Fontaine de Galilée
La fontaine de GalilĂ©e ou boule de GalilĂ©e est une structure installĂ©e dans le parc du PrĂšs-La-Rose Ă MontbĂ©liard[1]. Elle est constituĂ©e d'une sphĂšre de granit de prĂšs d'un mĂštre de diamĂštre posĂ© dans un socle. MalgrĂ© sa masse supĂ©rieure Ă une tonne, un dispositif hydraulique simple permet mĂȘme Ă un enfant de la mettre en rotation.
Type | |
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Construction |
1991 |
Pays | |
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RĂ©gion | |
DĂ©partement | |
Commune | |
Adresse |
Parc du PrĂšs-La-Rose |
Gare | |
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Autobus |
Coordonnées |
47° 30âČ 20âł N, 6° 47âČ 56âł E |
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Elle a Ă©tĂ© construite dans les Vosges et posĂ©e le mardi dans le parc du PrĂšs-La-Rose Ă MontbĂ©liard. Conçue dans un granit de SuĂšde pur[2] d'une masse avoisinant 1 500 kg[1], elle a nĂ©cessitĂ© l'utilisation d'une grue de 60 tonnes pour sa mise en activitĂ©. Le principe est assez simple dans son ensemble, elle repose sur le principe d'un mouvement rectiligne, uniforme et constant dĂ» Ă l'Ă©limination des forces de frottement. Bien qu'assez comprĂ©hensible, cette installation est tout de mĂȘme assez impressionnante par sa conception et par les lois physiques sur lesquelles elle repose.
Place au sein du parc
Située au milieu de l'allée centrale du parc[3], elle accueille et met les visiteurs en contact avec les sciences et la physique de façon ludique. En effet les forces de frottement étant quasi annihilées par le systÚme hydraulique de la structure, il est ainsi possible de la faire tourner sur son support grùce à une faible force (celle d'un enfant) rendu possible par l'inertie de la Boule qui est toujours présente.
Premier Principe de Fonctionnement
La boule de granit est posée sur un socle de 20 cm de profondeur. En théorie il serait impossible de la faire tourner car sa masse et les forces de frottements nécessiteraient une force équivalente à prÚs d'une tonne pour la bouger. Néanmoins le mécanisme hydraulique de l'installation permet d'éliminer les forces pressantes grùce à une pompe délivrant un débit de 0,5 litre par seconde et permet l'équilibre de la boule sur cette mince couche d'eau d'environ 0,1 millimÚtre. De ce fait la pression (500 g/cm2) exercée par la pompe compense les forces de frottement. Seule l'inertie de la boule est à prendre en compte pour sa mise en rotation[1].
Si l'eau Ă©tait simplement introduite comme film statique le poids de la boule la chasserait immĂ©diatement d'oĂč la nĂ©cessitĂ© de maintenir une pression constante.
La boule reste en équilibre grùce aux forces de pression du film d'eau. Le vecteur bleu représente la réaction du support (filet d'eau).
Pression d'Ă©quilibre statique
La pression diffĂ©rentielle Îp permet le bon maintien de la boule sur le film[1]. Cette pression est calculĂ©e selon le pĂ©rimĂštre du support. La valeur de l'angle Ă©tant Ă©tablie nous pouvons mesurer la hauteur restante de la boule et mettre en commun les deux rĂ©sultats.
On connait donc la partie de la boule sur laquelle vont s'exercer les forces de pression.
- Pression d'Ă©quilibre statique
- Pression d'Ă©quilibre statique 2
Calcul de Pression
La pression diffĂ©rentielle Îp= p(eau)-p(atmosphĂšre) peut ĂȘtre aisĂ©ment calculable[1].
Pour cela il faut isoler une petite partie de la surface en contact avec le film d'eau : on obtient :
Seules les forces sur l'axe z sont à prendre en compte car les forces sur l'axe des x s'annulent par effet de symétrie. On a donc : Mettons maintenant en évidence une petite aire surfacique dS en coordonnée sphérique soumis à cette pression.
Donc :
- Calcul de Pression 2
- Calcul de Pression 3
Or :
On a Ă©galement :
Finalement :
On obtient donc lâĂ©quilibre statique de la boule soumise entre son poids et la pression exercĂ©e par l'eau Ă©crit ainsi :
On en déduit la valeur de surpression nécessaire au fonctionnement du dispositif :
"Ce calcul ne donne que la valeur minimale pour que la boule soit en Ă©quilibre, on a enfin :"
Cette pression permet de maintenir la boule Ă 0,1 mm du sol.
Historique
De nombreuses théories en vigueur fondée ou non tentant d'expliquer le mouvement de rotation de cette boule ont été interprétées par diverses philosophes et scientifiques :
AntiquitĂ© : selon Aristote (-384 ; -322) le mouvement de la boule sâarrĂȘte si lâaction du âČâČmoteur âČâČ cesse, c'est-Ă -dire si celui qui lâa fait tourner arrĂȘte de provoquer ce mouvement. Ce mouvement ne peut se prĂ©server de lui-mĂȘme.
XIVe siÚcle : selon Buridan, le « moteur » du mouvement est celui qui fait tourner la sphÚre.
XVIIe siÚcle : selon Galilée, le mouvement de la Boule est possible sans cause.
1629 : Descartes Ă©nonce correctement en premier le fameux principe dâinertie. « Si je pousse cette sphĂšre sur une surface horizontale et si je la lĂąche, elle poursuit sa route avec une vitesse constante sauf si un choc vient dĂ©ranger ce mouvement ».
1687 : selon Newton, faire glisser sans frottement sur une surface horizontale parfaitement polie une sphĂšre de granite câest possible parce que lâon aura « supprimĂ© le poids de cette sphĂšre » et il ne faudra plus lutter que contre sa masse.
1750 : grĂące Ă Euler puis Lagrange, on peut ainsi dire que le dispositif ici prĂ©sent compense le poids et quâil ne reste plus quâĂ crĂ©er une action faisant tourner la boule sur elle-mĂȘme malgrĂ© son moment dâinertie.
Autre dispositif
On distingue un autre dispositif dans le mĂȘme registre : un mĂ©galithe sur un axe vertical qui lui aussi peut ĂȘtre mis en mouvement par un enfant. Un roulement Ă billes qui minimise les frottements au niveau de lâaxe de rotation permet cette prouesse.
Dâun point de vue explicatif la situation est quasiment identique Ă celle vue pour la boule de GalilĂ©e sauf quâici lâaxe de rotation nâest pas dĂ©cidĂ© par celui qui veut pousser la boule mais par son concepteur dĂšs lâorigine⊠Il est fixe par rapport Ă la Terre, vertical et passe par le centre de gravitĂ© du monolithe.
Un autre modÚle, plus simple mathématiquement, existe également : celui de la roue de granite. En effet, l'axe de rotation étant fixé, il est alors trÚs simple d'en étudier les caractéristiques physiques, telles que le temps de relaxation, dont un rapide calcul (quoiqu'assez dense) nous donne une tendance d'exponentielle décroissante avec le temps[4].
Références
- Fontaine de Galilée ac-Besancon
- Parc de Montbéliard : Fontaine de Galilée
- PARC SCIENTIFIQUE DU PRĂS-LA-ROSE
- (en) Jacco H. Snoeijer and Ko van der Weele, « Physics of the granite sphere fountain », American Journal of Physics,â
Galerie Photos
- Fontaine de Galilée 1
- Fontaine de galilee 2
- Fontaine de Galilée 3
- Fontaine de Galilée 4
- Fontaine de Galilée 5