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Fatim Bèye

Linguère Fatim Bèye Diouss-Fadiou, connue sous le nom de Fatim Bèye, était une princesse royale sérère du royaume du Sine au XIVe siècle. Elle est l'ancêtre directe de la dynastie matrilinéaire Diouss[1] ayant régné sur le royaume du Waalo du XIVe siècle à 1855. Sine et Waalo correspondent à des territoires situés principalement sur l'actuel Sénégal. Linguère signifie « princesse royale », Bèye (Beye ou Bey) est son nom, Diouss-Fadiou le nom de son clan, et Fatim (Fatime ou Fatimata) signifie en sérère « du clan matriarcal ».

Lingeer Fatim Beye
Titre de noblesse
Linguère

Son importance historique est liée à son rôle charnière entre l'ancienne noblesse de Sénégambie et la dynastie matrilinéaire Diouss de Waalo.

Biographie

Fatim Bèye était une linguère (princesse royale) sérère considérée comme la matriarche de la dynastie matrilinéaire Diouss du royaume wolof de Waalo[2] - [3] - [4]. Elle était une contemporaine de Ndiadiane Ndiaye, fondatrice de l'empire Djolof[3], ainsi que de Maad a Sinig Maysa Waali Maane, premier roi Guelwar des Sérères[2]. Selon certaines sources, Fatim Bèye était mariée Maysa Waali Maane, une union qui serait importante dans l'histoire des Sérères puisqu'elle mettrait en évidence le rapprochement des Sérères et des Guelwar[2]. Selon Henry Gravrand, ce rapprochement serait lié à la défaite militaire des Guelwar face aux Ñaancos en 1335 à Troubang, qui les poussent à migrer en territoire Sérère[5]. Même si Gravrand confond probablement avec une bataille ultérieure, il demeure possible que la migration des Guelwar résulte d'une guerre ou d'un conflit de succession[5]. De ce fait, la noblesse sérère dont Fatim Bèye fait partie accueille des réfugiés Guelwar[6].

Dynastie matrilinéaire Diouss

La dynastie matrilinéaire Diouss provient via Fatim Bèye du royaume de Sine et s'implante dans le royaume wolof de Waalo via sa petite fille Linguère Ndoye Demba[2] - [3]. Cette dernière se marie en effet au roi de Waalo Brak Caaka Mbaar Mbooj vers 1367, fondant la dynastie qui règne jusqu'en 1855, date de la colonisation française qui mit fin à la monarchie[7]. Caaka Mbar est lui issu de la dynastie patriarcale Mbooj fondée par son père[3]. Le mariage de Ndoye Demba avaec l'un des premiers rois Mbooj permet à la dynastie matrilinéaire Diouss de perdurer plus de 600 ans, produisant nombre de rois de Waalo, malgré les conflits avec d'autres dynasties[8] - [9]. Brak Yerim Mbanyik est le premier roi issu de ce mariage[10]. Ainsi Fatim Bèye reste une ancêtre directe à l'origine de lignée maternelle Diouss, voire est parfois perçue comme la fondatrice de la dynastie[11] - [3].

Voir aussi

Notes et références

  1. Aussi orthographié Dioss, Dyoss, Diouss, Dieuss, Dihosou, ou Joos ; ainsi que Fahou ou Fadiou
  2. Jean Joire, « Découvertes archéologiques dans la région de Rao (Bas-Sénégal) », Bulletin de l'Institut français d'Afrique noire : Sciences humaines, volume 17, numéro 3-4, IFAN, 1955, p. 317.
  3. (en) Victoria Bomba, « Genealogies of the Waalo matrilineages of Dioss, Logre and Tédiègue », Bulletin de l'Institut fondamental d'Afrique noire : Sciences humaines, IFAN, série B, volume 41, numéro 2, 1979, p. 221-247.
  4. Dyao, 1912.
  5. Sarr, 1986-1987, p. 19.
  6. « Babacar Sédikh Diouf », dans La question Gelwaar et l’histoire du Siin, Dakar, Université de Dakar (1987), p. 69.
  7. Barry, 1985, p. 41.
  8. Barry, 1985, p. 183-186.
  9. Ogot, 1992, p. 281.
  10. Wade, 1941, 1964, p. 39-40
  11. Dupire, 2002, p. 317.

Source de la traduction

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Lingeer Fatim Beye » (voir la liste des auteurs).

Bibliographie

Revue
  • (en) Victoria Bomba, « Genealogies of the Waalo matrilineages of Dioss, Logre and TĂ©diègue », Bulletin de l'Institut fondamental d'Afrique noire : Sciences humaines, IFAN, sĂ©rie B, volume 41, numĂ©ro 2, 1979, p. 221-247.
  • Jean Joire, « DĂ©couvertes archĂ©ologiques dans la rĂ©gion de Rao (Bas-SĂ©nĂ©gal) », Bulletin de l'Institut français d'Afrique noire : Sciences humaines, volume 17, numĂ©ro 3-4, IFAN, 1955, p. 249-333.
  • Amadou Wade, « Chronique du Walo SĂ©nĂ©galais (1186–1855) », Bulletin de l'Institut français d'Afrique noire, IFAN, sĂ©rie B, volume 26, numĂ©ro 3/4 (1941, 1964), traduit par B. CissĂ©.
  • Jean-Marc Gastellu, « Petit traitĂ© de matrilinaritĂ© : l'accumulation dans deux sociĂ©tĂ©s rurales d'Afrique de l'Ouest », Cahiers ORSTOM, sĂ©rie sciences humaines (1985)
Ouvrage
  • Alioune Sarr, Histoire du Sine-Saloum (SĂ©nĂ©gal), publiĂ©e par Charles Becker, 1986-1987.
  • Vincent Monteil, Esquisses sĂ©nĂ©galaises, Institut fondamental d'Afrique noire, 1966.
  • Boubacar Barry. Le royaume du Waalo: le SĂ©nĂ©gal avant la conquĂŞte, Éditions Karthala, 1985, (ISBN 2865371417).
  • Oumar Ndiaye Leyti, Le Djoloff et ses Bourba, Les Nouvelles editions africaines (1981). (ISBN 2723608174).
  • Jean Boulègue, Le Grand Jolof, Paris, Édition Façades, Karthala, 1987, p. 30.
  • Yoro Dyao, LĂ©gendes et coutumes sĂ©nĂ©galaises, Cahiers de Yoro Dyao : publiĂ©s et commentĂ©s par Henri Gaden, E. Leroux, 1912.
  • Marguerite Dupire, Sagesse sereer : Essais sur la pensĂ©e sereer ndut, Éditions Karthala, 1994, (ISBN 2865374874).
  • Kathleen E. Sheldon, Historical dictionary of women in Sub-Saharan Africa, volume 1, Scarecrow Press, 2005, (ISBN 0810853310).
  • Bethwell A. Ogot, Africa from the Sixteenth to the Eighteenth Century, University of California Press, 1992, (ISBN 0435948113).
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