Famille d'Everlange
La famille d'Everlange est une famille subsistante de la noblesse française, originaire du Luxembourg et de Belgique, où elle possédait la seigneurie d'Arloncourt et celle d'Everlingen (Everlange). Elle s'est ensuite établie en Lorraine, où elle est devenue française.
d'Everlange | ||
Armes de la famille. | ||
Période | XIVe - XXIe siècles | |
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Pays ou province d’origine | Luxembourg | |
Origines
La famille d'Everlange est originaire de Bohême[1] dont le nom patronymique était anciennement Teutingen[2]. Elle est citée dans un acte du par lequel Jean Ier de Bohême, dit l’Aveugle, roi de Bohême et comte de Luxembourg, donne à Jean d’Everlange en un sixième de la haute justice du ban(seigneurie) d’Arloncourt[1] - [3] et la seigneurie d'Everlange (aussi appelé Everlingen en allemand)[1] - [3] - [4]. La famille d'Everlange s'établit alors au Luxembourg[1].
Histoire
Branche aînée
Vers , Robert d'Everlange achète la terre de Witry et s'y installe, prenant le surnom d'Everlange-Witry[1]. Ce Robert d'Everlange, seigneur d'Everlingen en [4], décède sans enfant[5]. C'est son frère Nicolas d'Everlange, époux de Jeanne de Jodinville qui lui succède[5].
La filiation de cette famille est suivie depuis le XVIe siècle, avec Nicolas d'Everlange qui épouse Marie-Thirionette de Vance, dont est issu Bernard d'Everlange[3]. Bernard d'Everlange est échevin d’Arlon en 1545, sous-prévôt du marquisat d’Arlon en 1561 et seigneur d’Arloncourt et du Châtelet. En 1564, il fonde les forges du Châtelet-Bas et du Pont d'Oye, à Habay-la-Neuve. Il meurt en et est inhumé dans le chœur de l’église des Carmes, à Arlon - [3].
Son dernier fils, Nicolas d'Everlange, membre du siège des nobles du duché de Luxembourg et du comté de Chiny dès 1605, épouse Marie de Lamborel[6] en 1583, et acquiert en 1597 la seigneurie de Witry, dans la province belge de Luxembourg[7]. Il rebâtit le château de Witry en le fortifiant de quatre tours et de fossés[7]. La seigneurie de Witry reste la propriété de la famille jusqu’en 1783[1] (pierres tombales subsistantes dans l’église de Witry, commune de Léglise, Belgique). À cette époque, elle est vendue au duc de Looz, seigneur de Sainte-Marie[1]
La branche ainée de Witry s’est éteinte en 1815, à la mort à Odessa de Robert Joseph d'Everlange de Witry.
Branche cadette
La branche cadette de Bellevue descend de Salomon d'Everlange, fils cadet de Nicolas, né le [7] et mort en 1642, il était seigneur de Pallen[7].
Son fils, Georges Frédéric d'Everlange, issu de son mariage avec Marie Salomé de Roben, devient, par son mariage avec Claude Marguerite de Gourcy[8], célébré en 1673 au château de Falkenstein (comté de Vianden), seigneur de Gorcy, à Longuyon, et s’installe en Lorraine. En 1693, Georges Frédéric rend foi et hommages à Louis XIV, roi de France, puis en 1699, la Lorraine et le Barrois ayant été rendus à leur souverain légitime, Georges Frédéric rend foi et hommages à Léopold Ier de Lorraine, duc de Lorraine et de Bar.
Son fils Jean Nicolas d'Everlange, né en 1679, épouse le à Saint-Mard (Gaume) (Belgique), Margueritte de Laittres, fille de Philippe Edmond de Laittres, seigneur de Saint-Mard, gouverneur et prévôt de Virton et de Marie Elisabeth de Nassau-Detzem, dame de Belven[8]. Par son mariage, Jean Nicolas devient seigneur de Belven. C’est par une francisation du nom de cette seigneurie que le nom de cette branche devient d’Everlange de Bellevue. Jean Nicolas meurt le à Longuyon.
Son fils, Albert Hyacinthe d'Everlange, est seigneur de Pallen, Belven, Longuyon et Saint-Mard[8]. Il épouse Marie-Antoinette de Rolly en 1725[8] et fait carrière en tant qu’officier au service impérial.
Le dernier fils d’Albert Hyacinthe, Léopold Dieudonné[8], né le et mort le , seigneur de Belven, suit une carrière militaire et laisse une postérité.
Son fils, Jean Léopold Dieudonné d'Everlange, né le , est écuyer et seigneur de Belven. Il s’engage dans la Garde impériale en 1807. Décoré de l'ordre national de la Légion d'honneur en 1809 des mains de l’Empereur Napoléon Ier sur le champ de la Bataille d'Essling, il est également fait chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis le durant l'expédition d'Espagne. Jean Léopold Dieudonné épouse le Jeanne Boissier, fille d’Henry Boissier, notaire royal à Vauvert dans le Gard, et s’installe à Nîmes.
La famille d'Everlange de Bellevue a été admise à l'ANF en 1981[9].
