Famille d'Arc
La famille d'Arc ou d'Arc du Lys est une famille de la noblesse française souvent considérée comme originaire des Vosges en Lorraine. Selon certains généalogistes, elle serait en réalité originaire de Champagne (Bassigny) et Domrémy qui font partie du bailliage de Chaumont.
Famille d'Arc | ||
Armes de la famille. | ||
Blasonnement | D’azur à une épée d’argent le manche d’or, posée en pal, surmontée d’une couronne royale, flanquée de deux fleurs de lys d’or | |
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Devise | Dieu le veult | |
Période | 1429 - XVIIe siècle | |
Pays ou province d’origine | Champagne (Bassigny) | |
Allégeance | Royaume de France | |
Preuves de noblesse | ||
Autres | filiation prouvé depuis 1429 | |
La famille d’Arc, éteinte en ligne masculine depuis le XVIIe siècle, possède cependant une nombreuse descendance en ligne féminine ayant conservé ou repris son nom, jusqu’à aujourd’hui.
Parmi les familles issues de Rose-Adine et Albertine Gaultier d'Arc, on peut citer les familles Renaudeau d'Arc, Bouchet-Rivière d'Arc, Baudesson de Chanville d’Arc, Melcion d’Arc, d’Alayer de Costemore d’Arc, Rouquayrol d'Arc, Lanery d'Arc, Talbert d'Arc (épouse de Georges Bernanos), Forgeot d'Arc...
Origine
- Jacques d'Arc, fils de Pierre Darc, est né en 1375 à Seffonds, mort en 1431, était un laboureur aisé résidant paroisse de Domrémy, succursale de Greux, diocèse de Langres, bailliage de Chaumont en Bassigny. Outre une maison bien bâtie qui existe toujours, le domaine qu'il possédait avait une étendue d'environ 20 hectares[1], dont 12 de terre labourable, 4 en pâtures et 4 en bois, avec des bœufs, des vaches, des brebis et des chevaux. Jacques d'Arc s'est marié avec Isabelle de Vouthon dite Zabillet Romée née en 1377 à Vouthon-Bas dans le duché de Bar en Lorraine, décédée en 1458.
Principe de noblesse
L'anoblissement accordé à Jeanne d'Arc et à sa famille par le roi Charles VII pose comme problème qu'il ne reste aucune charte originale pour l'attester, mais uniquement des documents attestant de cet anoblissement rédigés postérieurement (NB : un grand nombre de familles anoblies ont elles aussi égaré ou perdu leurs chartes originales). En effet, un incendie ayant détruit en 1737 la plus grande partie des archives de la cour des comptes, un édit du roi ordonna à tous ceux qui avaient des titres qui y ressortissaient d'en faire la présentation, et copie en fut tirée pour réparer, dans la mesure du possible, les ravages du feu. Parmi ces copies se trouve une reproduction des lettres d'anoblissement de la Pucelle que Vallet s'est autorisé à donner comme la meilleure. Il est dit que son texte a été enregistré à la cour des comptes à la date du 16 janvier 1429 d'après des reconstitutions. Ces documents dont nous ne savons s'ils sont authentiques ou déforment une partie de la vérité historique font apparaître que Jeanne d'Arc avait été anoblie par Charles VII, et avec elle ses parents, comme il était d'usage pour asseoir la filiation nobiliaire sans contestation, et par conséquent la filiation présente et à venir de ses frères et sœurs.
Une des copies de la charte d'anoblissement qui nous est parvenue dit que le roi Charles VII la fit Jeanne dame du Lys, sans lui concéder de terre, ni à elle ni à ses frères et sœur, ce qui était contraire à l'usage de l'anoblissement, car le titre visait à asseoir la propriété de façon héréditaire. En d'autres termes, la faisant dame du Lys, le roi Charles VII la liait au royaume et à la nation mais, puisqu'elle s'était vouée à la chasteté et à la pauvreté, il ne lui allouait aucun bénéfice terrestre. Ses frères purent cependant vivre noblement ainsi qu'une grande partie de leur descendance. Ainsi au XVIe siècle, François du Lys, chevalier de Malte, mort en combattant les infidèles en 1580, put aisément faire ses preuves de noblesse et être admis dans cet ordre illustre et des plus élitistes.
