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Fairlight CMI

Fairlight CMI est une gamme de synthétiseurs échantillonneurs (CMI signifiant Computer Musical Instrument).

Un Fairlight CMI I ou II.

Histoire

La marque australienne Fairlight (en) est à l'origine des premiers échantillonneurs musicaux. La société est créée vers 1976 par Peter Vogel, Kim Ryrie et avec l'aide technique de Tony Furse.

Le nom Fairlight vient de la localité des parents de Peter Vogel, lieu où a été développé le prototype avant la création réelle de la société. C'est en fait le nom d'une des baies qui entourent la ville de Sydney.

Peter Gabriel semble être le premier musicien de renom auquel Peter Vogel ait présenté le Fairlight[1]. Il l'utilisera pour des sons de verre brisé sur l'album Peter Gabriel dès 1980, ainsi que pour sa chanson Shock the Monkey[2]. Après Kate Bush et Stevie Wonder en 1980, Jean-Michel Jarre l'utilise en 1981[3] tout comme Louis Chedid, Celmar Engel, Bernard Lavilliers, ou le groupe Indochine. Daniel Balavoine le popularise aux yeux du grand public français en 1985 avec son dernier album Sauver l'amour[4].

Le musicien anglais Mike Oldfield n'hésite pas à utiliser l'instrument sur scène lors de ses concerts.

Il est aussi utilisé dans les bandes originales de films par Klaus Doldinger pour Das Boot, Giorgio Moroder pour Scarface ou Mike Oldfield dans La Déchirure.

90125 du groupe Yes, Five Miles Out de Mike Oldfield, Peter Gabriel de Peter Gabriel et Zoolook de Jean-Michel Jarre sont des exemples d'albums ayant utilisé intensivement le Fairlight.

Au milieu des années 1980, l'omniprésence du Fairlight CMI dans la pop et la synthpop anglo-saxonnes est telle que les crédits de l'album No jacket required de Phil Collins (1985) mentionnent ironiquement : « There is no Fairlight on this record » (« Il n'y a pas de Fairlight sur ce disque »).

Évolution

Le clavier commémoratif des 25 ans de Fairlight : il a une plaque explicative et les touches sont signées.

À l'origine du Fairlight CMI, on trouve les travaux de Tony Furse sur plusieurs synthétiseurs analogiques et numériques (principalement les Qasar I et II). Ce dernier a déjà créé sa propre société, Creative Strategies, à Sydney en 1975. Consultant auprès de Motorola, il met au point une machine biprocesseur (basée sur deux Motorola 6800 et sur l'architecture EXORciser de Motorola) appelé QASAR. Cet ordinateur constitue l'architecture fondamentale des CMI, les échantillonneurs de Fairlight.

Le prototype du Fairlight est le QASAR M8[5], qui est en fait un QASAR équipé d'une carte audio, de la gestion d'un clavier musical et d'un stylo optique. L'électronique de cette machine est très proche des EXORciser de Motorola. Bien que cette machine n'échantillonne pas encore, elle reste révolutionnaire à l'époque car elle permet de manipuler graphiquement les paramètres d'un son. Cependant, les ko attribués à chaque son la font juger limitée en potentiel et la machine reste un prototype.

Lorsque le CMI est lancĂ©, c'est le premier Ă©chantillonneur 8 bits en 16 kHz. La mĂ©moire attribuĂ©e Ă  chaque son est de ko. Le système d'exploitation est une adaptation relativement lĂ©gère du MDOS de Motorola, renommĂ© pour l'occasion en QDOS par Fairlight en changeant le M en Q pour QASAR. Les commandes sont exactement les mĂŞmes que sur le MDOS (système employĂ© sur les machines de dĂ©veloppement EXORciser). Il dispose de lecteurs de disquettes 8 pouces, d'une capacitĂ© d'environ 256 ko et ensuite d'environ 512 ko.

La gamme s'étend par la suite aux appareils suivants (entre parenthèses figure le nom du processeur utilisé) :

  • CMI I 8 bits 24 kHz (2 Ă— 6800) ;
  • CMI II 8 bits 30,2 kHz (2 Ă— 6800 + 6809 pour l'option MIDI) ;
  • CMI IIx 8 bits 30,22 kHz (2 Ă— 6809 + 68000 pour l'option SMPTE) ;
  • CVI (6809) ;
  • Voice Tracker (68008) ;
  • CMI III 16 bits 100 kHz (mono) et 50 kHz (stĂ©rĂ©o) (10 Ă— 68000 + 6800 + 68B09 + 14 MB).

La société rencontre ensuite des problèmes financiers. Elle sort les modèles suivants :

  • MFX (CMI III avec D2D) (10 Ă— 6809 + 68000 + 56K) ;
  • MFX2 (Super CMI III) (10 Ă— 6809 + 68000 / 68020 + 56K / 96K) ;
  • MFX3 (nouvelle architecture 68040).

De nouveaux problèmes financiers sont rencontrés. La société produit le MFX3+ (DSP Shark).

