Felipe Segundo Guzmán
Felipe Segundo Guzmán, né à La Paz (Bolivie) le et mort dans cette ville le , est un pédagogue et homme politique bolivien qui a présidé la Bolivie du au .
Biographie
De l'éducation à la politique
Né à La Paz le , il fait ses études en Europe et s'y spécialise en pédagogie. Instituteur et professeur d'université, Felipe Guzmán fut un pédagogue qui chercha à mener une réflexion sur l'enseignement en Bolivie. Ce sont notamment des missions pédagogiques à l'étranger organisées par le parti républicain qui créent en lui cet intérêt. Il est alors convaincu qu'il faut utiliser les pratiques éducatives pour transformer la société bolivienne. En 1910, il écrit notamment un livre pour supporter sa thèse Informaciones sobre la educacion en Sud Americá y Europa[1] suivit d'un second livre la même année El problema pedagógico de Bolivia. S'ensuit une polémique et un débat d'idées avec Franz Tamayo qui est en désaccord avec les idées de Felipe Guzmán[2]. Il écrira plusieurs autres livres sur l'éducation dont La educación del carácter nacional.
Il s'occupe d'enseigner l'espagnol aux peuples quechuas et aymaras[3] et il a appelé à l'intégration future de la grande masse des « Indiens » dans la vie nationale. Pour Felipe Guzmán, l'éducation permet de « désindianiser » les populations natives. Cela fait partie d'après lui d'un processus civilisateur[2]. Il enseigne aussi dans les écoles pour instituteurs dans l'Altiplano. Durant son parcours son parcours d'universitaire, il est successivement professeur d'économie à l'Université de La Paz, puis il devient recteur de l'Université d'Oruro. Homme politique du parti républicain du président Bautista Saavedra, il est ensuite député et sénateur de La Paz[3].
L'annulation des élections de 1925
En 1925, les élections sont remportées par José Gabino Villanueva et son vice-président Abdón Saavedra du parti républicain alors au pouvoir[4]. Mais le président Bautista Saavedra (1921-1925) tente de prolonger son mandat en alléguant de « graves irrégularités » aux élections et l'annule. Un tollé massif le pousse alors à quitter ses fonctions. Il ne le fait qu'avec la conviction que le Congrès, contrôlé par son parti, proclamerait un mandataire comme président provisoire. Le Congrès, à son tour, choisit Felipe Guzmán en tant que président du Sénat. Il est assermenté le et chargé d'organiser de nouvelles élections dans un délai d'un an[3].
Présidence par intérim de Guzmán
Pour autant l'intérim de Felipe Guzmán, n'interrompt pas les tensions politiques créées par l'annulation de l'élection. Il déclare peu après sa prise de fonction l'état de siège en expliquant qu'il y aurait une conspiration contre le gouvernement dont José Gabino Villanueva serait le principal instigateur. Il est finalement exilé pour l'écarter du pouvoir. Avec le triomphe aux élections du candidat endossé par le gouvernement, Hernando Siles Reyes, il quitte ses fonctions le et tombe dans une relative obscurité[3].
Quelques années après sa présidence, Felipe Segundo Guzmán meurt à La Paz le , à l'âge de 53 ans.
Bibliographie
- Informaciones sobre la educacion en Sud Americá y Europa, La Paz, Imp. y lit. Boliviana, 1910
- El problema pedagógico de Bolivia, La Paz, Velarde, 1910
- Accion funcionaria educativa, La Paz, Marinoni, 1916
Notes et références
- (es) Felipe Segundo Guzmán, Informaciones sobre la educación en Europa y Sud América, Imp. y lit. Boliviana, (lire en ligne)
- Françoise Martinez, « Le renouveau du souci éducatif en Bolivie au début du XXe siècle : la polémique Tamayo / Guzman (1910) », Cahiers du CRICCAL, , p. 255-263 (lire en ligne)
- (es) Carlos D. Mesa Gisbert, José de Mesa et Teresa Gisbert, Historia de Bolivia, La Paz, Editorial Gisbert, , 10e éd., p.475-476
- (es) « A propósito de José Gabino Villanueva », sur Los Tiempos, (consulté le )