Famille de Beaurepaire de Louvagny
La famille de Beaurepaire de Louvagny est une famille subsistante de la noblesse française, originaire de Normandie.
Histoire
La famille de Beaurepaire est une famille de Normandie dont l’ancienneté fut reconnue par Monfaut en 1464 .
Si on se réfère au contrat de mariage du de Jean Gaultier avec Jacqueline de Beaurepaire - fille d’Ambroise I de Beaurepaire, Sgr de Beaurepaire et de Joué-du-Bois, et de Jeanne de Domaigné, fille de Jean de Domaigné et de Jeanne de Jonchère - ou plutôt à sa copie notariée faite en 1654, il est fait mention de la reprise des noms et armes par le fils aîné à naître.
Gratien Gaultier releva donc le nom par lettres patentes du roi Charles IX données à Saint-Germain-en-Laye le et enregistrées le , il fut autorisé avec ses successeurs et descendants, à porter les nom et armes de Beaurepaire, sans être obligé d’y joindre le nom de Gaultier, sur ce qu’il avait représenté conjointement avec son cousin germain Jean de Beaurepaire que le nom de Beaurepaire était sur le point de périr, car ledit Jean de Beaurepaire ne voulait pas se marier.
La filiation continue part de Phélippot Gaultier, écuyer, seigneur de Pierrefitte d’Urou et de Paille. Dans cette recherche sont rappelées des lettres d’anoblissement de 1453 (sans mois ni jour). La pièce la plus ancienne de chartrier de Louvagny, datée du , concerne une reconnaissance de noblesse implicite par l’octroi du maintien du droit à colombier accordé par le Duc d'Alençon.
Filiation
- Louis de Beaurepaire (1570-1620). Âgé de 9 ans, il fut page du duc de Lorraine qui mourut 6 ans après. Il devint alors page de M. de Guise. À sa sortie de page, à 18 ans, il fut gendarme de la compagnie de M. de Halot-Montmorency. Il reçut le une commission de capitaine pour lever cent hommes d’armes ; il était guidon de 50 hommes d’armes des ordres du roi sous la charge du comte de Thorigny en 1594. En 1599, il en reçut d'Henri IV pour récompense de ses services les biens confisqués de plusieurs rebelles criminels de lèse-majesté qui possédaient des places et offices de président et élus de la ville d’Argentan, mais ces rebelles étant tous ses parents et amis, Louis leur rendit peu après tous leurs biens[1]. Il épousa en premières noces, le Prégente d’Oilliamson, veuve en premières noces du baron de la Planche et en deuxièmes noces de Jean de la Moricère, éc. Sgr et patron de Vicques, fille de Thomas d’Oilliamson, chevalier des ordres du Roi, Sgr Vicomtal de Coulibœuf, d’Ouilly et de Fribois. Il n'eut pas d'enfant. En secondes noces, Louis épousa, le Madeleine le Fournier, veuve en premières noces de noble homme Philippe de Bérenger et en deuxièmes noces de Nicolas de Marguerie, Sgr de Bretteville, enseigne de la compagnie du comte de Thorigny, fille et seule héritière de noble homme Pierre le Fournier, Sgr des Aulnais et de Guillemine de Nocey. Sa femme lui fit donation de tous ses biens. Il acquit le les fief, terre et seigneurie de Louvagny mouvant de la châtellenie d’Exmes de Nicolas le Normand, l’acte d’acquêt ne parle ni du château ni de la chapelle attenante à l’église et le prix de la cession s’élève à 2333 écus.
- François de Beaurepaire (1601-1664). Il naquit en 1601. À l’âge de 16 ans, son père l’envoya en Hollande d’où il revint en 1620 lors de la mort de ses parents. Le partage de la succession donna lieu à de grandes querelles, qui allèrent si loin que François fut blessé d’un coup de carabine au bras si grièvement qu’on dut l’amputer. L’assassin fut pris et condamné au supplice de la roue ; c’était un des valets de son frère Philippe. Les deux frères se réconcilièrent et partagèrent à l’amiable la succession le . Il épousa par traité de mariage du Diane de Guerpel, fille de François de Guerpel, Sgr de Bonnebosc, de Perrières, des Loges et de Godichon, chevalier des ordres du Roi, gentilhomme ordinaire de la chambre et de Claude de Franquetot, fille elle-même de Louis de Franquetot, Sgr de St-Jore de Sainteny, chevalier des ordres du Roi, gentilhomme ordinaire de la chambre et de Diane de Montmorency, sa femme. Son mariage constitue une belle alliance. Il obtint par lettres patentes de mai 1651 enregistrées le l’érection de ses terres de Louvagny en plein fief de haubert, avec autorisation de construire un château et une chapelle. C'est l'origine du titre de Comte pour la branche aîné et Vicomte pour les autres. On lui doit le château alors entouré de fossés, bastions, meurtrières et pont-levis qui ont disparu en partie. Il ne reste de ce temps qu’une tour élevée et le pont-levis sur un terre-plein, les fossés ayant été comblés. Il dessina la promenade et, ayant acheté successivement une partie des maisons du village, il fit un parc de 250 acres qu’il entoura de murailles.