Transmission de la noblesse en ligne féminine
Cas unique dans le système nobiliaire français, la noblesse de la famille de Jeanne d'Arc pouvait se transmettre en ligne féminine, d'une part par la volonté de l'acte d'anoblissement, d'autre part par un usage ancien de la noblesse de Champagne. De fait, les lettres patentes d'anoblissement par Charles VII datées de décembre 1429 et janvier 1430, permettent la transmission de la noblesse par les femmes ; ce privilège, devenu exorbitant, fut modifié par de nouvelles lettres royales en 1614 et en 1634, puis aboli définitivement en 1774. Les lettres patentes du roi Louis XIII du 25 octobre 1612 en précisent les contours pour ce qui concerne Charles et Luc du Lys. Ces limitations sont restées de pure forme et de très nombreux descendants des branches féminines ont obtenu au cours du temps la maintenue et confirmation de noblesse, sous nombre de rois de France pendant plus de quatre siècles (voir les listes et les preuves de noblesses présentées par Bouteiller et Braux).
Les dernières lettres patentes en ce sens sont celles attribuées par Charles X, dernier Roi de France légitime, à la famille Gaultier le 24 novembre 1827. Ces lettres sont bien des lettres de maintenue et confirmation et non des lettres d’anoblissement. Elles rappellent que les rois Louis XIII et Henri II ont eux aussi confirmé et maintenu en leur temps des descendants en ligne féminine. Elles mentionnent aussi que le principe exorbitant de transmission de la noblesse par la lignée féminine est justifié par les mérites de Jeanne. Extrait : "... A ces causes, voulant perpétuer le souvenir des glorieux services rendus à la France par Jeanne d'Arc et faire revivre dans la personne des membres actuels de sa famille les prérogatives accordées par les lettres patentes données en 1429 par le roi Charles VII et celles confirmatives accordées par les rois Henri II et Louis XIII en 1550 et 1612..... nous avons, de notre grâce spéciale, pleine puissance et autorité royale reconnu et par les présentes signées de notre main, nous reconnaissons ladite demoiselle Gaultier comme descendante de la famille de Jeanne d'Arc par la ligne féminine. EN CONSEQUENCE nous l'avons confirmée et maintenue, la confirmons et maintenons dans la jouissance et la possession de la noblesse... Voulons qu'elle soit censée et réputée noble... ensemble ses enfants, postérité et descendance à naitre en ligne directe masculine ET FEMININE en légitime mariage. Que comme tels ils puissent prendre en tous lieux et en tous actes la qualité d'écuyer et jouir des rangs et honneurs réservés à notre noblesse... Signé : Charles" (texte cité dans Bouteiller et Braux et strictement conforme aux lettres conservées aujourd'hui dans les archives familiales des descendants). On ne saurait être plus précis et explicite, quant à la transmission de la noblesse par les femmes, que ne le fut le roi Charles X dans ces dernières lettres patentes.
Parmi les familles issues de Rose-Adine et Albertine Gaultier d'Arc, on peut citer les familles Renaudeau d'Arc, Bouchet-Rivière d'Arc, Baudesson de Chanville d’Arc, Melcion d’Arc, d’Alayer de Costemore d’Arc, Rouquayrol d'Arc, Lanery d'Arc, Talbert d'Arc (épouse de Georges Bernanos), Forgeot d'Arc... Il convient de citer parmi les très anciennes familles aujourd'hui subsistantes la famille de Haldat du Lys, issue du mariage de Catherine du Lys et de Georges Haldat, Capitaine d'infanterie, vers l'an 1500. De très nombreuses familles ne portant ni le nom d'Arc, ni le nom du Lys, font aussi valoir leur ascendance johannique. La plus illustre d'entre elles est la famille Tardieu de Maleyssie, issue du dernier descendant mâle de la première maison du Lys, Le marquis de Maleyssie détenait toujours au XIXe siècle une grande partie des archives de la famille du Lys.
