Accueil🇫🇷Chercher

Fondation Rosa Luxemburg

La Fondation Rosa Luxemurg ( en allemand : Rosa-Luxemburg-Stiftung ), nommée en l'honneur de Rosa Luxemburg et parfois appelée Rosa-Lux, est une fondation politique allemande créée en 1990, groupe de lobbying international et établissement d'enseignement politique.

Rosa-Luxemburg-Stiftung Gesellschaftsanalyse und politische Bildung
Histoire
Fondation
Prédécesseur
Academy of Social Sciences (d)
Organisation
Effectif
275 employés ()
Chiffre d'affaires
79 507 150 euros ()
Site web
Identifiants
TVA européenne
DE307670544
The headquarters of the Rosa Luxemburg Foundation
Le siège de la Fondation Rosa Luxemburg

Elle est affiliée au parti de gauche Die Linke.

Objectifs et activités

La mission de cette association est de s'engager de manière productive avec une « gauche politique » diversifiée, pluraliste et transnationale[1]. À cette fin, les activités de la fondation consistent en deux axes principaux : l'enseignement politique général et le travail académique/scientifique.

Grâce à l' Institut d'analyse sociale critique, l'association Rosa Luxemburg propose des recherches critiques, notamment sur le capitalisme néolibéral. Elle produit également des travaux analytiques sur les politiques et les alternatives socialistes démocratiques, la stratégie politique, ainsi que des travaux sur les injustices liées au genre, à la sexualité, à la race et à la nation[2].

Par le biais de leur Académie d'éducation politique, la fondation propose de vastes programmes d'éducation politique. Ces programmes prennent la forme de conférences publiques, de séminaires et d'ateliers. Elle propose également des cours pour les jeunes et les adultes sur des sujets tels que l'illettrisme, l'économie, les inégalités entre les sexes, le développement durable ou encore la communication politique. Parallèlement, elle engage les mouvements sociaux directement par le biais de médias tels que son site Web, par la production de documents d'information tels que des brochures ou encore par des événements publics[2].

De plus, grâce à son centre Centre pour le dialogue et la coopération internationale, elle engage et soutient des groupes et organisations de mouvements sociaux en Amérique latine, en Afrique (Niger et Sénégal par exemple), en Asie, en Europe et en Amérique du Nord sous forme de financement, ainsi que par le biais de séminaires et de conférences organisés avec des partenaires locaux[2].

Bien que la fondation soit centrée en Allemagne, sa présence et sa portée transnationales sont étendues, avec 16 bureaux étrangers soutenant des activités dans plus de 25 pays[1].

En 2018, l'État allemand subventionne les activités de la fondation à hauteur de 64 millions d'euros[3].

Historique

La fondation Rosa Luxemburg est créée à Berlin en 1990 à l'origine sous le nom d'« Association d'analyse sociale et d'éducation politique »[1].

En 2001, la Fondation est dotée de moyens pour développer ses activités à l’étranger, ce qui lui permet d’ouvrir ses premiers bureaux internationaux à Varsovie, Moscou et Johannesburg en 2003. Si elle a tenté dans un premier temps de réactiver d’anciens contacts hérités de la République démocratique allemande (RDA), elle diversifie par la suite ses priorités géographiques, comme en témoigne l’ouverture, en 2012, de nouveaux bureaux aux Etats-Unis, en Egypte et en Turquie[4].

