Fernando Daza Osorio
Fernando Daza Osorio (Santiago, 1930 — Santiago, 2016) est un peintre muraliste chilien.
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(Ă 85 ans) Santiago |
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Homenaje de la ciudad de Santiago a Gabriela Mistral (d) |
Il est surtout connu pour sa peinture murale Homenaje a Gabriela Mistral (Hommage à Gabriela Mistral), située sur un flanc de la colline Santa Lucia de Santiago.
Biographie
Fernando Daza Osorio naît à Santiago, au Chili, le .
Il est entré à l'Escuela de Bellas Artes en 1951, où il est l'élève de Pablo Burchard, Gregorio de la Fuente et Marta Colvin[1] - [2] - [3].
Inspiré par le muralisme mexicain, Daza réalise des peintures murales dont le chef-d'œuvre est Homenaje a Gabriela Mistral (Hommage à Gabriela Mistral, de son nom complet Homenaje de la ciudad de Santiago a Gabriela Mistral : Hommage de la ville de Santiago à Gabriela Mistral, 1971), située sur un flanc de la colline Santa Lucia de Santiago, qui lui permet d'acquérir une reconnaissance internationale[4]. D'autres œuvres notables de Daza sont A los Trabajadores (Aux travailleurs, 1972, 50 m2), dans les usines Ex-Sumar, et La Búsqueda (La recherche, 1972-1973, 200 m2), dans le Club la República, un bâtiment de la franc-maçonnerie chilienne, dont il a fait partie pendant 40 ans[2] - [3] - [5].
Après le coup d'État de 1973 au Chili, Daza s'exile au Venezuela en 1976, où il continue à développer son travail artistique, avant de s'installer quelques années plus tard à Miami, où il produit notamment des illustrations pour le Miami Herald[1] - [2] - [3] - [5]. Il réalise des fresques aux États-Unis, au Canada, au Venezuela, en Argentine, en Bolivie et en Espagne[2] - [3] - [4].
Daza repart s'installer dĂ©finitivement au Chili en 2004, oĂą il produit notamment des illustrations pour la revue Topaze (es)[5]. Il tient sa première rĂ©trospective au Centro CĂvico Cultural del Bosque ; il explique Ă cette occasion que « dans [ses] peintures murales, il y a l'histoire, le paysage, les gens de notre pays et de la Patrie grande qu'est l'AmĂ©rique. Il y a les peuples autochtones, leurs luttes pour l'Ă©mancipation, le rĂŞve bolivarien, les prouesses de l'Homme moderne et son voyage de retour vers les Ă©toiles[alpha 1]. » Sa dernière Ĺ“uvre est une peinture de grand format rĂ©alisĂ©e sur dix toiles intitulĂ©e Solo el Amor resucita (Seul l'amour ressuscite) et basĂ©e sur le poème Terremoto en Chile (SĂ©isme au Chili), de Pablo Neruda[2].
Fernando Daza Osorio meurt d'un arrêt cardiaque dans l'atelier de son domicile de La Florida, à Santiago le , tandis qu'il prépare une nouvelle exposition sur les deux prix Nobel chiliens que sont Gabriela Mistral et Pablo Neruda[1] - [2] - [4] - [5].
Ĺ’uvre
Parcours artistique
Inspiré par le muralisme mexicain, en particulier par l'œuvre de Jorge González Camarena, Fernando Daza Osorio devient l'un des premiers et plus importants muralistes chiliens et réalise des peintures murales qualifiées de « monumentales » ou « épiques »[3] - [4].
Lors de sa carrière au Chili, son œuvre est fortement symboliste, incluant la cosmogonie et la théogonie américanistes, et inclut une interprétation surréaliste des formes et des paysages[3].
Une fois exilé au Venezuela, son œuvre devient plus expressionniste, onirique. Ses sujets sont situés dans un espace subjectif immense, dont les couleurs intenses soulignent les intentions dramatiques de l'artiste[3].
Après s'être installé aux États-Unis, il aborde le thème de la guerre, recourant à la figure de la femme et de l'enfant comme symbole de ceux qui la rejettent[3].
Fernando Daza Osorio « possède une grande maîtrise du dessin », développée grâce à une grande production tout au long de sa carrière d'illustrateur[3]. À sa mort, il est salué comme le dernier muraliste, celui qui a réussi à « maintenir vive une tradition muraliste au Chili », grâce à une esthétique proche du muralisme mexicain tout en l'adaptant au thématiques nationales[3].
Homenaje a Gabriela Mistral
Homenaje a Gabriela Mistral, de son nom complet Homenaje de la ciudad de Santiago a Gabriela Mistral, est le chef-d'Ĺ“uvre de Fernando Daza Osorio, qu'il rĂ©alise en 1970 ou 1971, sur commande du maire de Santiago, Manuel Fernández DĂaz, pour rendre hommage au prix Nobel de littĂ©rature 1945, l'Ă©crivaine chilienne Gabriela Mistral (1889-1957)[7] - [8].