DĂ©veloppement

Quasar M8 CMI (1975-1977)

  • Prix de base de 20 000 USD
  • Deux microprocesseurs Motorola 6800
  • FabriquĂ© par Fairlight et Creative Strategies
  • 8 voix (pas d'Ă©chantillonnage, synthèse sonore additive avec 128 harmoniques)
  • MĂ©moire : 4 ko par voix
  • Synthèse : synthèse sonore additive (ou synthèse de Fourier) ; contrĂ´le dynamique des harmoniques, Ă©dition de forme d'onde
  • Lecteur de bande perforĂ©e

CMI Series I (1979)

  • 12 000 ÂŁ
  • Premier Ă©chantillonneur musical
  • 8 voix de polyphonie
  • CaractĂ©ristiques d'Ă©chantillonnage : 8 bits Ă  16 kHz (mono) maximum
  • MĂ©moire : 16 ko par voix
  • Biprocesseur Motorola 6800
  • Synthèse : dessin de forme d'onde grâce au stylo optique, contrĂ´le dynamique des harmoniques, Ă©dition de forme d'onde
  • Clavier musical : 73 notes avec vĂ©locitĂ© mais sans aftertouch + clavier esclave de 73 notes, 2 boutons on/off, 3 faders linĂ©aires
  • Clavier terminal : 62 touches
  • SĂ©quenceur : enregistreur simple
  • Langage script de composition : Music Composition Language (MCL)
  • VidĂ©o : moniteur de 12 pouces, dĂ©finition de 512Ă—256 pixels (16 Kbits), monochrome vert
  • Deux lecteurs de disquettes de 8 pouces (~256 ko maximum par disquette)

CMI Series II (1980)

  • 15 000 ÂŁ
  • 8 voix de polyphonie
  • CaractĂ©ristiques d'Ă©chantillonnage : 8 bits de 2 100 Ă  30 200 kHz (mono)
  • MĂ©moire : 16 ko par voix, 64 ko pour le logiciel système
  • Biprocesseur Motorola 6800, en option une carte MIDI Motorola 6809
  • Synthèse : dessin de forme d'onde grâce au stylo optique, contrĂ´le dynamique des harmoniques, Ă©dition de forme d'onde
  • Clavier : 73 touches non lestĂ©es, sensibles Ă  la vĂ©locitĂ© + clavier esclave
  • ContrĂ´le : par MIDI
  • SĂ©quenceur : clavier de sĂ©quence basique, support du Music Composition Language (MCL)
  • MĂ©moire vidĂ©o : 16 ko (512Ă—256 pixels)
  • Deux lecteurs de disquettes de 8 pouces (~512 ko maximum par disquette)

CMI Series IIx (1983)

  • 20 000 ÂŁ
  • 8 voix de polyphonie
  • CaractĂ©ristiques d'Ă©chantillonnage : 8 bits de 2 100 Ă  30 200 kHz (mono)
  • MĂ©moire : 16 ko par voix, 256 ko pour le logiciel système
  • Biprocesseur Motorola 6809, un 68000 pour la carte MIDI / SMPTE.
  • Synthèse : dessin de forme d'onde grâce au stylo optique, contrĂ´le dynamique des harmoniques, Ă©dition de forme d'onde
  • Clavier : 73 touches non lestĂ©es, sensibles Ă  la vĂ©locitĂ© + clavier esclave
  • ContrĂ´le : par MIDI et SMPTE time code
  • SĂ©quenceur : clavier de sĂ©quence basique, support du Music Composition Language (MCL), Page R
  • MĂ©moire vidĂ©o : 16 ko (512Ă—256 pixels)
  • Deux lecteurs de disquettes de 8 pouces (~512 ko maximum par disquette)
  • Quelques rares versions avec disque dur et lecteur de bande magnĂ©tique DC600
Un Fairlight CMI III ou MFX ; au premier plan, un clavier de contrĂ´le de MFX.

CMI Series III (1985)

  • 76 000 dollars australiens
  • 16 voix de polyphonie (extensibles)
  • CaractĂ©ristiques d'Ă©chantillonnage : 16 bits Ă  100 kHz (mono) ou 50 kHz (stĂ©rĂ©o)
  • MĂ©moire : 14 Mo extensibles Ă  32 Mo puis 64 Mo sur la dernière version, 356 ko pour le système
  • Biprocesseur Motorola 6809, un 6809 par carte de deux voix, un 68000 remplaçable par un 68020 pour la carte de traitement des tables d'ondes, un 68000 pour la carte MIDI / SMPTE.
  • Synthèse : tables d'ondes libre par tablette graphique, FFT, Ă©dition de tables d'ondes
  • Clavier : 73 touches non lestĂ©es, sensibles Ă  la vĂ©locitĂ© (compatible MIDI)
  • ContrĂ´le : par MIDI et SMPTE time code
  • SĂ©quenceur : CAPS (sĂ©quenceur de composition, arrangement et lecture), 80 voix de polyphonie, support du Music Composition Language (MCL)
  • Disque dur et lecteur de bande magnĂ©tique DC600 (ESDI, SCSI), un lecteur de disquettes de 8 pouces (~512 ko maximum par disquette)

Références

  1. « Fairlight The Whole Story », sur www.anerd.com (consulté le ).
  2. (en) John Twells, « The 14 most important synths in electronic music history – and the musicians who use them », Fact,‎ (lire en ligne).
  3. (en) « History (and future) ».
  4. Didier Varrod (préf. Jean-Jacques Goldman), Le roman de Daniel Balavoine, Fayard, (ISBN 978-2-213-62784-7), p. 104.
  5. (en) DJ Pangburn, « How One of the Most Important Synthesizers Ever Was Unearthed and Digitized », sur Motherboard, (consulté le ).

Liens externes

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