Critiques

En septembre 2014, la Fondation Rosa Luxemburg organise une conférence au Centre d'études sur le développement de l'université de Beir Zeit, intitulée Alternatives au développement néolibéral dans les territoires palestiniens occupés - Perspectives critiques, mais durant la conférence la journaliste israélienne de gauche de Haaretz Amira Hass est priée par deux conférenciers du Centre d'études de partir en raison d'une règle interdisant la présence d'Israéliens dans l'université[5]. La journaliste, qui avait déjà fréquenté plusieurs fois l'université, a mentionné n'avoir jamais entendu parler d'une telle règle[5]. Les organisateurs de la fondation Rosa Luxemburg ont dit avoir été offensés par le déroulé des évènements durant leur conférence. La responsable régionale de la Fondation Rosa Luxemburg, Katja Hermann, a déclaré après l'incident qu'elle n'aurait pas accepté de tenir la conférence à Birzeit si elle avait été au courant de la politique. L'université a ensuite publié une déclaration selon laquelle « l'administration n'a rien contre la présence de la journaliste Hass. L'université en tant qu'institution nationale fait la différence entre les amis et les ennemis du peuple palestinien... et travaille avec chaque personne ou institution qui est contre l'occupation. »[5] Malgré ces excuses, il convient de relever un incident similaire lors d'un précédent évènement où l'historien anti-sioniste israélien Ilan Pappé avait été invité à donner une conférence à Birzeit et dont la conférence se tenait hors du campus, afin de ne pas enfreindre l'interdiction des Juifs israéliens[6].

Parallèlement beaucoup ont relevĂ© les actions très ciblĂ©es de l'association en Afrique. En effet, disposant de douze bureaux en Afrique[7], dont un Ă  Dakar depuis 2010, la fondation Rosa-Luxemburg entretient des liens avec de nombreuses ONG dont Aghir’in’man[8], basĂ©e Ă  Arlit agrĂ©Ă©e au journal officiel de la RĂ©publique du Niger. En lien depuis au moins 2014, ils ont notamment organisĂ© conjointement la tenue d’un forum rĂ©gional  qui a rassemblĂ©, des reprĂ©sentants du prĂ©sident de la RĂ©publique nigĂ©rien ainsi que du Premier ministre, des journalistes, des membres de l’ONG, de la fondation allemande ou encore d’Areva. Par son image et par sa lĂ©gitimitĂ© issue d’un pays occidental, la fondation permet Ă  son tour la lĂ©gitimation et la rĂ©sonance d’un discours anti-nuclĂ©aire qui sensibilise les autoritĂ©s publiques locales et qui biaise les dĂ©cisions prises par ces dernières.

Elle affiche également son soutien, via des actions de partenariat, à plusieurs associations, ONG et mouvements citoyens de la région comme au Burkina Faso ou au Mali. En effet, la fondation indique soutenir l'Organisation démocratique de la jeunesse du Burkina Faso ou encore la radio associative malienne Radio libre Kayari.

Parallèlement, selon le rapport d'alerte intitulé Ingérence des fondations politiques allemandes et sabotage de la filière nucléaire française[9], la fondation est également accusée pour ses travaux comme son Atlas de l'uranium[10], d'attaquer le néocolonialisme de la France en Afrique en tentant de lier Orano à l'appauvrissement de la population nigérienne.

Articles connexes

Références

  1. (en) William Carroll, Alternative Policy Groups and Transnational Counter-Hegemonic Struggle, in Yıldız Atasoy (ed.), Global Economic Crisis and the Politics of Diversity, Londres & New York: Palgrave MacMillan, 2014, p. 259-284.
  2. « RLS », www.rosalux.de
  3. (de) Jan Fleischhauer, Spur des Geldes: Wie der Staat mit Millionen eine linke Anti-Hass-Industrie unterstützt, (tr. fr. Modèle:Cittaion), focus.de, 28 juin 2020.
  4. Dorota Dakowska, Les fondation politiques allemandes : des courtiers de la politique étrangère, ceriscope.sciences-po.fr, publié en 2013.
  5. (en) « When a Haaretz Journalist Was Asked to Leave a Palestinian University », Haaretz,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Left-Wing Israeli Journalist Justifies Her Own Exclusion by Palestinians, Algemeiner Journal, 29 septembre 2014.
  7. « Fondation Rosa Luxemburg | Regional Office Africa » (consulté le )
  8. « L'industrie française de l'extraction de l'uranium », sur controverses.sciences-po.fr (consulté le )
  9. « Rapport d'alerte - Ingérence des fondations politiques allemandes et sabotage de la filière nucléaire française », sur École de Guerre Economique, (consulté le )
  10. « Atlas de l’Uranium », sur RLS North Africa (consulté le )

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.