Festival international du film Cine Pobre de Gibara
Le Festival international del Cine Pobre de Gibara, Ă Cuba, est lâun des Ă©vĂšnements les plus populaires consacrĂ©s au cinĂ©ma indĂ©pendant.
Selon Jean-Michel Frodon, il s'agit en effet d'un « rendez-vous mondial de productions hors des chemins balisés de la production commerciale (400 titres présentés en 2008 »[1]. Il est réservé aux films dont le budget n'excÚde pas 300000 dollars[2].
Ce festival a lieu tous les ans dans la ville cĂŽtiĂšre de Gibara situĂ©e dans la province de Holguin . Depuis sa premiĂšre Ă©dition en 2003, le festival se consacre exclusivement aux films Ă petit budget (moins de 300.000 dollars), ce qui le distingue de tous les autres Ă©vĂ©nements du mĂȘme type.
Histoire
Lors de la fondation du Festival international du film Cine Pobre de Gibara en 2003, son concepteur Humberto Solas fait un choix assez inattendu en dĂ©signant Gibara comme ville dâaccueil de lâĂ©vĂ©nement[3]. SituĂ©e Ă plus de 800 km de La Havane, la localitĂ© est en effet difficile dâaccĂšs et ne dispose que de trĂšs peu de commoditĂ©s : aucun hĂŽtel, seules quelques chambres privĂ©es â pour la plupart rĂ©servĂ©es bien avant le dĂ©but du festival.
Il est dĂ©sormais difficile dâimaginer un autre lieu pour le Festival international du film Cine Pobre de Gibara, au regard de la relation trĂšs forte existant entre ce dernier et les habitants de Gibara[4].
Participants
Les rĂ©alisateurs du monde entier y sont reprĂ©sentĂ©s, quâils soient originaires de pays ayant une longue tradition cinĂ©matographique - comme les Ătats-Unis, lâInde, lâAllemagne, ou encore la France â ou dâautres dont lâindustrie commence Ă peine Ă se dĂ©velopper (Tchad, Ăquateur, Liban, MacĂ©doine, Mauritanie...)
Les films prĂ©sentĂ©s traitent avec sĂ©rieux, recul ou humour de sujets comme lâamour, lâimmigration, la folie, la communication.
Le festival
Tous les films prĂ©sentĂ©s Ă lâoccasion du festival ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s dans des conditions Ă©conomiques restreintes, souvent dans des pays peu dĂ©veloppĂ©s - ce qui nâamoindrit pas leur originalitĂ©. En plus des films prĂ©sentĂ©s, des concerts, des expositions et des confĂ©rences ont lieu tout au long du festival.
Le Festival international du film Cine Pobre de Gibara bĂ©nĂ©ficie du soutien de grandes institutions, parmi lesquelles lâInstitut de CinĂ©ma et de lâIndustrie cubain, le MinistĂšre de la Culture Ă Cuba, le gouvernement local de la province de HolguĂn et la ville de Gibara.
Jury
Le nombre de films qui peuvent ĂȘtre prĂ©sentĂ©s Ă©tant limitĂ©, le comitĂ© organisateur passe la majeure partie de lâannĂ©e Ă dĂ©terminer quelle sera la prochaine sĂ©lection. Chaque film vainqueur dans sa catĂ©gorie (Fiction ou Documentaire) est Ă©lu par un jury composĂ© dâartistes rĂ©putĂ©s, de critiques et de rĂ©alisateurs.
Prix
- 2003 :
- Last Ball (EE.UU.) de Peter Callahan - Meilleur Long MĂ©trage de Fiction
- Siyamo (Iran) de Mahmoud Reza Sani - Meilleur Documentaire
- 2005 :
- Lichter (Allemagne) de Hans-Christian Schmid - Meilleur Long MĂ©trage de Fiction
- Los Ecos y la Niebla (Cuba) de Rigoberto Jiménez - Meilleur Documentaire
- 2006 :
- La ciudad del so (RĂ©publique tchĂšque) de Martin Sulik - Meilleur Long MĂ©trage de Fiction
- Soñar en Nablus (Espagne) de Sergi SandĂșa and Carlos Delfa - Meilleur Documentaire
- 2007 :
- Noticias lejanas de MĂ©xico, de Ricardo Benet - Meilleur Long MĂ©trage de Fiction
- Voyage en Sol Majeur (France) de Georgi Lazarevki - Meilleur Documentaire
- 2008 :
- Outlanders (Angleterre) de Dominic Lees - Meilleur Long MĂ©trage de Fiction
- Under The Ahmadabad Sky (Italie) de Francesca Lignola et Stefano Rebechi - Meilleur Documentaire
- 2009 :
- Querida Bamako (Espagne), de Omer Oke et Txari Llorente - Meilleur Long MĂ©trage de fiction
- Humillados y ofendidos (Bolivie), de Javier Horacio Ălvarez, CĂ©sar Brie et Pablo Brie - Meilleur Documentaire
Notes et références
- Cahiers du cinéma, no 639, novembre 2008, p. 75
- Le Soir, 28 avril 2012
- C'est lâun des endroits oĂč le cinĂ©aste a tournĂ© LucĂa en 1968
- Cubania, 28 juin 2019