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François Jules Devinck

François Jules Devinck, né dans l'ancien 1er arrondissement de Paris le [1] et mort le dans le 1er arrondissement de Paris[2], est un industriel (chocolatier) et homme politique français du XIXe siècle.

François Jules Devinck
François Jules Devinck en 1860.
Vue de la sépulture.

Biographie

François Jules Devinck est le fils de Laurent François Devinck (1743-1818) et de Julie Madeleine Archdeacon (1777-1858). Il épouse Aglaé Marguerite Santerre, fille d'un raffineur de sucre.

En 1830, François Jules Devinck fonda une fabrique de chocolat à Paris. Cette entreprise était dotée de machines novatrices conçues par le contremaitre de Devinck, Armand Daupley, et présentées avec succès aux expositions universelles de 1862 et 1867. La maison Devinck fut, avec l'entreprise Menier, l'une des principales chocolateries françaises du XIXe siècle.
Juge consulaire au tribunal de commerce de Paris depuis 1837, Devinck en fut élu président en 1848. Membre de tous les corps constitués intéressant la bourgeoisie d'affaires parisienne (chambre de commerce, conseil général de l'agriculture, du commerce et des manufactures, commission municipale et départementale de la Seine), il fut décoré de la Légion d'honneur (chevalier en 1844, officier en 1849, commandeur en 1860, puis grand officier en 1867).

  • Machine Ă  envelopper le chocolat (1862).
    Machine Ă  envelopper le chocolat (1862).
  • Moulin Ă  broyer le cacao (1867).
    Moulin Ă  broyer le cacao (1867).

En 1851, le général Magnan démissionna de son mandat de député à l'Assemblée nationale législative. Afin de le remplacer, une élection complémentaire fut organisée le .
Ce scrutin avait pour particularité d'appliquer une nouvelle loi électorale, la loi du 31 mai 1850, qui excluait de nombreux citoyens des classes populaires et qui avait été votée par une majorité conservatrice voire réactionnaire. Or, cette dernière, dirigée par Adolphe Thiers, était en conflit avec le président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III), qui souhaitait réviser la Constitution pour rendre possible sa réélection en 1852 et qui s'était déclaré favorable à l'abrogation de la loi du .
Dans ce contexte, les partisans du prĂ©sident appelèrent Ă  l'abstention, mais les Parisiens Ă©lurent tout de mĂŞme le candidat conservateur, Devinck. Les bonapartistes, comme Horace de Viel-Castel, y virent un dĂ©fi lancĂ© par la bourgeoisie de la capitale : « La bourgeoisie de Paris est toujours la mĂŞme race vaniteuse et incapable, qui laisse passer toutes les rĂ©volutions ; ils jouent comme les enfants avec les allumettes chimiques et sont très Ă©tonnĂ©s d'incendier leurs maisons. Le candidat qui rĂ©unit les suffrages est un ancien [sic] chocolatier nommĂ© Devinck, vaniteux bourgeois, un de ces hommes qui aiment Ă  donner, comme en 1848, des leçons au pouvoir. Â»[3]
Le député élu n'eut cependant jamais l'occasion de siéger à l'assemblée républicaine, le régime ayant été renversé quelques jours plus tard par le coup d’État du 2 décembre 1851.

Le nouveau régime ne fut pas rancunier envers Devinck, auquel il attribua son investiture officielle à trois reprises, lors des élections de 1852, de 1857, de 1863 et de 1869. Ainsi réélu dès 1852, Devinck siégea au sein de la majorité bonapartiste, fut rapporteur du budget à plusieurs reprises et prit surtout part aux débats financiers. Au début des années 1860, il se montra favorable à la libéralisation du régime et à un système plus parlementaire.
Aux élections de 1863, malgré le soutien du préfet Haussmann, il fut battu par l'opposant Thiers, faisant ainsi les frais de rumeurs qui annonçaient sa nomination au Sénat. Il tenta de reconquérir son siège en 1869, mais Thiers fut réélu au second tour malgré le maintien du républicain d'Alton-Shée.

Devinck était un joueur passionné d'échecs et présida le cercle des échecs de Paris. Il disputa quatre parties avec avantage contre Paul Morphy en 1858[4] (résultat : deux défaites et deux parties nulles)[5].

Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (27e division)[6].

Le député Devinck, dans l'Album des députés du Corps Législatif entre 1852 et 1857

Notes et références

  1. Archives en ligne de Paris, état civil reconstitué (XVIe-1859), vue 22/101
  2. Archives en ligne de Paris 1er, année 1878, acte de décès no 984, cote V4E 2552, vue 14/21
  3. Horace de Viel-Castel, Mémoires sur le règne de Napoléon III 1851-1864, Paris, Robert Laffont, 2005, p. 145 (26 novembre 1851).
  4. Phillip W. Sergeant, Morphy's Games of Chess, Dover, 1957, p. 307.
  5. (en)Frederick Milnes Edge, The Exploits and Triumphs, in Europe, of Paul Morphy, the Chess Champion, 1859, p. 201
  6. Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 132

Bibliographie

  • Georges Valance, Thiers, bourgeois et rĂ©volutionnaire, Flammarion, Paris, 2007, p. 280-281 et 296-297.
  • « François Jules Devinck », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition]

Liens externes

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