Accueil🇫🇷Chercher

Franc de la Réunion

Le franc est l'ancienne monnaie spécifique à La Réunion entre 1816 et 1975. Passé cette date, les émissions en franc français de la métropole deviennent les seules monnaies autorisées.

Franc de la Réunion
Ancienne unité monétaire
Pays officiellement
utilisateurs
Drapeau de La Réunion La Réunion
Banque centrale Banque de la Réunion (1853-1944)
Caisse centrale de la France d'outre-mer (1944-1959)
Sous-unité centime
Monnaies alignées franc français
Chronologie

Histoire monétaire

Revers d'une pièce de 10 centimes (1816).

Du temps oĂą cette colonie française s'appelait « Ă®le de Bourbon », et alors qu'y avaient circulĂ©es des monnaies frappĂ©es Ă  PondichĂ©ry (interdites en 1723), plusieurs types d'Ă©missions monĂ©taires eurent lieu : en 1779-1780, une pièce de 3 sols « Isles de France et de Bourbon » en billon est frappĂ©e Ă  Paris, suivie en 1781 par une pièce de 3 sous (de mĂŞme valeur), la monnaie de rĂ©fĂ©rence Ă©tant la livre coloniale, d'une valeur au change sensiblement diffĂ©rente que celle utilisĂ©e en France. Sous la RĂ©volution, l'Ă®le prend le nom de RĂ©union, et souffre d'une disette monĂ©taire : la balle de cafĂ© sert de rĂ©fĂ©rence pour les grosses transactions. En 1816, une première Ă©mission spĂ©cifique en franc est dĂ©cidĂ©e : est frappĂ©e une pièce de 10 centimes en billon, sous la direction de Charles-Pierre de L'Espine (1736-1821), directeur de la Monnaie de Paris ; une nouvelle Ă©mission sous Charles X selon un type assez proche fut tentĂ©e. En 1853, alors que l'Ă®le a changĂ© de nom en 1848, la Banque de la RĂ©union est instituĂ©e, organisme privĂ© qui rĂ©cupère le droit d'Ă©mission du papier monĂ©taire. En 1859, face au manque de numĂ©raire, un gros propriĂ©taire de l'Ă®le, Gabriel Le Coat de Kerveguen, est autorisĂ© par le gouverneur Ă  importer 227 000 pièces autrichiennes de 20 kreuzers en argent d'un poids de 4,32 g, ayant localement pour valeur 1 franc : le système fonctionne très bien pour les petites transactions et leur nombre Ă  l'importation augmente, approchant le million d'unitĂ©s. AppelĂ©es localement kervĂ©guens, elles furent toutes remboursĂ©es en 1879 par l'importateur. Entre 1873 et 1886, sont Ă©mises des vignettes de 5, 10, 25, 100 et 500 francs. Entre 1884 et 1886, c'est la Caisse du TrĂ©sor colonial qui Ă©met Ă  son tour des billets pour des valeurs plus petites de 50 centimes, 1, 2 et 3 francs. En 1896, cette mĂŞme caisse fait frapper deux monnaies en cupronickel, de 50 centimes et 1 franc. Durant la Première Guerre mondiale, en 1917, la Banque de la RĂ©union Ă©met en urgence des billets de nĂ©cessitĂ© pour des montants de 5 et 10 centimes. En 1920, des jetons de nĂ©cessitĂ© sont frappĂ©s, au nom de la « Colonie de la RĂ©union », de 5, 10 et 25 centimes, en aluminium. La Banque de la RĂ©union Ă©met durant les annĂ©es 1930 deux nouveaux billets, de 1 000 et de 5 000 francs. Elle poursuit ses Ă©missions sous le rĂ©gime de Vichy, puis au nom de la France libre dès 1943. L'annĂ©e suivante, la Caisse centrale de la France d'outre-mer est chargĂ©e des Ă©missions monĂ©taires. En 1960, le cours au change Ă©tait fixĂ© Ă  1 nouveau franc pour 50 francs de la RĂ©union (similaire Ă  celui du Franc CFA)[1] - [2] - [3].

Pièces de monnaie (1948-1973)

Revers d'une pièce de 5 francs (1955).

En 1948, des pièces de 1 et 2 francs en aluminium sont introduites au nom de « Réunion » au type conçu par Lucien Bazor. L'avers reprend le motif de Marianne utilisé pour les émissions de l'Afrique-Équatoriale française et de l'Union française. En 1955, sont produites une pièce de 5 francs en aluminium, et des pièces de 10 et 20 francs en aluminium-bronze. En 1962 et 1964, sont frappées des pièces de 50 et 100 francs en nickel.

Billets de banque (1947-1962)

En 1947, les billets Ă©mis pour l'Afrique-Équatoriale française, en franc de l'Afrique-Équatoriale française, sont tous contremarquĂ©s « La RĂ©union », pour des valeurs de 5, 10, 20, 50, 100, 500, 1 000 et 5 000 francs.

En 1962, l'Institut d'Ă©mission des dĂ©partements d'outre-mer reprend le privilège d'Ă©mission et procède au mĂŞme principe sur ses propres billets de 100, 500, 1 000 et 5 000 francs, avec les mentions « La RĂ©union » ou « DĂ©partement de La RĂ©union ». Ces billets sont ensuite contremarquĂ©s en nouveaux francs.

Après 1975, seules les émissions monétaires de la métropole circulent à La Réunion.

Notes et références

  1. « La Réunion (Bourbon) », in: Ernest Zay, Histoire monétaire des colonies françaises, d'après les documents officiels, J. Montorier, 1892, pp. 254-260 — sur Gallica.
  2. [PDF] Nadine Ricaud, « La création de la banque coloniale à La Réunion », Revue Historique des Mascareignes, 1998, pp. 157-168 — lire sur HAL.
  3. [PDF] « La construction du paysage bancaire à La Réunion », Les Notes de l’Institut d’émission, IEDOM, février 2018.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.