François de Saboulin Bollena
François de Saboulin Bollena (olim Sebolin), né le et mort le à Marseille, premier échevin-maire[1] de Marseille en 1702[2], écuyer[3] et secrétaire du roi en la Grande chancellerie, maison, couronne de France et de ses finances au Grand Collège en 1704[4], est un armateur et négociant marseillais.
Premier Ă©chevin de Marseille | |
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(Ă 55 ans) Marseille |
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Biographie
Enfance
Né et baptisé en la paroisse Saint-Laurent de Marseille le 17 novembre 1661, il est le fils de Vincent de Sebolin, écrivain du roi sur la galère la d'Allemagne puis conseiller-auditeur-expert de la Cour des comptes, aides et finances de Provence en le bureau établi en la ville de Cuers en 1639, et de Catherine de Prépaud, et petit-fils de Pierre Sebolin, écuyer de la ville de Signes, marchand de Marseille et écrivain du roi sur la galère La Seguirane, et de Louise Vernet. Son père décède le 27 février 1684 et est enseveli en la paroisse Saint-Laurent de Marseille, alors qu'il a vingt deux ans. Il est alors formé par son oncle Pierre de Sebolin, armateur et échevin de Marseille[5].
Carrière
Au décès de son père, il reprend la maison de commerce que ce dernier avait fondée dix années auparavant avec Jean et David Ménard à Constantinople[6].
Il devient, en 1685, député de la nation Française, puis facteur de la nation Française à Constantinople et receveur des droits jusqu’à son retour à Marseille en 1689[7] - [8]. Il représente la chambre de commerce de Marseille à Constantinople.
À cette époque il se lie avec Joseph Blondel de Gagny alors chancelier de l'ambassade de France à Constantinople et consul de France à Smyrne, ainsi qu'avec Jean Gleize, également député de la nation Française à Constantinople et deviendra avec ce dernier, un des relais des Blondel qui jouent un rôle clef entre les ministères de la marine et des affaires étrangères, notamment auprès de Colbert de Torcy, Colbert de Croissy , Colbert de Segnelay, et Louis de Ponchartrain[9].
En 1689, il revient à Marseille où il épouse Catherine Dasque[10], fille d'Antoine Dasque, conseiller du roi, commissaire de la Marine, et de Catherine de Ripert[11], et sœur de Madeleine Dasque épouse de Jacques d'Entrechaux, ainsi que de Claire Dasque épouse du Comte Nicolas de Sabran-Beaudinar[11].
Le 28 octobre 1702, il est élu 1er échevin-maire de Marseille[12], et par lettres de provision du 20 janvier 1704 il est agréé par la Grande Chancellerie de France et rachète la charge de Conseiller-notaire-secrétaire du Roi en la Grande Chancellerie, maison, couronne de France et de ses finances de Louis Béchameil[13]. L'enquête de la Grande chancellerie est conduite par les conseillers-secretaires Henry David et Nicolas de Lamet. Joseph Blondel de Gagny et Jean Gleize, tous les deux conseillers secrétaires du roi en la Grande Chancellerie sont ses témoins de moralité.
Propriétaire de la Maison Diamantée[14], héritée de son oncle Pierre Sebolin, il acquit le 29 avril 1704 l'hôtel de Noailles, où il accueillit lors de leurs visites à Marseille le maréchal de Villars en 1716, et Charlotte-Aglaé d'Orléans, duchesse de Modène, en 1720[15]:
"Dans les premières années du XVIIIe siècle, l'Hotel de Noailles fut acheté par Francois de Sabolin, riche négociant que l'on nomma premier échevin de Marseille aux élections du 28 octobre 1702. Sa famille, originaire de Signes en Provence, s'était divisée en plusieurs branches et l'une d'elles était venue s'établir à Marseille où elle acquit un renom considérable.