Contrairement à ce que l'on peut imaginer, cette transmission par les femmes ne représentait pas, sous l'ancien régime, un gros problème : en effet le système de dérogeance limitait rapidement la multiplication des descendants nobles qui n'avaient pas les moyens de maintenir (vivre noblement) et tombaient automatiquement en roture. Ce privilège a cependant été combattu à plusieurs reprises par l'administration fiscale au cours des siècles. La principale controverse a ce sujet s'est déroulée au XVIe siècle, quand Robert le Fournier et son neveu Lucas du Chemin ont demandé et obtenu leur maintenue de noblesse à l'issue d'un long procès.
Généalogie
Les descendants de ses frères et sœurs
La descendance des frères et sœurs de Jeanne d’Arc a fait l’objet de nombreuses études.
Elle est aujourd’hui assez bien suivie sur plusieurs générations.
On la trouve détaillée dans l'ouvrage de Bouteiller et Braux "La Famille de Jeanne d'Arc", basées sur les archives rassemblées par Charles du Lys au XVIIe siècle et transmises au sein de la famille de Maleissye.
Principales personnalités
- Jacques d'Arc (1380-1440), père de Jeanne d'Arc,
- Jacquemin d'Arc, frère aîné de Jeanne d'Arc,
- Jeanne d'Arc (1412-1431), héroïne française de la guerre de Cent Ans,
- Jean d'Arc, frère et compagnon d'arme de Jeanne d'Arc,
- Pierre d'Arc (1408-1473), frère et compagnon d'arme de Jeanne d'Arc.
Membres contemporains :
- Rémi Mathieu d’Arc
- Roseline Mathieu d’Arc
- Clotilde Forgeot d'Arc [2]
Armes, blasons, devises
- Jeanne d'Arc : « D'azur à une épée d'argent la pointe en haut férue en une couronne et accostée de 2 fleurs de lys d'or. »
- D'Arc du Lys (armes données avec ce surnom par Charles VII aux frères de Jeanne d'Arc) « D’azur à une épée d’argent le manche d’or, posée en pal, surmontée d’une couronne royale, flanquée de deux fleurs de lys d’or ».
Notes et références
- Ernest de Bouteiller et Gabriel de Braux, La famille de Jeanne d'Arc, Paris, Claudin, 1878, p. 185-186.
- Par Christian Panvert et notre correspondant à OrléansLe 17 février 2022 à 09h56, « A Orléans, Clotilde Forgeot d’Arc incarnera Jeanne aux fêtes johanniques », sur leparisien.fr, (consulté le )
Bibliographie
- Auguste Vallet de Viriville, Opuscules historiques de Charles du Lis, descendant de Pierre d’Arc (années 1610, 1612, 1613, 1618 et 1628) étudiés par Vallet de Viriville, Paris, Aubry, 1856 ; Oxford, 1866)
- E. Debouteiller, G de Braux, La Famille de Jeanne d’Arc, Paris, Claudin, 1878 et plusieurs fois réédités depuis.
- Olivier Bouzy, « La famille de Jeanne d'Arc, ascension sociale d'un lignage roturier du XIVe siècle au XVIe siècle » De Domremy... à Tokyo. Jeanne d'Arc et la Lorraine, PUN-Éditions universitaires de Lorraine, Nancy, 2013 (ISBN 978-2-8143-0154-2)
- Léon-Paul Piel, Les Melcion d'Arc, documents généalogiques inédits pour servir à l'histoire de la famille d'Arc, Paris, 1905.