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Fort de Tancrémont

Le Fort de Pepinster est un fort belge situé à km au sud de Pepinster. Il fut construit dans les années 1930 et vint s'ajouter, avec ceux d'Aubin-Neufchâteau, de Battice et de Ében-Émael aux 12 forts de la position fortifiée de Liège construits vers 1880. Il fut le dernier fort et la dernière Unité belge à se rendre aux forces allemandes lors de la Campagne des 18 jours dans les premiers jours de la Seconde Guerre mondiale. Il est préservé et est visitable.

Fort de Pepinster (dénomination actuelle Fort de Tancremont)
Image illustrative de l’article Fort de Tancrémont

Lieu Tancrémont
Fait partie de Position Fortifiée de Liège
Type d’ouvrage Fort
Construction 1938
Matériaux utilisés béton
Appartient Ă  Etat Belge
Contrôlé par Défense belge
Guerres et batailles Campagne des 18 jours
CoordonnĂ©es 50° 33′ 11″ nord, 5° 47′ 27″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Fort de Pepinster (dénomination actuelle Fort de Tancremont)

Situation

C'est le plus mĂ©ridional des 4 forts construits dans les annĂ©es trente, Ă©tant Ă  18 km au sud-est de la ville de Liège. Le fort de TancrĂ©mont et le fort d'Aubin-Neufchâteau sont plus petits qu'Ében-Émael et Battice. Ensemble, ils forment la position fortifiĂ©e de Liège I (PFL I), les 12 autres anciens formant la position fortifiĂ©e de Liège II (PFL II)[1].

Description

Carte de la position fortifiée de Liège

Le fort de TancrĂ©mont est une Ă©volution du concept de construction des forts belges Ă©tabli par le GĂ©nĂ©ral Henri Alexis Brialmont avant la Première Guerre mondiale, le fort formant un ensemble relativement compact de tourelles Ă  canon et de postes d'observation situĂ© sur un massif central en bĂ©ton non-renforcĂ©, entourĂ© par un fossĂ© dĂ©fendu. Cela contrastait avec les fortifications françaises contemporaines de la ligne Maginot basĂ©e sur le concept de 'fort articulĂ©' qui ne possède pas de pĂ©rimètre dĂ©fini[2]. Les nouveaux forts belges, bien que plus conservateurs dans leur conception que les ouvrages français comportent de nombreuses amĂ©liorations tirĂ©es de l'expĂ©rience de la Première Guerre mondiale. Les tourelles d'artilleries sont moins Ă©troitement groupĂ©es, le bĂ©ton simple a Ă©tĂ© remplacĂ© par du bĂ©ton armĂ© et son placement s'est fait avec le plus grand soin pour Ă©viter les joints faibles; la ventilation a Ă©tĂ© grandement amĂ©liorĂ©e; les dĂ©pĂ´ts ont Ă©tĂ© profondĂ©ment enterrĂ©s et protĂ©gĂ©s et les sanitaires les zones de vie pour la garnison ont fait l'objet d'une plus grande attention[3]. TancrĂ©mont Ă©tait parmi les plus petits des nouveaux forts belges, armĂ© d'un calibre maximum de 75 mm. Ces canons n'avaient pas une portĂ©e suffisante pour fournir un support mutuel entre forts voisins[4].

Le fort comportait 5 blocs de combat situés sur une crête entre Pepinster et Theux. Seul le sommet des blocs est visible, le reste du fort étant enterré[5].

  • Bloc B.I, en temps de paix, le bloc d'entrĂ©e avec une cloche d'observation et Ă©quipĂ© de projecteurs.
  • Bloc B.II, Ă©quipĂ© de tourelles rĂ©tractables armĂ©es canons jumelĂ©s de 75 mm.
  • Bloc B.III, 3 cloches d'observation avec pĂ©riscope et mitrailleuse
  • Bloc B.IV, semblable au bloc B.II.
  • Bloc B.M., situĂ© au centre du fort, Ă©quipĂ© de 3 mortiers de 81 mm et d'un bloc d'observation.

Le fort comporte Ă©galement des coffres de contre-escarpe dont le but est de protĂ©ger les fossĂ©s avec des canons anti-char de 47 mm, des mitrailleuses et des lanceurs de grenade. Ils sont dĂ©signĂ©s C.II, C.III et C.IV. Deux blocs de ventilation dĂ©signĂ©s B.O. et B.P. fournissent l'air. B.P. est situĂ© au-dessus des principaux locaux d'habitation, faisait office d'entrĂ©e en temps de guerre et Ă©tait armĂ©e de mitrailleuse. Le bloc B.O. servait quant Ă  lui Ă©galement de sortie d'urgence. B.O. et B.P. sont situĂ©s en dehors du pĂ©rimètre de dĂ©fense et accessibles par des galeries profondĂ©ment enfouies. Le fort incluait une fausse coupole nommĂ© "K."[5] - [6]

Le rĂ©seau souterrain comporte un peu moins de km de galeries situĂ©es entre 20 et 28 m sous la surface et reliant le poste de commandement, les logements, la centrale Ă©lectrique, les postes de combats et les magasins de munitions[6] La construction fut dirigĂ©e par le Lieutenant Victor GĂ©rard[5].

