FĂȘte du roi de l'oiseau
La fĂȘte du roi de l'oiseau (Ă©galement appelĂ©e fĂȘtes renaissance du roi de l'oiseau) se dĂ©roule la troisiĂšme semaine du mois de septembre, dans la ville du Puy-en-Velay (France).
FĂȘte du roi de l'oiseau | |
Grand dĂ©filĂ© en costumes de la fĂȘte du roi de l'oiseau, au Puy-En-Velay (France). | |
Date | TroisiĂšme semaine du mois de septembre |
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Lié à | la Renaissance |
Historique
En 1524 le jeu de lâoiseau est apparu pour la premiĂšre fois au Puy-en-Velay. Cette coutume, instaurĂ©e bien longtemps auparavant par Charles V, consistait Ă essayer d'abattre un oiseau de chiffon appelĂ© le Papegai (Papagai[1] en occitan qui signifie perroquet) dâun coup dâarquebuse ou dâune flĂšche[2]. Le jeu avait lieu le Lundi de PentecĂŽte[3]. Le vainqueur, proclamĂ© Roi pour une annĂ©e, recevait les clĂ©s de la ville, avec droit au port de l'Ă©pĂ©e, rang de consul, commandeur d'une compagnie d'arquebusier mais il devait abreuver et donner collation au public.
En 1986, les fĂȘtes renaissance du roi de l'oiseau, sous l'impulsion de la municipalitĂ©, sont recrĂ©Ă©es par la troupe ThĂ©Ăątre de l'Alauda menĂ©e par Jean-Louis Roqueplan et HervĂ© Marcillat. Cette manifestation met Ă l'honneur les arts de la Renaissance : thĂ©Ăątre, musique, danse. Elle rassemble chaque fin d'Ă©tĂ© prĂšs de 100 000 spectateurs. La particularitĂ© de cette fĂȘte est la grande implication de la population qui prend grand soin Ă la prĂ©paration des costumes avec un scrupuleux respect historique. Ainsi environ 6 000 personnes revĂȘtent leurs costumes pendant cinq jours et vivent, mangent, boivent Ă la façon de l'Ă©poque et emmĂšnent le spectateur dans un voyage historique Ă©tourdissant. En effet, le centre ancien vit Ă l'heure de la Renaissance: camp de reconstitution, anciennes recettes remises au goĂ»t du jour, tavernes proposant hydromel et hypocras, spectacles de rue.
Reconnue comme l'une des plus grandes fĂȘtes historiques d'Europe[4] pour l'importance de sa programmation et de la participation associative, elle a battue monnaie pendant une dizaine d'annĂ©es les "patards" et "florettes"[5] remplaçant, dans la plupart des commerces, des restaurants et des tavernes, la monnaie nationale.
La cité au XVIe siÚcle se divisait en 22 ßlots nommés les isles, qui seront remis à l'ordre du jour en 1990.
Les Isles
La communautĂ© d'agglomĂ©ration est composĂ©e, depuis 1990, de huit « isles » reprĂ©sentant les villes de la communautĂ© d'agglomĂ©ration. Chacune, durant la fĂȘte du Roi de l'Oiseau, est reliĂ©e Ă un thĂšme :
- Miramande : la culture de la Renaissance.
- La Viguerie : l'espace de la poésie, et des vers.
- L'Estrapade : quartier de la potence du mont Ronzon, ou l'on pendait les brigands.
- Lioussac : élixir et potions, plantes médicinales ou aromatiques.
- Panaveyre : travail de la vigne et du vin.
- Papelengue : militaires, artilleurs, et autres scĂšnes de combats.
- MochafĂšde : quartier des boucheries, espace saltimbanque, avec fĂȘtes.
- Garamentes : pour l'épée, la calligraphie, les potions étranges.
DĂ©roulement
Une dĂ©lĂ©gation des reprĂ©sentants des pays du Velay, rĂ©cupĂšre le feu Ă Loudes, et offrent aux habitants des isles, les pains cuits dans les fours des communes, et du sel. Accueillis Porte Pannessac, le cortĂšge se rend Ă la Lice, situĂ©e place du Breuil, pour la cĂ©rĂ©monie d'ouverture. Ainsi dĂ©butent cinq jours de fĂȘte avec spectacles de rue, thĂ©Ăątre, musique, danse, artistes et artisans europĂ©ens, expositions sur le thĂšme de la Renaissance et du XVIe siĂšcle et en clĂŽture des festivitĂ©s, le concours du tir de l'Oiseau et le grand dĂ©filĂ© historique en costumes.
Pour les 29 ans, en 2016, les groupes Dayazell, Cornalusa, Tornals, la compagnie Sembadelle et le théùtre des 33 avec son spectacle El Grande Teatro Toboso, sont les grands rendez-vous. Ce spectacle est également à l'honneur lors de l'édition 2017[6].
Durant toute la semaine, des campements sont installĂ©s dans toute la ville (notamment en haute-ville et place du Breuil), oĂč dorment et vivent les participants de cette fĂȘte.
La fĂȘte mĂ©diĂ©vale, animĂ©e par plus de 6 000 personnes costumĂ©es, parmi lesquelles plusieurs troupes d'artistes, attire prĂšs de 100 000 personnes dont 30 000 se rassemblent pour suivre le grand dĂ©filĂ© dominical de clĂŽture[7]. Le record d'affluence a Ă©tĂ© battu durant l'Ă©dition de 2018 avec prĂšs de 125 000 festivaliers[8].
Notes et références
- PrononcĂ© «Papagaï» ou [papaËgaj] selon la norme API
- Le Papegai est attesté avant la découverte du perroquet. C'était un objet (boule ou oiseau en paille) placé en haut d'un mat pour l'exercice de tir des archers. L'objet en chiffons était enjolivé avec des rubans multicolores. On pense donc plutÎt que ce soit le papegai qui ait donné son nom au perroquet et non l'inverse.
- Soit 50 jours aprÚs le Jour de l'an de l'époque; le premier janvier n'a été instauré qu'en 1564
- "Le Puy en Velay Ă l'heure de la Renaissance" article du "Parisien-Aujourd'hui en France" du 13 septembre 2017
- Gildas SalaĂŒn, « Compter florette... », Monnaie magazine,â novembre & dĂ©cembre 2017, p. 38-41 (ISSN 1626-6145)
- https://www.roideloiseau.com/consulter-le-programme/spectacles2015/
- Anne-Laure Dabert, « Bilan du 27e Roi de l'Oiseau », La Montagne,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Le Puy-en-Velay : vers une Ă©dition record des FĂȘtes renaissance du Roi de l'Oiseau ? », Le ProgrĂšs,â (lire en ligne)