- Jacques Alexandre Reine de Beaurepaire (1754-1829). Né à Louvagny le , et fut successivement page à la Grande Écurie du roi (1770), sous-lieutenant au régiment Royal-Lorraine (1773), sous-lieutenant au régiment de Bourgogne cavalerie (1773), puis garde du Corps du roi à la Compagnie de Luxembourg (15-9-1785). Il se trouvait de service à Versailles comme garde du Corps lors des journées des 5 et 6 octobre 1789[2]. On le sait par le fait que, lors de la liquidation de sa retraite de 700 francs accordée à partir du , sa présence à Versailles pendant de ces deux journées lui fut comptée comme une année de campagne de guerre. Il prit part, en 1789, aux assemblées de la noblesse. Pendant la Révolution, sa sœur, ayant quitté l’abbaye aux Dames de Caen, s’installa à Louvagny, ce qui fit que la propriété fut respectée. Il émigra et fit ensuite partie de l’armée des Princes en 1792, puis fut cavalier noble au 2e régiment de l’armée Condé ; il fut nommé chevalier de Saint-Louis le et reçu en cette qualité le (Registre de l’armée Condé). À la date du , il prit un congé en Allemagne jusqu’au et rentra en France vers , car le 23 Fructidor VIII, il demanda sa radiation de la liste des émigrés en fournissant des certificats de complaisance. S’il produisit une attestation certifiant que du au , il avait habité à Paris, 20, rue des Fossés-Saint-Bernard, une partie des témoins cités se récusa par contre par la suite. La municipalité suisse de Landeron certifia de son côté que, d’ à , il avait résidé en Suisse sans prendre part aux opérations des émigrés. Il avait épousé le Louise Elisabeth Gouhier, fille de François Gouhier, sgr de St-Cenery, Duchesnay et de Renée Félicité le Coiffrel.
- Urbain Jacques Dominique de Beaurepaire (1787-1859. Né à Louvagny le . Il émigra en 1792 en Allemagne avec son père et son frère. Après sa rentrée en France, il devint chef d'escadron. Il épousa en premières noces à Paris, le , Aimée Rose de Bazin, née à Rouen, fille d’Antoine de Bazin, ancien officier au régiment des Dragons de Conti et d’Anne Guyot de Mongrant : elle mourut en couches le à Paris, 28, rue Caumartin, et le nouveau-né, Samuel Arthur René mourut le même jour. Il épousa en secondes noces, le , Alexandrine de la Myre, née le 7 Thermidor X à Grivesnes, fille du vicomte de la Myre, ancien officier au régiment des Dragons de Conti et de Camille Goussencourt. Elle avait été enfermée pendant la Terreur, dix-huit mois, à la Conciergerie de Paris, avec sa mère née Montclot et Mademoiselle de Breteuil, qui épousa le comte de Choiseul, 4e duc de Praslin. Après avoir vécu à Champey, près de Pont-à -Mousson, dans une propriété venant de leur oncle Henri le Royer, baron de Montclot, ils achetèrent le château de Filescamps à Braches près de Grivesnes. C’est là que mourut Urbain de Beaurepaire le et sa seconde femme le laissant dix enfants.
Notes
- Dossier bleu
- « Les grands procès de l’Histoire » de Maitre Henri Robert – « Les journées des 5 et 6 octobre » de Marc de Villiers - Extraits des Mémoires de la duchesse de Tourzel, gouvernante des Enfants de France (Première édition, Plon, 1883, page 14, tome I) : … blessés dangereusement, entre autres MM. de Beaurepaire et de Sainte-Marie ; mais ils eurent heureusement le temps de crier : « Sauvez la Reine ! »