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François Vatable

François Vatable, Vateblé, Watebled ou Watteblé sous sa forme originelle picarde, né vers 1495 à Gamaches et mort à Paris le 16 mars 1547, est un théologien français.

François Vatable
Buste de Vatable au Collège de France.
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Biographie

Le nom de François Vatable vient d'une transformation latine (Vatablus) de Watteblé[1], Wattebled ou Vuateblé; nom que l'on rencontre fréquemment dans les archives de la commune de Gamaches, alors en province de Picardie au temps de François Vatable et ceci du XVIe siècle au XVIIIe siècle[2].

ExĂ©gète de haut rang, Vatable fut d'abord curĂ© de Brumetz[3], dans le Valois, curĂ© Ă  Suresnes Ă  partir de 1524[4] puis professeur d'hĂ©breu Ă  Paris, lorsque François Ier fonda, vers 1530, le collège de France et il mourut abbĂ© de Bellozanne. Le grand nom qu'il a conservĂ© jusqu'Ă  nos jours est fondĂ© sur son immense Ă©rudition, sur son don de communication, sur ses talents d'enseignant et sur le concours d'auditeurs que sa rĂ©putation attirait Ă  ses leçons, car il professait d'abondance. De nombreux Juifs venaient l'entendre et admiraient son savoir. Son propre Ĺ“uvre est mince, mais il a beaucoup travaillĂ© comme Ă©diteur. Premièrement comme jeune collaborateur de Lefèvre d'Etaples, il a traduit des Ĺ“uvres d'Aristote du grec en latin : (par exemple Physica, De caelo, De anima, De generatione et corruptione, Meteorologica, et les Parva naturalia). Et comme professeur d'hĂ©breu il a Ă©ditĂ© des textes hĂ©braĂŻques de la Bible (1539-1544), publiĂ©s par Robert Estienne, mĂŞme avec des notes rabbiniques de David Kimhi.

On a dit que ses auditeurs avaient recueilli ses notes concernant l'Ancien Testament et que Robert Estienne les imprima en 1545 dans son Ă©dition de la nouvelle Bible latine de LĂ©on de Juda ; mais, comme ces notes ne sont que des parties de texte pris Ă  CalĂ©on, Ă  Munster, Ă  Fagius et autres protestants français et allemands et copiĂ©s quelquefois mot pour mot[5], il est probable que Robert Estienne, qui avait des liaisons avec les rĂ©formĂ©s de Zurich, leur emprunta ces notes, aussi bien que la version personnelle de Vatable ; il ne se servit du nom de ce dernier que pour ne pas se rendre odieux aux docteurs de Paris (Sorbonne) qui ne l'aimaient pas.

Quoi qu'il en soit, ses notes furent condamnées par la faculté de théologie de Paris. Robert Estienne, retiré à Genève, les défendit avec emportement et les rendit encore plus calvinistes en les réimprimant. Les docteurs de Salamanque, moins scrupuleux que ceux de Paris, les firent reparaître avec approbation, toutefois après les avoir retouchées et corrigées en plusieurs endroits. Nicolas Henri, professeur d'hébreu au collège de France, en a donné la dernière édition, 1729-1745, 2 vol. in-f°.

Vatable fut le restaurateur de l'étude de la langue hébraïque en France. La Bible qu'on appelle Bible de Vatable contient la version dite de la Vulgate et celle de Léon de Juda. Vatable n'était pas moins savant en grec qu'en hébreu. Il avait traduit les Traités d'Aristote intitulés traditionnellement Parva naturalia, qu'on trouve dans l'édition de Duval. Il fut persécuté par les docteurs de la Sorbonne de la faction de Noël Béda. Les protestants voulurent l'attirer ; mais il vécut en catholique et mourut le 16 mars 1547 (voir : Clément Marot).

Textes en ligne

Notes

  1. Pascale Hummel, Pascale Catherine Hummel, De lingua Graeca - histoire de l'histoire de la langue grecque, Berne, P. Lang, , 851 p., p. 534
  2. Société des antiquaires de Picardie, Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie - Volume XIV, Amiens, Paris, Amiens: Duval et Herment, Paris: Dumoulin, (lire en ligne), p. 437
  3. Gabriel-Henri Gaillard, Histoire de François Ier roi de France, dit le Grand'roi et le père des Lettres, Paris, 1769, vol. VII, p. 312
  4. Francis Prévost, Histoires de Suresnes, Suresnes Information, (ISBN 2-9503475-0-9), p. 28.
  5. Jean-Baptiste Honoré Raymond Capefigue, François Ier et la Renaissance 1515-1547, vol. 1, Paris, Amyot, 1845, p. 213.

Sources

  • « François Vatable », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabĂ©tique de la vie publique et privĂ©e de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littĂ©rateurs français ou Ă©trangers, 2e Ă©dition, 1843-1865 [dĂ©tail de l’édition]
  • (en) Dick Wursten, « François Vatable, so much more than a “name” », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, vol. LXXIII, no 3,‎ , p. 557-591.

Annexes

Bibliographie

  • ScĂ©vole de Sainte-Marthe, Gallorum doctrina illustrium elogia, Paris, 1598.
  • Richard Simon, Histoire critique du Vieux Testament, III, Paris, 1680, p. 15.
  • AbbĂ© Claude-Pierre Goujet, MĂ©moire historique et littĂ©raire sur le Collège royal de France, Augustin-Martin Lottin, Paris, 1758, tome 1, p. 255-266 (lire en ligne)
  • Abel Lefranc, Histoire du Collège de France depuis ses origines jusqu'Ă  la fin du premier Empire, Paris : Hachette, 1893, p. 33, 113, 129, 135, 145, 148, 163, 175-177, 181, 188, 205, 232, 368, 381, 394-399 (lire en ligne)
  • FrĂ©dĂ©ric Lichtenberger, EncyclopĂ©die des sciences religieuses, XII, Paris, 1877-82, p. 307.

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