Daza Osorio s'inscrit dans la « négation du mur » — c'est-à -dire refuser la structure même du mur et imposer des éléments de volume, des illusions de perspective qui remettent en question la spatialité originale du support — en incluant des volumes traités comme des solides angulaires dans différentes positions spatiales, à la manière de Jorge González Camarena dans Presencia de América Latina (1964-1965), qui révèle la présence d'architectures volumétriques et de solides de grandes dimensions permettant d'« ouvrir le mur » et de s'opposer à sa planéité, tout en installant des objets « présentés sous les lois de la géométrie euclidienne »[9].
Notes et références
Notes
- Citation originale en espagnol : « En mis murales está la historia, el paisaje, la gente de nuestro paĂs y de la Patria grande que es AmĂ©rica. Están los pueblos originarios, sus luchas por la emancipaciĂłn, el sueño bolivariano, las proezas del hombre moderno y su viaje de retorno a las estrellas[2]. »
Références
- (es) « Biographie de Fernando Daza », sur artistasvisualeschilenos.cl, Musée national des Beaux-Arts du Chili (consulté le ).
- (es) Diego Almazábar, « A los 85 años fallece el pintor y muralista Fernando Daza », sur La Tercera, (consulté le ).
- Zamorano Pérez et Cortés López 2007, p. 264-284.
- (es) « Muere el muralista Fernando Daza, autor de icĂłnica obra del Cerro Santa LucĂa », sur emol.com, (consultĂ© le ).
- Rivero et Silva 2016, p. 9.
- Zamorano Pérez et Cortés López 2007, p. 264-284, note 65.
- (es) « Arte y Ciudad: El homenaje de la ciudad de Santiago a Gabriela Mistral », sur Plataforma Urbana (consulté le ).
- (es) « Fernando Daza: Homenaje a un genio », sur SantiagoAdicto (consulté le ).
- Zamorano Pérez et Cortés López 2007, p. 254-274, notes 20 et 21b.
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Sources primaires
- (en) Fernando Daza, Anatomy of a Latin American Country by Fernando Daza, Miami, .
- (es) Fernando Daza, La BĂşsqueda: Mural del Club de la RepĂşblica, Santiago, .
- (es) GalerĂa Fidel Angulo, Fernando Daza (cat. exp.), Santiago, .
Sources secondaires
- (es) Ebe Bellange, El Mural como Reflejo de la Realidad Social en Chile, Santiago, LOM Ediciones y Ediciones Chile América Cesoc, .
- (es) Ricardo Bindis Fuller, La Pintura Chilena desde Gil de Castro hasta Nuestros DĂas, Santiago, Ediciones Philips Chilena, .
- (es) Ricardo Bindis Fuller, Pintura Chilena, Doscientos Años, Santiago, Origo Ediciones, .
- (es) Milan Ivelic et RamĂłn Castillo, El Mural en Chile, Santiago, Philips Chilena, .
- (es) Gabriel Bracho et Mario Ferrero, Ministerio de EducaciĂłn/Sala de exposiciones, Fernando Daza: La Leyenda del Hombre, ExposiciĂłn de Pintura (cat. exp.), Santiago, .
- (es) Museo de Artes decoratives Casas de lo Matta, Yo Soy TĂş! Fernando Daza, Santiago, .
- (es) Nemesio Antúnez, Musée national des Beaux-Arts du Chili, Santiago en Pintura I : Fernando Daza, Gómez Hassan, Reinaldo Villaseñor (cat. exp.), Santiago, .
- (es) Omar PĂ©rez, Breve Historia del CĂłmic en Chile, Santiago, Editorial Universidad Bolivariana, .
- (es) Natalia Rivero et Daniela Silva, « Murió Fernando Daza, el último grande del muralismo », El Mercurio,‎ (lire en ligne).
- (es) Pedro Emilio Zamorano Pérez et Claudio Cortés López, « Muralismo en Chile: texto y contexto de su doscurso estético », Universum, Talca, vol. 2, no 22,‎ , p. 264-284 (ISSN 0718-2376, DOI 10.4067/S0718-23762007000200017, lire en ligne).
- (es) Sala Banco de Chile, Ă“leos Fernando Daza (cat. exp.), Santiago, .
- (es) Sala universitaria, Ă“leos Fernando Daza (cat. exp.), Santiago, .
- (es) Mario Ferrero, Sala Viña del Mar, Renacer en Manhattan y las 14 Estaciones (cat. exp.), Viña del Mar, .