Les principaux canons de 75 mm Ă©tait des Bofors modèle 1934 fabriquĂ©s Ă  la Fonderie Royale des Canons (FRC). Les canons de 47 mm Ă©taient des canons FRC modèle 1936[6] - [7]. Il Ă©tait prĂ©vu Ă  l'origine que le fort de TancrĂ©mont soit Ă©quipĂ© de canons de 120 mm comme Ében-Émael et Battice mais le bloc B.III ne reçut finalement que des mitrailleuses[8].

Garnison

En 1940, le fort était sous le commandement du Capitaine Abel Devos du 4e Bataillon du Régiment de Forteresse Liégeois commandé par le Major Parmentier[9]. En 1940, le fort était manœuvré par 15 officiers, 54 sous-officiers et 500 soldats dans le fort.

Historique

Le 8 août 1938, le fort fut le dernier de la position fortifiée de Liège à être achevé[5].

Au moment de l'invasion allemande, des travaux étaient en cours sur le fort. Le bloc principal était accessible via des excavations, compromettant la sécurité du fort. Le 12 mai 1940, les Allemands, après avoir capturé le fort d'Ében-Émael la veille, attaquent. Le commandant allemand, le Général Fedor von Bock, demande la reddition des forts de Battice et de Tancrémont le 20 mai, après la capture du fort d'Aubin-Neufchâteau. Battice se rendit le 22 mai mais Tancrémont refusa. Les Allemands passèrent alors outre le fort[10]. Il ne déposera les armes que le 29 mai 1940, soit un jour après la signature de l'armistice par les Belges, le Capitaine Devos croyant que l'ordre d'armistice ne concernait que l'armée de campagne. Il obtint confirmation écrite du Général Spang de l'ordre de reddition. La garnison fut envoyée prisonnière en Silésie[6] Achevé en octobre 1936 (mais peaufiné jusqu'en 1937), le fort de Tancrémont-Pepinster sera le dernier des forts liégeois à se rendre. En effet, il était une des plus modernes forteresses de la ceinture de défense liégeoise.

Actuellement

Le fort est conservé en l'état et est accessible aux visiteurs. Le corps principal du fort dans son enceinte défensive est situé juste au sud de la route nationale RN666 tandis que les blocs B.O et B.P sont situés de l'autre côté de cette route[5]. Le fort est administré par l'Amicale du Fort de Tancrémont qui descend de la Fraternelle du Fort de Pepinster fondée par le Capitaine Devos en septembre 1942 pour réunir les soldats de la garnison et leurs familles[6] - [11].

Photos

  • Vue du fossĂ© et du bloc B.I
    Vue du fossé et du bloc B.I
  • EntrĂ©e du fort - accès au fossĂ©
    Entrée du fort - accès au fossé
  • Vue de la surface du fort
    Vue de la surface du fort
  • Pierre commĂ©morative, TancrĂ©mont
    Pierre commémorative, Tancrémont
  • TancrĂ©mont, vue d'ensemble du fort
    Tancrémont, vue d'ensemble du fort
  • Le fort avec vue sur les coupoles Ă©clipsables
    Le fort avec vue sur les coupoles Ă©clipsables

Source

Références

  1. (en) J.E. Kauffmann, Fortress Europe : European Fortifications of World War II, Londres, Combined Publishing, , 1re Ă©d., 431 p. (ISBN 978-1-58097-000-6, LCCN 99020453), p. 103
  2. Jean-Yves Mary, Hommes et Ouvrages de la Ligne Maginot, Tome 1, Histoire & Collections, , 192 p. (ISBN 978-2-908182-88-0), p. 17–19
  3. (en) Clayton Donnell, The Forts of the Meuse in World War I, Oxford, Osprey, , 64 p., poche (ISBN 978-1-84603-114-4, LCCN 2007275453), p. 55–56
  4. (en) Simon Dunstan, Fort Eben Emael : The Key to Hitler's Victory in the West, Oxford, Osprey, , 1re éd., 64 p., poche (ISBN 978-1-84176-821-2), p. 10–11
  5. (fr) « Fort de Tancrémont », sur Amicale du Fort de Tancrémont (consulté le )
  6. (en) « Histoire », Fort de Tancrémont, Amicale du Fort de Tancrémont (consulté le )
  7. (en) « Armement », Fort de Tancrémont, Amicale du Fort de Tancrémont (consulté le )
  8. Kauffmann, p. 109
  9. (en) Jean Puelinckx, « Organigramme 1940 », Index des fortifications belges, fortiff.be
  10. Kauffmann, p. 116-117
  11. (en) « Amicale », Fort de Tancrémont, Amicale du Fort de Tancrémont (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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