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Facteur de croissance

En biologie, un facteur de croissance métabolique est une substance organique nécessaire à la croissance d'un organisme ou microorganisme, à l'exclusion de la source de carbone et d'énergie, substance qu'il ne peut synthétiser ou ne peut synthétiser en quantités suffisantes. Attention, il existe aussi des facteurs de croissance utilisés dans les cultures de cellules eucaryotes qui sont le plus souvent des agents mitogÚnes.

Ces substances sont :

  • des coenzymes ou prĂ©curseurs de coenzymes qui sont souvent des vitamines pour les ĂȘtres pluricellulaires et peuvent ĂȘtre des prĂ©curseurs d'hormones (cholĂ©calcifĂ©rol ou vitamine D par exemple)
  • des bases azotĂ©es ou des nuclĂ©otides
  • des acides aminĂ©s (ce sont les acides aminĂ©s essentiels des animaux)

Les antibiotiques utilisĂ©s en alimentation animale dans le but d'accroitre la production sont parfois qualifiĂ©s de facteurs de croissance car ils dopent la croissance. À titre d'exemple pour l'Europe, l'avilamycine, la flavomycine, le lasalocide, le monensine, la salinomycine sont trĂšs utilisĂ©s au dĂ©but des annĂ©es 2000 Ă  des doses d'environ 20 grammes par tonne d'aliment, alors que d'autres comme l'Avoparcine, la bacitracine, le carbadox, l'olaquindox, la spiramycine, la tylosine et la virginiamycine sont interdits (en Europe) depuis 1997-1998). Voir [1] - [2] - [3] - [4].

Cette utilisation, souvent illégale, est combattue ou régulée en raison de l'antibiorésistance ainsi acquise par les microorganismes commensaux ou pathogÚnes des animaux élevés et transmissibles à l'homme..

Les facteurs de croissance

Chaque microorganisme a des besoins en facteurs de croissance bien spécifiques.

Certains se dĂ©veloppent, Ă  l'instar de nombreux vĂ©gĂ©taux, uniquement Ă  partir de la source de carbone et d'Ă©nergie du milieu. Leurs besoins sont comparables Ă  d'autres qui ont absolument besoin de certaines molĂ©cules mais ils les fabriquent tous (prototrophes). Par exemple la thiamine est indispensable au mĂ©tabolisme Ă©nergĂ©tique de la plupart des ĂȘtres vivants et doit donc soit ĂȘtre synthĂ©tisĂ©e Ă  partir de la source de carbone et d'Ă©nergie, soit trouvĂ©e dans le milieu. Elle est donc un facteur de croissance (mĂ©tabolique) pour l'organisme vivant considĂ©rĂ©. C'est le cas de l'homme ou cette molĂ©cule est considĂ©rĂ©e comme vitamine. Les organismes ayant besoin de facteurs de croissance sont dits auxotrophes.

Par exemple, certaines souches de Proteus vulgaris sont auxotrophes vis-à-vis de l'acide nicotinique, car incapable de croßtre sur un milieu de culture minimum n'en contenant pas. Contrairement à certaines souches d'Escherichia coli qui peuvent cultiver sur un tel milieu car elles sont capables de synthétiser l'acide nicotinique, elles sont prototrophes.

Le besoin en facteur de croissance des auxotrophes est trÚs variable en nature et quantité, souvent à des concentrations trÚs faibles. Si la concentration est trop faible, le facteur de croissance est alors un facteur limitant de la croissance.

Milieu de croissance

Milieu minimum

Un milieu minimum est un milieu comportant les éléments chimiques strictement nécessaires à la croissance d'un organisme vivant prototrophe, en particulier bactérien, sous une forme utilisable. La composition d'un milieu minimum comprend :

  • une source de carbone et d'Ă©nergie, souvent le glucose (sauf pour les photosynthĂ©tiques qui utilisent le dioxyde de carbone et la lumiĂšre) mais d'autres glucides, acides aminĂ©s ou lipides peuvent ĂȘtre introduites.
  • des ions minĂ©raux
    • Ă  concentration relativement Ă©levĂ©e :
      • cations : Ca2+, K+, Na+, Mg2+, Fe2+ ou Fe3+, NH3/NH4+
      • anions : Phosphates, Sulfate, Nitrate

    • Ă  concentration trĂšs faible (oligoĂ©lĂ©ments) : Cu, Zn, Co, Ni, B, Ti

  • de l'eau, indispensable Ă  toute vie

Le pH doit ĂȘtre adaptĂ© au microorganisme cultivĂ©.