Le 4 avril 1716, le maréchal duc de Villars, gouverneur de Provence, à sa première entrée dans cette ville, alla loger dans l'hôtel de Noailles. La duchesse de Modène, fille du duc d'Orléans, régent de France, arrivée à Marseille le 14 mai 1720, fut reçue dans cet hôtel avec de grands honneurs. Arnoul de Vaucresson, intendant des galères, lui fait offert pour logement l'hôtel de l'Intendance dans l'Arsenal et cette offre avait été agréée par Desgranges, maitre des cérémonies de la cour de France et par la Duchesse de Villars. Tout était donc préparé pour l'installation de la princesse dans l'Intendance, lorsque les maréchaux des logis donnèrent la préférence à l'hôtel de Sabolin où tout était vraiment splendide. D'ailleurs les hôtels voisins pouvaient très bien recevoir les principaux personnages qui accompagnaient la duchesse." in Augustin Fabre, Les Rues de Marseille, Volume 5, p. 141 et 142
Il meurt à Marseille le 11 février 1717, à l’âge de 56 ans et est inhumé dans l’église du couvent des Capucins en la chapelle Notre Dame de Bon Voyage.
Descendance
- Pierre de Saboulin Bollena (1691-1694);
- Jean François de Saboulin Bollena (1692-1725), épouse le 6 octobre 1721, Antoinette Loison, d’une famille originaire de Toul, fille de Jacques Loison, avocat au parlement de Metz, premier avocat du Roi au bailliage de Toul[16], curateur de Jean-Louis Orry[17], puis premier commis du Contrôleur Général des Finances[18] Philibert Orry, et de Françoise Le Peltre. Décédé en mars 1725 sans postérité;
- Pierre de Saboulin Bollena (1694-1777) capitaine au Régiment de Berry, puis major-général des bataillons garde-côtes, chevalier de Saint Louis (1745), marié le 12 août 1734 à Marie-Cécile Sallade[19], d'ou:
- André-Pierre de Saboulin Bollena, officier des Bataillons Garde-côtes puis Capitaine des Grenadiers du Régiment de Normandie, blessé à la bataille de Clostercamps, chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis en 1760. Il devient ensuite officier des gardes du corps du comte de Provence[20]. Marié le 27 mars 1764 à Charlotte Julie de Robineau de Beaulieu, fille de Pierre de Robineau de Beaulieu et Marie Julie de Meyronnet de Saint Marc, d'ou:
- Julie Clothilde de Saboulin Bollena, épouse par contrat en 1783 Alexandre Frédéric de Bouquier de Seillans, lieutenant de vaisseau qui décède le 5 novembre 1785 à Lisbonne, puis le 9 décembre 1794 Blaise François Laurent de Robineau de Villemont;
- Armand-Pierre de Saboulin Bollena, il sort de l’école des aspirants-gardes de Toulon. Fait aspirant le 9 avril 1779 à l'âge de 12 ans, il participe à la guerre d'indépendance des États-Unis dans l'escadre de l'amiral d'Estaing. Il est fait lieutenant de vaisseau par brevet du 27 septembre 1788, démissionnaire en juillet 1792 à l’âge de 25 ans. Membre des sections marseillaises, il participe au soulèvement fédéraliste de Marseille. Il est emprisonné aux Carmélites de Marseille de 1793 jusqu’à la chute de Robespierre en juillet 1794.
- André-Pierre de Saboulin Bollena, officier des Bataillons Garde-côtes puis Capitaine des Grenadiers du Régiment de Normandie, blessé à la bataille de Clostercamps, chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis en 1760. Il devient ensuite officier des gardes du corps du comte de Provence[20]. Marié le 27 mars 1764 à Charlotte Julie de Robineau de Beaulieu, fille de Pierre de Robineau de Beaulieu et Marie Julie de Meyronnet de Saint Marc, d'ou:
- Antoine de Saboulin Bollena (né et mort en 1696)
- Gabrielle de Saboulin Bollena (1696) épouse (1) le 17 octobre 1712 Joseph, marquis de Valavoire, puis (2) en 1727 Charles de Clapiers de Collongue, capitaine au Régiment du Maine, Chevalier de Saint Louis, d'où Charles Elzéard de Clapiers;
- Catherine de Saboulin Bollena (1697-1700)
- Anne de Saboulin Bollena (1698-1705)
- Catherine Ursule de Saboulin Bollena (1699), mariée à Melchior-Lazare, marquis de Pontevès-Maubousquet[21], d'où descendance;
- Geneviève de Saboulin Bollena (née et morte en 1700)
- Louis de Saboulin Bollena (1701) écuyer, garde du corps du roi, 3ème compagnie, puis capitaine du Régiment Royal des Vaisseaux, marié en 1737 à Anne Martin d'ou descendance;
- Etienne Marseille de Saboulin Bollena (1703-1712);
- Joseph Alexandre de Saboulin Bollena, écuyer, garde du corps du roi, 3ème compagnie, né 19 mai 1704. Il s'installe comme armateur et marchand à Seyde en Syrie en 1742, sans alliance ni descendance;
- Claire de Saboulin Bollena (1705-1706 1706)
- Baltazard Antoine de Saboulin Bollena (1706-1766), écuyer, garde du corps du roi, 3ème compagnie, sans alliance ni descendance.
