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FĂȘte de l'ours de Prats-de-Mollo-la-Preste

La fĂȘte de l’ours de Prats-de-Mollo-la-Preste ou El Dia dels Óssos (Jour des ours) est une pratique festive se dĂ©roulant annuellement Ă  la fin de l’hiver Ă  Prats-de-Mollo-la-Preste (PyrĂ©nĂ©es-Orientales, Occitanie).

La fĂȘte de l’ours
de Prats-de-Mollo-la-Preste *
Image illustrative de l’article FĂȘte de l'ours de Prats-de-Mollo-la-Preste
Un des ours
Domaine Pratiques festives
Lieu d'inventaire Occitanie
Pyrénées-Orientales
Prats-de-Mollo-la-Preste
* Descriptif officiel MinistĂšre de la Culture (France)

La fĂȘte de l'ours est inscrite Ă  l'Inventaire du patrimoine culturel immatĂ©riel en France[1] dans le cadre de la pratique des "FĂȘtes de l'ours du Haut-Vallespir".

En 2021, les trois fĂȘtes de l'ours en Vallespir sont annulĂ©es en raison de la pandĂ©mie de Covid-19 en France[2].

Le , les fĂȘtes de l’Ours dans les PyrĂ©nĂ©es d'Andorre et de France sont inscrites au Patrimoine culturel immatĂ©riel de l'UNESCO[3].

Description de la fĂȘte

Trois groupes se partagent les festivitĂ©s : les trois Ours, les Chasseurs et les Barbiers. Les ours sont reconnaissables par les peaux de mouton sur leur dos. Les Barbiers sont gĂ©nĂ©ralement des hommes mĂ»rs. Les trois groupes regroupent finalement une trentaine d’hommes entre 18 et 55 ans. Cela marque une confrontation entre les gĂ©nĂ©rations qui ne se voit que dans les fĂȘtes de l’ours de Prats. La chasse dure deux heures durant lesquelles les ours parcourent la ville, attrapent des filles, les barbouillent de suie. La scĂšne finale du rasage regroupe les Ours et les Barbiers sur la place du Foirail, place principale du village, sous le regard de la population. La fĂȘte de l’Ours est la premiĂšre fĂȘte du cycle carnavalesque, qui se poursuit sur les quatre jours suivants.

DĂ©roulement de la fĂȘte

  • Matin : les Ours et Chasseurs se retrouvent dans les cafĂ©s du village, tandis que les Barbiers, puis monte au Fort Lagarde le chĂąteau respectif de Prats de mollo .
  • Remise de la patte d’ours par le maire d’Arles-sur-Tech, qui lui-mĂȘme l’a reçue du maire de Saint-Laurent-de-Cerdans, pour ouvrir la fĂȘte. Ces trois villes sont les seules Ă  pratiquer encore les fĂȘtes de l’ours dans les PyrĂ©nĂ©es. Des danses sont alors lancĂ©es. D'abord le contrepas, ronde ouverte mĂȘlant les acteurs de la fĂȘte et la population masculine de la ville. Elles sont suivies par des sardanes, rondes fermĂ©es, mĂȘlant hommes et femmes, auxquelles chacun peut participer.
  • Midi : les Ours et les Chasseurs montent au fort Lagarde, fort construit par Vauban, pour se rassasier de grillades, tandis que les Barbiers attendent les ours dans les bars de la ville.
  • 13 h 30 : la prĂ©paration des Ours commence au fort sous le regard du public. Ils sont recouverts de peaux de moutons et enduits sur tout le corps d’un mĂ©lange d’huile et de suie. Cette prĂ©paration se fait en musique, gĂ©nĂ©ralement avec des instruments traditionnels catalans. L’ « Air de l’Ours » est jouĂ© et suivra la course des ours toute la journĂ©e. Le public chante Ă©galement l’air en huant les Ours pour les provoquer. Lors de la prĂ©paration, les animaux s’échauffent pour leur longue course en dĂ©fiant un Chasseur avec un bĂąton. Pour marquer la fin de leur prĂ©paration, les Ours poussent un grognement semblable au cri de l’animal pour annoncer le dĂ©part de leur fuite Ă  travers les rues de la ville. Ce grognement est attendu par les spectateurs, qui l’acclament vivement. Tout au long de cette Ă©tape de prĂ©paration et lors du dĂ©part de la course, il y une interaction intense entre les ours et les spectateurs, qui les narguent avant d’ĂȘtre attaquĂ©s plus bas dans la ville.

