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Fosse Turenne

La fosse Turenne de la Compagnie des mines d'Anzin est un ancien charbonnage du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Denain. Commencée le , elle est baptisée en l'honneur de Henri Amédée Mercure de Turenne d'Aynac. La fosse, bientôt reliée aux autres, devient une des plus productives de la commune. Un terril no 156, Turenne, est édifié à l'ouest du carreau de fosse. Deux coups de grisou mortels se sont produits, en 1865 et 1883. La fosse, qui exploite dans des conditions désavantageuses dans les années 1890, est définitivement abandonnée en 1889.

Fosse Henri Amédée Mercure de Turenne d'Aynac
La fosse Turenne vers 1900.
La fosse Turenne vers 1900.
Puits Turenne
Coordonnées 50,331144, 3,38289[BRGM 1]
Début du fonçage
Profondeur 466 mètres
Étages des accrochages ... 349, 410 et 466 mètres
ArrĂŞt 1889
Remblaiement ou serrement 1889
Administration
Pays France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Nord
Commune Denain
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines d'Anzin
Ressources Houille

GĂ©olocalisation sur la carte : Nord
(Voir situation sur carte : Nord)
Fosse Henri Amédée Mercure de Turenne d'Aynac
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fosse Henri Amédée Mercure de Turenne d'Aynac

Le terril a été conservé. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête du puits Turenne. le carreau de fosse est un espace vert.

La fosse

Fonçage

La fonçage de la fosse Turenne commence le Ă  Denain[TH 1]. La Compagnie des mines d'Anzin l'entreprend deux ans après la fosse Villars, première fosse de la commune[A 1], et sise Ă  660 mètres au sud-sud-est[note 1]. L'orifice du puits est situĂ© Ă  l'altitude de 40 mètres[JD 1]. Le terrain houiller est atteint Ă  la profondeur de 69 mètres[JD 1] - [A 2]. Ce n'est qu'entre 1970 et 1981 que les installations de surface sont dĂ©truites.

La fosse est baptisée en l'honneur de Henri Amédée Mercure de Turenne d'Aynac.

Exploitation

La première veine, Ă©paisse de 1,15 mètre, est atteinte Ă  la profondeur de 73,60 mètres. Deux autres veines, PĂ©rier et EugĂ©nie, sont atteintes avant les cent mètres du puits[TH 1]. La machine d'extraction Ă  vapeur de Jacques-Constantin PĂ©rier est substituĂ©e au manège Ă  chevaux en 1829. L'approfondissement du puits, l'exhaure, et la pĂ©nurie de personnel liĂ©e Ă  l'Ă©pidĂ©mie de cholĂ©ra de 1832 et de l'Ă©meute de 1833 ralentissent le dĂ©veloppement de l'exploitation au dĂ©but des annĂ©es 1830[TH 1]. La fosse Mathilde est entreprise Ă  275 mètres au nord[note 1] Ă  partir de 1831[TH 2]. La fosse Turenne est reliĂ©e en 1833 aux fosses NapolĂ©on, Mathilde et Villars. L'annĂ©e suivante, une machine d'extraction de trente chevaux est mise en place ainsi que des cages d'extraction pouvant emporter Ă  chaque cordĂ©e quatre berlines de 400 litres[TH 3].

Installations de surface de la fosse Turenne.

Le grisou, avec une teneur élevée, a fait son apparition en 1852 dans les travaux de la fosse Turenne. La fosse Mathilde, déjà reliée à la fosse Turenne depuis 1833, l'a été avec la fosse Bayard pour que le ventilateur qui y a été installé puisse aérer les fosses Mathilde et Turenne ensembles[TH 3].

Avec son lavoir et ses fours Ă  coke, la fosse est un des complexes industriels les plus importants de son Ă©poque, elle produit 68 091 tonnes en 1863 et l'annĂ©e suivante, Ă  466 mètres[F 1], le niveau d'exploitation le plus bas est atteint[TH 3]. ArrĂŞtĂ©e Ă  l'extraction en 1869, l'activitĂ© reprend en 1872 car les ressources ont Ă©tĂ© estimĂ©es Ă  22 000 000 quintaux aux Ă©tages de 349, 410 et 466 mètres, ce qui permet d'espĂ©rer produite 100 000 tonnes par an pendant vingt ans. Ces informations se sont vĂ©rifiĂ©es dans les annĂ©es Ă  venir, le prix de revient Ă©levĂ© Ă©tant compensĂ© par la vente des produits gailleteux[TH 3].

Le grisou rend l'exploitation plus dangereuse. De plus, le gisement est plus compliquĂ© Ă  exploiter Ă©tant donnĂ© qu'il est très accidentĂ©. Les veines, dont l'ouverture moyenne est de 47 centimètres s'amincissent, et le prix de revient est dĂ©crit comme prohibitif Ă  cause des remblais Ă  effectuer et des galeries d'aĂ©rage Ă  entretenir Ă  grands frais[TH 3]. Des coups de grisou mortels ont eu lieu en 1865 et 1883[TH 3]. Cette annĂ©e-lĂ , la fosse produit 109 622 tonnes[TH 3]. L'exploitation est peu Ă  peu rĂ©duite, et la fosse ferme dĂ©finitivement en 1889[TH 3] - [1], voire 1887[A 2]. L'abandon a Ă©tĂ© prĂ©vu quelques annĂ©es plus tĂ´t[F 1].

Les installations de surface ont été détruites entre 1970 et 1981[TH 3].

Reconversion

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête du puits Turenne. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[2]. Le carreau de fosse est devenu un espace vert.

  • « Puits Turenne, 1828-1889 ».
    « Puits Turenne, 1828-1889 ».
  • La tĂŞte de puits matĂ©rialisĂ©e en 2011.
    La tête de puits matérialisée en 2011.
  • Le puits dans son environnement.
    Le puits dans son environnement.
  • Le puits dans son environnement.
    Le puits dans son environnement.
  • Le puits dans son environnement.
    Le puits dans son environnement.
  • Le puits dans son environnement.
    Le puits dans son environnement.

Le terril

Le terril Turenne.
50° 19′ 54″ N, 3° 22′ 53″ E

Le terril no 156, Turenne, situĂ© Ă  Denain, est un petit terril plat situĂ© Ă  l'ouest de la fosse Turenne et alimentĂ© principalement par celle-ci. Étendu sur 2,05 hectares et culminant Ă  treize mètres, il est entièrement boisĂ©[3] - [4].

Notes et références

Notes
  1. Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
Références
Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le département du Nord, Imprimerie Quantin. Paris,
  1. Olry 1886, p. 255
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris,
  1. Gosselet 1913, p. 160
Références à Collectif, Denain, la ville du charbon : L'évolution du patrimoine minier des débuts à nos jours, ENTE,

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines Ă  1939-45, t. I, , 176 p., p. 20-21. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Albert Olry, Bassin houiller de Valenciennes, partie comprise dans le dĂ©partement du Nord : Études des gĂ®tes minĂ©raux de la France, Imprimerie Quantin. Paris, , 414 p. (lire en ligne), p. 255. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crĂ©taciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : RĂ©gion de Valenciennes, vol. IV, Imprimerie nationale, Paris, , p. 160. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Collectif, Denain, la ville du charbon : L'Ă©volution du patrimoine minier des dĂ©buts Ă  nos jours, Valenciennes, École nationale des techniciens de l'Ă©quipement, Valenciennes, , 80 p. (ISBN 2-11-095466-3), p. 64-65, 72. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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