Hommage posthume
Un rond-point de la métropole d'Aix-Marseille-Provence porte aujourd'hui son nom[22].
Notes et références
- Louis Blancard, Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Bouches-du-Rhône : archives civiles, série C, Marseille, J. Cayer, , p. 83
- Grosson, Almanach historique de 1779, p. 1094
- Marie Zéphirin Isnard, Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790 : Basses-Alpes, Archives civiles, Série B, Digne, Impr. Chaspoul, Constans et Barbaroux, 1892-1908, p. 596
- Abraham Tessereau, Histoire chronologique de la grande Chancellerie de France, tome 2, Paris, , p. 475
- Louis-E. Méry, Histoire analytique et chronologique des actes et des délibérations du corps et du conseil de la municipalité de Marseille, depuis le xe jusqu'à nos jours, tome V, , p. 18
- Jean Peter, Les Barbaresques sous Louis XIV, Institut de stratégie comparée, (lire en ligne), p. 142
- (en) Edhem Eldem, French trade in Istanbul in the eighteenth century, Pays-Bas, Leiden; Boston: Brill, , 330 p. (ISBN 90-04-11353-3, lire en ligne), p. 298
- Archives de la Chambre de Commerce de Marseille - Cote J214 - Lettres de David Meynard et Francois Sebolin, négociants et exacteurs des droits de la Chambre de Commerce de Marseille à Constantinople
- (en) John C Rule; Ben S Trotter, A world of paper : Louis XIV, Colbert de Torcy, and the rise of the information state, Montréal, Québec, McGill-Queen's University Press,
- Louis Ventre d'Artefeuil, Histoire héroique et universelle de la noblesse de Provence, Volume 3, Avignon, Impr. de la veuve Girard, , p. 307
- Octave Teissier, Chroniques toulonnaises : Histoire de quelques rues, France, Marseille, , p. 148
- Revue de Marseille et de Provence, volume 16, Marseille, , p. 6
- Abraham Tessereau; Barthélémy Rolland; Pierre Le Petit; Pierre Émery, Histoire chronologique de la grande Chancelerie de France, Paris, Chez Pierre Emery, 1676-1706, p. 477
- Paul Masson (sous la dir.), Les Bouches-du-Rhône : encyclopédie départementale, Volume 13, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, , p. 131
- Augustin Fabre, Les rues de Marseille, Volume 5 (lire en ligne), p. 141-142
- Emmanuel Michel, Biographie du Parlement de Metz, Metz, Nouvian, (lire en ligne), p. 329
- Jules Cousin, L'HĂ´tel de Beauvais (rue Saint-Antoine) : esquisse historique, Paris, Paris : Revue universelle des arts ; Bruxelles : Impr. de A. Mertens et fils, (lire en ligne), p. 81
- Borel d'Hauterive, André-François-Joseph (1812-1896). Directeur de publication, Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, Monaco, Comte d'Angerville, (lire en ligne), p. 272
- Louis Ventre d'Artefeuil, Histoire héroique et universelle de la noblesse de Provence, Volume 3, Avignon, Impr. de la veuve Girard, 1776, p. 307
- Fréderic d’Agay, La Provence au service du roi (1637-1831), Officiers des vaisseaux et des galères. Dictionnaire. Tome II, Paris, Honoré Champion, , p. 562
- Généalogie historique de la maison de Sabran-Pontevès, Paris, Firmin-Didot, (lire en ligne), p.64
- mairie-aixenprovence, « DENOMINATIONS-DE-VOIES-SUR-LE-POLE-DACTIVITES-DES-MILLES-RUE-LOUIS-BERTON-RUE-AMEDEE-TAVERNIER-RUE-EMILIEN-GAUTIER-ROND-POINT-FRANCOIS-DE-SABOULIN-BOLLENA-ROND-POINT-COLBERT-DE-SEIGNELAY »