Northwestern. Elle en est la première Doyenne des Ă©tudiantes. Mais des conflits avec le prĂ©sident de l'universitĂ©, Charles Henry Fowler, avec lequel elle a Ă©tĂ© fiancĂ©e, l'obligent Ă  dĂ©missionner.

Militante

Statue de Frances Willard, Capitole (National Statuary Hall).

Frances entame alors une nouvelle carrière, voyageant Ă  travers la CĂ´te Est amĂ©ricaine, militant pour la tempĂ©rance et le suffrage des femmes. Elle voyage en moyenne 48 000 km par an, donnant 400 confĂ©rences annuelles sur une pĂ©riode de dix ans, la plupart en compagnie de son amie de longue date Anna Adams Gordon.

En 1874, elle effectue une tournĂ©e de confĂ©rences de cinquante jours. La mĂŞme annĂ©e, elle participe Ă  la crĂ©ation de la Woman's Christian Temperance Union (WCTU) dont elle est Ă©lue secrĂ©taire correspondante[3]. Elle devient prĂ©sidente de la WCTU de Chicago pendant quatre ans. En 1876, elle est nommĂ©e responsable du comitĂ© de publication de la WCTU nationale dont elle assure la prĂ©sidence de 1879 Ă  sa mort[5]. Elle est Ă©lue prĂ©sidente du National Council of Women (Conseil National des Femmes) des États-Unis en 1888[6]. Elle crĂ©e en 1883, le Formed Worldwide WCTU et en devient prĂ©sidente de 1888[7]. Le travail de Frances atteint une renommĂ©e internationale avec la Polyglot Petition contre le commerce international de la drogue.

En 1885, elle se joint Ă  Elizabeth Boynton Harbert, Mary Ellen West, Frances Conant et 53 autres femmes pour crĂ©er l’Association FĂ©minine de la Presse d'Illinois[8]. Elle fonde le magazine The Union Signal dont elle est rĂ©dacteur en chef de 1892 Ă  1898.

Frances avance de nombreux arguments en faveur du droit de vote des femmes. L'un d'eux sa base sur son interprĂ©tation des Écritures : elle affirme que les lois naturelles et divines appellent Ă  l'Ă©galitĂ© dans le mĂ©nage, la mère et le père partageant les responsabilitĂ©s. Par extension, femmes et hommes devraient gĂ©rer main dans la main les questions d'Ă©ducation, de religion et de gouvernement[9]. Un autre argument met en avant la notion de « Protection du Foyer Â». Pour gagner les faveurs des femmes de la classe moyenne hostiles aux suffragettes, Frances avance l'idĂ©e que pour protĂ©ger leur foyer, les femmes doivent avoir leur mot Ă  dire sur les règles que leur impose la sociĂ©tĂ© et devenir partenaires et conseillères des hommes au lieu d'ĂŞtre « une charge et un jouet Â» pour eux[9].

Sexualité

La plupart des historiens modernes traitent ouvertement de l'homosexualité de Frances[10] - [11], alors que ses contemporains décrivaient ses relations et ses nombreuses cohabitations avec des femmes, laissant le lecteur tirer ses propres conclusions. Comme elle le raconte dans son autobiographie, elle n'a de relations passionnées de long terme qu'avec des femmes[12], même si on suppose que ces amours devaient probablement être sexuellement chastes[13].

« Les amours entre femmes deviennent plus nombreuses chaque jour, et je me suis beaucoup demandée pourquoi. Que si peu soit dit sur elles me surprend, car elles sont partout… À notre époque, alors que n'importe quelle femme capable et prudente peut gagner honorablement sa vie, il n'y a pas un village qui n'ait son exemple de "deux cœurs unis", dont les deux sont féminins. »

— Frances Willard, The Autobiography of an American Woman: Glimpses of Fifty Years

Décès

Frances meurt de la grippe, le , Ă  l'HĂ´tel Empire de New York alors qu'elle se prĂ©pare Ă  embarquer pour l'Angleterre et la France. Elle meurt dans son sommeil Ă  58 ans. Elle lègue sa maison d'Evanston Ă  la WCTU. Elle est enterrĂ©e au cimetière de Rosehill Ă  Chicago.

Ĺ’uvres

  • Woman and temperance, or the work and workers of the Woman's Christian Temperance Union. Hartford, Conn.: Park Pub. Co., 1883.
  • "Frances E. Willard," in Our famous women: an authorized record of the lives and deeds of distinguished American women of our times... Hartford, Conn.: A.D. Worthington, 1884.
  • Glimpses of fifty years: the autobiography of an American woman. Chicago: Woman's Temperance Publishing Association, 1889.
  • How to Win: A Book For Girls NY: Funk & Wagnalls, 1886. reprinted 1887 & 1888.
  • Nineteen beautiful years, or, sketches of a girl's life. Chicago: Woman's Temperance Publication Association, 1886.
  • A Classic Town: The Story of Evanston, Woman's Temperance Publishing Association, Chicago, 1891.
  • Woman's Christian Temperance Union. President. President's Annual Address 1891
  • Do everything: a handbook for the world's white ribboners. Chicago: Woman's Temperance Publishing Association, [1895?].
  • A Wheel Within a Wheel: How I Learned to Ride the Bicycle 1895.

Références

  1. « https://findingaids.library.northwestern.edu/agents/people/2138 » (consulté le )
  2. (en) Willard, Frances. Donawerth, Jane, Rhetorical Theory by Women before 1900 : an Anthology, Rowmand and Littlefield., (lire en ligne), pp. 241–254
  3. (en) Bordin, Ruth Brirgitta Anderson, Frances Willard : A Biography., Chapel Hill: University of North Carolina Press., (ISBN 0-8078-1697-3)
  4. (en) « Frances Willard - Years of Challenge (1859-1874) » (consulté le )
  5. (en) « Frances Willard », sur Britannica (consulté le )
  6. (en) Robbins, Lousie Barnum, History and minutes of the National Council of Women of the United States, organized in Washington, D.C., March 31, 1888, Boston, E.B. Stillings & Co, (lire en ligne)
  7. (en) « Frances Willard », sur Women's Christian Temperance Union (consulté le )
  8. (en) Burt, Elizabeth V., Women's Press Organizations, 1881-1999, Westport, Greenwood Press, , 348 p. (ISBN 0-313-30661-3)
  9. (en) Willard, Frances E., A White Life for Two., Chicago, Women's Temperance Publishing Association,
  10. (en) Baker, Jean H., Sisters : The Lives of America's Suffragists., New York City, Macmillan Publishers, (ISBN 0-8090-8703-0)
  11. (en) Morrow, Deana F.; Lori Messinger, Sexual orientation and gender expression in social work practice : working with gay, lesbian, bisexual, and transgender people, New York City, Columbia University Press., (ISBN 0-231-12728-6), p.19
  12. (en) Faderman, Lillian, Odd girls and twilight lovers : a history of lesbian life in twentieth-century America, New York, Columbia University Press, (ISBN 0-231-07488-3)
  13. (en) Gustav-Wrathall, John Donald, Take the young stranger by the hand : same-sex relations and the YMCA, Chicago, University of Chicago Press, (ISBN 0-226-90784-8)

Liens externes

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