Dans la ville, les Chasseurs dĂ©signent aux Ours des personnes Ă  « mĂąchurer », c'est-Ă -dire tracer ou enduire de noir. Ce sont souvent les jeunes filles qui y sont exposĂ©es, ou les hommes Ă  honorer. La marque noire de l’Ours est un honneur pour l’habitant, il la prĂ©sente ensuite comme un trophĂ©e.

Durant toute la course, les Chasseurs sont en fait les alliés des ours et non leurs ennemis. Ils les assistent en les ravitaillant en mixture noire pour le mùchurage, mais aussi en boisson


  • 16 h 30 : les Ours arrivent sur la place du Foirail oĂč les attendent les Barbiers vĂȘtus et maquillĂ©s de blanc. Ils sont neuf, divisĂ©s en trois groupes de trois, chacun s’attribuant un ours Ă  attraper. L’Ours arrive souvent Ă  s’échapper pour mĂąchurer le public. Ces scĂšnes sont souvent chaotiques, tout le monde court, les Ours sont trainĂ©s au sol, les gens crient, tandis que les musiciens continuent Ă  jouer.

Finalement, les trois Ours sont rĂ©unis au centre de la place. Les musiciens jouent l’ « Air des Barbiers », tandis que ceux-ci commencent leur travail de rasage. Les Ours sont dĂ©pouillĂ©s et leurs costumes sont jetĂ©s au public. Tous les participants se mettent alors Ă  danser, suivis par le public, et Ă  la tombĂ©e de la nuit, la fĂȘte se poursuit dans les cafĂ©s et les bars de la ville.

Les jours suivants achĂšvent le cycle carnavalesque.

Notes et références

  1. Domaine des pratiques festives de l’Inventaire du patrimoine culturel immatĂ©riel en France
  2. M. C.W., « Covid-19 - Haut Vallespir : c'est officiel, les trois fĂȘtes de l'ours sont annulĂ©es », L'IndĂ©pendant,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  3. Delphine-Marion Boulle, « Les FĂȘtes de l'Ours entrent au patrimoine culturel immatĂ©riel de l'UNESCO », France Bleu Roussillon,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Violet Alford, 2004 [1937], FĂȘtes PyrĂ©nĂ©ennes, LoubatiĂšres, Barcelone.
  • Joan Amades, 1950, Costumari catalĂ  (5 volumes), Edicions Salvat, Barcelone.
  • Sophie Bobbe, 1986, Trois fĂȘtes de l’ours en Catalogne, MĂ©moire de maĂźtrise d’ethnologie, UniversitĂ© Paris X-Nanterre.
  • Robert Bosch, 2013, FĂȘtes de l’ours en Vallespir, Trabucaire, Perpignan.
  • Basil Collier, 1939, Catalan France, Londres.
  • Daniel Fabre, 1993 « L'ours, la Vierge et le taureau », Ethnologie française, t. XXIII, n° 1 : 9-19.
  • Dominique Marie Joseph Henry, 1835, Histoire de Roussillon : comprenant l’histoire du Royaume de Majorque, livre premier, Imprimerie Royale, Paris.
  • Jean-Dominique Lajoux, 1996, L’homme et l’ours, GlĂ©nat, Grenoble.
  • Émile Leguiel, 1908, « Le Carnaval d’autrefois Ă  Prats-de-Mollo (Souvenirs de ma belle-mĂšre)», Revue Catalane (SociĂ©tĂ© d’étude catalane), tome II, Perpignan, vol. n°21 p. 262-267 ; vol. n°22, p. 299-304 ; vol. n°23, p. 367-370 ; vol. n°24, p. 387-392.
  • Oriol LluĂ­s Gual, Les derniers ours : une histoire des fĂȘtes de l'Ours, Quaderns del Costumari de Catalunya Nord, , 495 p. (ISBN 978-2-9559318-1-3).
  • Magali Pages, 2010, Culture populaire et rĂ©sistance culturelle rĂ©gionales, FĂȘtes et chansons en Catalogne, Paris, L’Harmattan.
  • Michel Pastoureau, 2007, L’ours, histoire d’un roi dĂ©chu, Paris, Seuil.
  • Arnold Van Gennep, 1999, Le folklore français, du berceau Ă  la tombe. Cycles de Carnaval-CarĂȘme et de PĂąques, Robert Laffont, Paris.

Articles connexes

Liens externes

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