François de Labat
François de Labat, chevalier de Vivens (-), est un économiste français
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Biographie
Il était un gentilhomme agenais ami de Montesquieu, qui possédait à Clairac la propriété de Barry, voisine de celle de Vivens qui appartenait à Jeanne de Lartigue, épouse de Montesquieu, et qui, comme lui, cultivait la vigne.
Il menait là une vie de philosophe, de physicien, de technicien, publiant entre autres sur le mouvement et la gravitation. Toujours conservé aux Archives départementales d’Agen, son Journal météorologique, tenu de 1739 à 1778 est un document unique où il nota les variations thermométriques, les phénomènes météorologiques, les tremblements de terre, l’état des récoltes, les maladies du bétail, etc. Un « homme d’esprit, de culture et de cœur » comme l’écrit Jean Haechler dans l’ouvrage qu’il lui consacra : "Le chevalier de Vivens. Un philosophe des lumières en Aquitaine", Bordeaux, éditions Aubéron, 2000.
Elu à l'Académie de Bordeaux en 1742. Ami de la famille Jaucourt, il est notamment soutenu par la marquise Suzanne de Jaucourt, belle-sœur du chevalier de Jaucourt. À Clairac, il était également lié avec Filipo Venuti, nommé abbé de Clairac par le chapitre de Saint-Jean-de-Latran.
Il accueillera à Barry Jacques de Romas, qui y fit ses premiers essais sur le paratonnerre, grâce à un cerf-volant électrique, en 1752-1753, venu de Nérac avec ses amis, les frères Dutilh. À la même époque, Benjamin Franklin procédait aux mêmes essais à Philadelphie.
Publications
- Observations sur divers moyens de soutenir et d'encourager l'Agriculture, principalement dans la Guyenne : où l'on traite des cultures propres à cette province et des obstacles qui l'empêchent de s'étendre. 1756. 2 tomes en 1 volume. Dans cet ouvrage il expose ses réflexions en matière économique, prenant sa région pour exemple et examinant en détail le commerce des produits agricoles, en particulier le vin, le blé et le tabac, avec de nombreuses références aux colonies et à l'Amérique. Il discute les vues théoriques de nombreux auteurs contemporains comme Véron de Forbonnais, Ustariz, Boureau-Deslandes, Joshua Gee, Child, avec deux chapitres particuliers consacrés à la critique du livre de Melon ("Essai Politique sur le Commerce") . Favorable à la liberté du commerce, il se montre proche des thèses physiocratiques qui commençaient tout juste à se faire connaître et il rend un hommage appuyé au "Mémoire sur les États Provinciaux" du marquis de Mirabeau, "un des meilleurs ouvrages qui ait paru depuis quelques années". "Importance de l'agriculture" (chapitre premier), "Combien il seroit nécessaire d'encourager l'agriculture", "Des colonies", "Du commerce des denrées", "Des avances et du crédit", "Des vignes", "Mélanges des vins", "Des vins muets", "Commerce des vins. Des vins marchands et communs", "Des petits vins et des eaux de vie", etc. "Critique des monopoles commerciaux, des dommages causés à la main d'œuvre par le recrutement militaire, etc." Une suite en deux volumes vit le jour en 1761 et 1763 mais elle semble n'avoir été réunie qu'à un petit nombre d'exemplaires.