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Frères Cadier

Les frères Cadier (George, Henri, Albert, Charles, Édouard) sont cĂ©lèbres pour avoir gravi en deux Ă©tĂ©s, au dĂ©but du XXe siècle, la plupart des sommets de plus de 3 000 mètres entre l'Aneto et le pic du BalaĂŻtous, dans les PyrĂ©nĂ©es. Nombre de ces voies portent toujours leur nom. Les descriptions qu'ils ont consignĂ©es, par leur qualitĂ©, sont des textes de rĂ©fĂ©rence encore Ă©ditĂ©s. La grande bâche verte sous laquelle les cinq frères s'abritent pour dormir Ă  la dure est tout aussi cĂ©lèbre qu'eux.

Histoire

Leur père, Alfred Cadier (1847-1933), lui-même pyrénéiste, est pasteur à Osse-en-Aspe entre 1871 et 1920 ; il y construit une maison en 1906, nommée Izarda. Leur mère est Helen Bost (1850-1937), nièce de John Bost et fille d'Ami Bost Junior. Ils ont une sœur Marguerite[1]. Ils sont élèves à l'école pratique de théologie de Montauban.

  • George Cadier, nĂ© en 1874, est pasteur protestant Ă  Azay-le-BrĂ»lĂ© en Poitou, dĂ©cĂ©dĂ© en 1952 ; il est celui qui Ă©crit les livres sous le nom des « cinq frères Cadier ».
  • Henri Cadier, nĂ© en 1877, est Ă©tudiant en droit Ă  Paris, avant de devenir avocat ; c'est l'animateur du groupe ;
  • Albert Cadier, nĂ© en 1879, mort en 1929, est Ă©tudiant en thĂ©ologie Ă  Genève, avant de devenir pasteur ; il fonde en 1906, Ă  Oloron, la FraternitĂ©, une association de soutien matĂ©riel et spirituel aux Espagnols venus travailler en BĂ©arn. Il crĂ©e la Mission française du Haut-Aragon dans le but d'Ă©vangĂ©liser la population, entre 1906 et 1929. C'est le photographe de l'aventure des cinq frères. Il Ă©tablit le record entre Osse-en-Aspe et le pic d'Anie en sept heures quarante-trois minutes.
  • Édouard Cadier, nĂ© en 1881, est Ă©lève-ingĂ©nieur Ă  l'Institut industriel du Nord Ă  Lille, avant de devenir ingĂ©nieur puis industriel ; il porte le sac le plus lourd ;
  • Charles Cadier, nĂ© en 1882, est Ă©tudiant en thĂ©ologie Ă  Montauban, avant de devenir pasteur et missionnaire au Gabon. C'est l'acrobate. Il est le grand-père de Jean-Bernard Cadier.

RĂ©alisations

Août 1902

Au pays des isards : ils parcourent tous les sommets de plus de 3 100 mètres situĂ©s entre le pic d'Aneto et la Munia, dans le massif des PyrĂ©nĂ©es, du 7 au . Partis de Luchon, Ă  bicyclette et en train, ils gravirent l’Aneto, le pic du Milieu, le pic de la Maladeta, le Tusse de Maupas, le pic des Crabioules, le pic des Gourgs Blancs, le Grand Batchimale, le pic des Posets et le pic de la Munia.

Août 1903

Ils parcourent tous les sommets de plus de 3 100 mètres situĂ©s entre le pic Long et le BalaĂŻtous dans le massif des PyrĂ©nĂ©es, entre le 6 et le . Cette fois-ci entièrement Ă  pied, depuis Lourdes jusqu'Ă  Osse-en-Aspe, leur village de la vallĂ©e d'Aspe, ils gravirent le pic Long, le Grand Astazou, le pic du MarborĂ©, le Cylindre du MarborĂ©, le mont Perdu, le Soum de Ramond, puis (par Añisclo et Arrasas), le pic du Taillon, le Grand Tapou, le Vignemale et le BalaĂŻtous.

Le Balaïtous est leur sommet de prédilection où ils retournent souvent et par des voies différentes. Ils y consacrent un livre[2].

Hommages

À la suite de leurs célèbres courses en montagne, nombre de voies portent toujours leurs noms comme au Grand Astazou, au pic du Marboré, aux Crabioules, au Batchimale.

Sur le massif de l'Aneto, sur l'Ă©paule SE, on trouve un Cap des Cinq Frères (altitude 3 350 m) en leur hommage, après leur passage le , depuis la brèche des TempĂŞtes.

Sur le massif du BalaĂŻtous, la cheminĂ©e Charles-Edouard, proche du dĂ©part de l'arĂŞte du CostĂ©rillou, l'aiguille Cadier (altitude 3 022 m), sommet le plus septentrional de la crĂŞte de la Frondelle qu'ils avaient dĂ©nommĂ©e aiguille anonyme, la Tour George Cadier, une des pointes de la crĂŞte du CostĂ©rillou, sont nommĂ©es Ă  la suite de leur exploit.

On trouve encore le pic Cadier (altitude 2 676 m), aux alentours du BalaĂŻtous, dĂ©nommĂ© ainsi dans les annĂ©es 1930 par des cartographes.

Cousins célèbres

Une cousine d'Helen Bost, la mère des frères Cadier, Isabelle Bost, est l'épouse de Louis Séchan, père d'Olivier Séchan et grand-père du chanteur Renaud[3].

Bibliographie

  • Les cinq frères Cadier, Au pays des isards, de l'Aneto Ă  la Munia par les pics de 3 100 mètres, chez les auteurs, Ă  Osse, imp. Chaboussant, Saint-Maixent, in-12, 55 p., 1902. Seconde Ă©dition avec une prĂ©face d'Henry Russell, imprimĂ©e Ă  Genève, 1903.
  • Henri Beraldi, Cent ans aux PyrĂ©nĂ©es, p. 267
  • Suzanne Albert Cadier, Albert Cadier, 1879-1929, 323p., 1940. Éditions Mission Française du Haut-Aragon, Pau.
  • Les cinq frères Cadier, Au pays des isards, de l'Aneto Ă  la Munia par les pics de 3 100 mètres (1re partie), du Pic Long au BalaĂŻtous par les pics de 3 100 mètres (2e partie), Les amis du Livre PyrĂ©nĂ©en, Pau, 1968, prĂ©face d'Henry Russell (1re partie), prĂ©face de Franz Schrader (2e partie), Ă©dition tirĂ©e Ă  2 000 exemplaires.
  • Un des cinq frères Cadier (George), Au pays des isards, Un grand Pic, Marmurè ou BalaĂŻtous, Les amis du Livre PyrĂ©nĂ©en - Pau - 1969 - PrĂ©face du comte de Saint-Saud - Édition tirĂ©e Ă  2 250 exemplaires.
  • Philippe Terrancle, « Les Cadier », PyrĂ©nĂ©es magazine, no 77, septembre-.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Philippe Terrancle, « Les Cadier », Pyrénées magazine, no 77, septembre-octobre 2001.
  2. [PDF] Les Pyrénées et les Cadier
  3. "Xan de l'Ours" de Marc Large, préface de Renaud, Ed. Cairn
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