Milieux complexes

Pour les auxotrophes doivent ĂȘtre ajoutĂ©s les facteurs de croissance. Ils sont apportĂ©s de façon souvent trĂšs empirique sous forme de "peptones", y compris des extraits de levure (ou peptone de levure). Ces peptones au sens large, fabriquĂ©es Ă  partir de viande, de vĂ©gĂ©taux, de champignons (levure)
 apportent de nombreux Ă©lĂ©ments, acides aminĂ©s, coenzymes ou prĂ©curseurs, bases azotĂ©es, ions minĂ©raux
 en quantitĂ©s variables selon la source. Les lipides, en particulier le cholestĂ©rol, sont absents. La stĂ©rilisation Ă  la chaleur peut dĂ©truire certaines molĂ©cules, notamment le NAD/NADH qui est hydrolysĂ©.

Certains organismes ne se contentent pas de ces peptones, mĂȘme riches car des Ă©lĂ©ments manquent. L'addition de sĂ©rum, de sang ou mĂȘme de coenzyme (comme le NAD) sont ainsi parfois nĂ©cessaires. Des lipides sont ainsi apportĂ©s.

D'autres microorganismes doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©s de molĂ©cules toxiques. Citons l'intĂ©rĂȘt du sang frais apportant une catalase neutralisant le peroxyde d'hydrogĂšne (eau oxygĂ©nĂ©e).

IntĂ©rĂȘt de la connaissance des besoins

La connaissance des besoins est nécessaire pour assurer la culture de microorganismes recherchés. Le cas des HÊmophilus est trÚs intéressant car leur classification est justement basée sur le besoin en hémine et/ou NAD.

Un milieu permet de montrer le caractĂšre prototrophe de certains microorganismes : Citrate de Simmons.

Le milieu pour auxanogramme (du carbone) est ajusté en facteurs de croissance pour permettre l'étude des sources de carbone.

Utilisation du besoin pour le dosage d'un facteur de croissance

La croissance d'un microorganisme auxotrophe pour un facteur de croissance donné dépend de la concentration en facteur de croissance. Elle est nulle en son absence, croit ensuite jusqu'à un plateau. La mesure de la croissance d'une solution inconnue du facteur permet son dosage en relation avec une gamme d'étalonnage.

Ces méthodes microbiologiques sont fortement concurrencées par des méthodes chimiques, en particulier l'HPLC (chromatographie liquide haute performance)

Notes et références

  • Joffin Jean-NoĂ«l, Leyral Guy, Dictionnaire des Techniques, CRDP d'Aquitaine rĂ©seau CanopĂ©, 2014, 5e Ă©dition, 418 p., (ISBN 978-2-8661-7515-3)
  1. Sanders, P. (2001). Résistance aux antibiotiques en pratique vétérinaire. Etat des lieux et mesures de prévention. Antibiotiques, 3(4), 225-232.(résumé)
  2. Sanders, P., Bousquet-Mélou, A., Chauvin, C., & Toutain, P. L. (2011). Utilisation des antibiotiques en élevage et enjeux de santé publique. INRA Productions animales, 24(2), 199-204.
  3. Corpet, D. E. (2000). Mécanismes de la promotion de croissance des animaux par les additifs alimentaires antibiotiques. Revue de Médecine Vétérinaire, 151(2), 99-104.
  4. Corpet, D. E. (2000). Mechanism of antimicrobial growth promoters used in animal feed. Revue de Médecine Vétérinaire, 151(2), 99-104.(résumé)
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