Armes et devise
- Armes : D'azur à la fasce d'argent, accompagnée de deux étoiles d'or, l'une en chef, l'autre en pointe[4]
- Devise : Stella duce (Conduit par l'Ă©toile)
Filiation
- Théodore-Ignace d'Everlange-Witry, fils de Robert d'Everlange et de Marguerite-Charlotte de Warnant[10]. Major au régiment de Puebla au service de l'impératrice Marie-Thérèse[10]. Il participe à la Guerre de Sept Ans et s'est surtout distingué à la bataille de Kolin en [1] - [11]. En , il épouse Marie-Anne de Stensch, fille du général russe George von Stensch[11].
- Louis Hyacinthe d'Everlange de Witry (1719-1799), né au château de Witry[12]. Chanoine noble de la métropole de Tournai[13], aumônier d’honneur de S.A.R. le prince Charles Alexandre de Lorraine[14] en 1749, sur-intendant de ses cabinets de raretés à la Cour de Bruxelles et membre de l’académie impériale et royale des sciences et belles lettres de Bruxelles en 1773[12] - [14]. Il est l'auteur de plusieurs mémoires scientifiques, ainsi que de plusieurs autres essais dont : Extrait d’un éloge de Marie-Thérèse d’Autriche, Mélanges sérieux et comiques, Réflexions sur la politesse ou la civilité moderne, Suppléments aux germanismes, Courtes réflexions critiques faites par un belge sur les germanismes.
- Jean-Bernard-Auguste d'Everlange de Witry (1749-1813), colonel au service de l’Électeur Palatin, chambellan de S.M. Maximilien Ier, roi de Bavière[12] - [15]. Il a racheté la terre de Chesnes-à -Han et y décède le sans avoir été marié[15].
- Robert-Joseph d'Everlange de Witry (1754-1815), dit le Chevalier de Witry, page de S.A.R. le prince Charles Alexandre de Lorraine, officier au régiment Royal-Suédois[12], entre chez les Jésuites dans l'empire russe (à Dunebourg) en 1804 où il est connu sous le nom de 'Père Everlingen'[1], directeur de l’instruction publique et des collèges d’Odessa[1].
- Pierre-Émile d'Everlange de Bellevue (1820-1899), curé-doyen de Saint-Gilles, dans le Gard, en 1873, chanoine honoraire de Nîmes, Digne et Montpellier, missionnaire apostolique, directeur de l’œuvre des Domestiques, auteur de plusieurs ouvrages dont Histoire de Saint Gilles : Sa vie, son abbaye, sa basilique, son tombeau, Saint Gilles et son Pèlerinage : Manuel du Touriste et du Pèlerin, Vies des Saintes Servantes, Devoirs des servantes en exemple et Jérusalem et les lieux saints : impressions et souvenirs d’un pèlerin, il est inhumé en gisant dans la crypte de l’abbatiale de Saint-Gilles.
Références
- NeĂżen 1860, p. 167.
- De Kessel 1869, p. 52.
- De Kessel 1869, p. 53.
- Vannérus 1904, p. 22.
- Vannérus 1904, p. 23.
- Vannérus 1904, p. 25.
- De Kessel 1869, p. 55.
- De Kessel 1869, p. 56.
- « Table des familles, lettre E », sur site de l'ANF (consulté en )
- Vannérus 1904, p. 14.
- De Kessel 1869, p. 58.
- NeĂżen 1860, p. 165.
- Vannérus 1904, p. 27.
- De Kessel 1869, p. 60.
- De Kessel 1869, p. 61.
Bibliographie
- Charles René d'Hozier, Armorial Général de France : Lorraine-Luxembourg, 1697
- Jean Bertholet, Histoire Ecclésiastique et Civile du Duché de Luxembourg et Comté de Chiny, 1743
- Auguste Neÿen, Biographie luxembourgeoise. Histoire des hommes distingués originaires de ce pays, considéré à l'époque de sa plus grande étendue ou qui se sont rendus remarquables pendant le séjour qu'ils y ont fait, t. 1, Pierre Bruck, , 480 p.
- Pierre Napoléon Célestin Charles Auguste de Kessel, Livre d’Or de la Noblesse Luxembourgeoise, Arlon, J. Everling, , 227 p. (lire en ligne)
- Charles Piot, Biographie nationale publiée par l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, 1878
- Émile Tandel, Les communes luxembourgeoises, Arlon, Institut archéologique du Luxembourg, 1889–1894
- P. Errard, La famille d’Everlange, Bulletin des Naturalistes et Archéologues du Nord de la Meuse, 1922
- Jean-Claude Loutsch, Armorial du pays de Luxembourg, Luxembourg, Publications nationales du Ministère des Arts et des Sciences,
- Michèle Galand, Louis-Hyacinthe d’Everlange de Witry, L’Académie impériale et royale de Bruxelles, ses académiciens et leurs réseaux intellectuels au XVIIIe siècle (page 203-205), Éditeur scientifique Hervé Hasquin, 2009
- J. Vannérus, « Documents relatifs à la seigneurie de Linière et à la famille d'Everlange 1681-1805 », Annales, Arlon, Institut archéologique du Luxembourg, vol. 58e année, no 39,‎ , p. 1-28 (lire en ligne)