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FĂȘte nationale de la Lorraine

La FĂȘte nationale de la Lorraine et des Lorrains, fĂȘte traditionnelle lorraine, se fĂȘte le 5 janvier.

Statue de RenĂ© II de Lorraine Ă  la place Saint-Epvre Ă  Nancy. Cette place est aujourd'hui un des lieux de commĂ©moration pour la FĂȘte nationale de la Lorraine.

Ainsi, Ă  l’instar de bien d’autres États, l’ancienne nation Lorraine avait sa propre fĂȘte nationale, qui est d’ailleurs l’une des plus anciennes du monde. InstaurĂ©e en 1477 sous l’ancien rĂ©gime du duchĂ© de Lorraine, la fĂȘte commĂ©more la victoire des Lorrains lors de la cĂ©lĂšbre bataille de Nancy, qui mit fin aux guerres de Bourgogne.

Cette fĂȘte est trĂšs mĂ©connue, y compris des Lorrains eux-mĂȘmes. En effet, depuis l’annexion de la Lorraine par le royaume de France en 1766, le gouvernement français fit interdire cette cĂ©lĂ©bration ainsi que bien d’autres manifestations propres Ă  ce territoire, afin d’effacer toute trace du passĂ© de la Lorraine en temps qu’État indĂ©pendant.

Historique et origine de la fĂȘte

Les origines du conflit entre la Lorraine et la Bourgogne

La guerre de Bourgogne est le rĂ©sultat d’une politique expansionniste menĂ©e par les États bourguignons, qui possĂ©daient au XVe siĂšcle un vaste territoire, alors composĂ© des duchĂ© et comtĂ© de Bourgogne, lesquels correspondaient approximativement aux actuelles rĂ©gions historiques de la Bourgogne et de la Franche-ComtĂ©, ainsi que les Pays-Bas bourguignons, qui couvraient quant Ă  eux Ă  peu prĂšs les territoires de l’actuel BĂ©nĂ©lux. Le duc de Bourgogne, Charles le TĂ©mĂ©raire, avait pour projet de rĂ©unir territorialement tous ses États, la Lorraine qui les sĂ©parait Ă©tait donc une cible.

La prise de possession du duchĂ© de Gueldre, puis du landgraviat de Haute-Alsace (ancien comtĂ© de Sundgau) ainsi que du Brisgau (Sud-ouest du Bade-Wurtemberg), a facilitĂ© une future invasion des cantons Suisses pour des raisons purement politiques. Lors du traitĂ© de TrĂšves, le duc de Bourgogne avait pris soin de passer un accord avec le jeune duc de Lorraine RenĂ© II. Ce dernier, privĂ© d’alliĂ©s, n’eut pas d’autre choix en garantie de paix que d’accepter le libre passage dans ses duchĂ©s ainsi que l’installation de garnisons bourguignonnes dans plusieurs grandes citĂ©s lorraines. Mais, conscient du dĂ©sir expansionniste du TĂ©mĂ©raire et au vu des abus perpĂ©trĂ©s par les troupes bourguignonnes, RenĂ© II finit par dĂ©clarer la guerre le 9 mai 1475. Vaincu, RenĂ© II prit la fuite et alla rejoindre ses alliĂ©s suisses pour qui il se battit. AprĂšs ses dĂ©faites sur ces territoires, le duc de Bourgogne se tourna vers la Lorraine qui, entre-temps, s’était rĂ©voltĂ©e contre l’occupant. RenĂ© II, soutenu par les Alsaciens et les mercenaires suisses, dĂ©cida de reprendre ses duchĂ©s et Ă©crasa ses ennemis lors de cette bataille dĂ©cisive devant Nancy le 5 janvier 1477.

La proclamation de la fĂȘte nationale

AprĂšs sa victoire, le duc de Lorraine dĂ©clara le 5 janvier jour national de la Lorraine, et organisa chaque annĂ©e des dĂ©filĂ©s dans les rues de Nancy pour cĂ©lĂ©brer la victoire des Lorrains et ainsi dĂ©velopper davantage le patriotisme lorrain. Selon les chroniqueurs de l’association Groupe BLE Lorraine « lors de cette journĂ©e, RenĂ© II sortait de son palais ducal et allait boire un verre dans une auberge aux alentours de la Grande rue. On gardait ensuite prĂ©cieusement le verre dans lequel le duc avait bu ».

ParallĂšlement Ă  cette fĂȘte, RenĂ© II fit Ă©galement Ă©difier sur les lieux de la bataille l'Ă©glise Notre-Dame-de-Bonsecours. Le duc fit bĂątir aussi dans la ville de Nancy la chapelle des Cordeliers, qui devint par la suite le mausolĂ©e des ducs de Lorraine. Enfin, le duc fit Ă©lever une imposante basilique Ă  Saint-Nicolas-de-Port pour symboliser sa reconnaissance envers le Saint Patron de la Lorraine, Ă  qui il avait demandĂ© la victoire, relançant ainsi le culte de Saint Nicolas qui existait dĂ©jĂ  en Lorraine depuis le XIe siĂšcle. C'est d'ailleurs Ă  partir de la victoire de RenĂ© II que l'on vit apparaĂźtre en Lorraine les traditionnelles pĂątisseries CoualĂ© ou Mannele lors de la pĂ©riode festive de la Saint Nicolas.

Sous l'annexion française

Au XVIIIe siĂšcle, le duc François III de Lorraine, devenu empereur du Saint-Empire-Romain-Germanique, dut renoncer Ă  la Lorraine en garantie d'une paix avec la France. PrivĂ©e de son duc, la Lorraine fut mise en viager. Le roi dĂ©chu de Pologne, Stanislas Leszczynski, y fut alors investi duc de Lorraine par le roi de France Louis XV, sous la condition que cette derniĂšre revienne Ă  la France Ă  la mort du duc. Bien qu’encore indĂ©pendante jusqu’en 1766, durant le rĂšgne de Stanislas un chancelier fut placĂ© en Lorraine afin de prĂ©parer les Lorrains Ă  devenir français. Ce chancelier, Chaumont de La GalaiziĂšre, fit entre autres interdire la fĂȘte nationale de la Lorraine. Quelques Lorrains continuaient pourtant de la cĂ©lĂ©brer sous le couvert de l’épiphanie. Mais, du fait de la rĂ©pression, la fĂȘte tomba peu Ă  peu dans l’oubli.

CommĂ©moration de la FĂȘte nationale de la Lorraine, par le Parti Lorrain, Ă  la place Saint-Epvre Ă  Nancy le 6 janvier 2019.

La fĂȘte nationale de la Lorraine depuis le XXe siĂšcle

En 1977, 500 ans exactement aprĂšs la victoire de RenĂ© II, l’association MĂ©moire des Lorrains fit renaĂźtre la fĂȘte de la Lorraine en la cĂ©lĂ©brant tous les ans au monument commĂ©moratif de la bataille de Nancy, Ă  la dite place de la Croix de Bourgogne Ă  Nancy.

Pour des raisons de mĂ©sentente politique avec les personnes cĂ©lĂ©brant l'Ă©vĂ©nement Ă  la place de la Croix de Bourgogne, le Parti lorrain dĂ©cida de la relancer en un autre lieu, place Saint-Epvre, toujours Ă  Nancy, devant la statue du duc RenĂ© II de Lorraine, avec l'objectif officiel de « redonner tout son sens Ă  la FĂȘte nationale des Lorrains »[1].

Sources

Références

  1. « FĂȘte Nationale des Lorrains » (consultĂ© le )

Articles connexes

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