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Explorer 38

Explorer 38 Ă©galement appelĂ© Radio Astronomy Explorer ou RAE-A Ă©tait un satellite scientifique du programme Explorer de la NASA. C'est le premier satellite Ă  avoir embarquĂ© des expĂ©riences de radioastronomie. Il est lancĂ© le 4 juillet 1968 par une fusĂ©e Delta J depuis la base de Vandenberg et se place sur une orbite moyenne de 5 951 x 5 851 km avec une inclinaison orbitale de 120,6°. Le satellite de 193 kilogrammes Ă©tait stabilisĂ© par gradient de gravitĂ© et disposait pour collecter les ondes radio de 2 antennes en V longues de 229 mĂštres. Il a recueilli durant plusieurs annĂ©es des donnĂ©es sur les Ă©missions radio de Jupiter, du Soleil et de la Voie LactĂ©e dans les longueurs d'onde comprises entre 0,2 et 9,2 MHz. Un satellite aux objectifs et caractĂ©ristiques trĂšs proches, Explorer 49 a Ă©tĂ© lancĂ© en 1973 mais placĂ© sur une orbite lunaire pour limiter les interfĂ©rences radio de la magnĂ©tosphĂšre terrestre identifiĂ©es au cours de la mission.

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Assemblage de Explorer 38
Données générales
Organisation Goddard (NASA)
Programme Explorer
Domaine observatoire radio astronomie
Statut mission achevée
Autres noms Radio Astronomy Explorer, RAE-1, RAE-A
Lancement 4 juillet 1968
Lanceur Delta J
Identifiant COSPAR 1968-055A
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 193 kg
orbite moyenne
Périgée 5 851 km
Apogée 5 951 km
Inclinaison 120,6°

Historique

DĂšs le dĂ©but de l'Ăšre spatiale, le potentiel scientifique d'un satellite destinĂ© Ă  la radioastronomie est identifiĂ©. Les premiĂšres mesures Ă  basse frĂ©quence du bruit de fond existant au-dessus de l'ionosphĂšre sont rĂ©alisĂ©s Ă  l'aide d'un instrument canadien dĂšs 1960. D'autres expĂ©riences sont rĂ©alisĂ©es par la suite Ă  l'aide de fusĂ©es-sondes et des satellites Alouette 1, Ariel 2 et Elektron 2. Les mesures effectuĂ©es bien que souvent tournĂ©es vers la Terre permettent d'identifier les problĂšmes survenant au-dessus de l'ionosphĂšre comme les perturbations de l'impĂ©dance de l'antenne ou les conditions de propagation des ondes radio dans cette rĂ©gion de l'espace. Au milieu des annĂ©es 1960, des groupes de chercheurs amĂ©ricains, anglais, français et soviĂ©tiques ont pu mesurer le spectre du bruit de fond jusqu'Ă  1 MHz avec une incertitude de 3 dĂ©cibels et ont pu Ă©tablir que le spectre atteint son maximum Ă  une frĂ©quence de quelques MHz puis dĂ©croit Ă  des frĂ©quences plus basses du fait de son absorption par l'hydrogĂšne ionisĂ© galactique. Les tempĂȘtes solaires radio de type III observĂ©es aux alentours de 1 MHz ont permis d'Ă©tudier les courants de la couronne solaire Ă  10 rayons solaires de l'astre. Un nombre important de sources inattendues de bruit de forte intensitĂ© ont Ă©tĂ© observĂ©s en dessous de 1 MHz mais leur nature et leur origine restent inexpliquĂ©es[1].

La conception du premier satellite de radioastronomie est réalisée au centre de vol spatial Goddard de l'agence spatiale américains, la NASA, en 1962 et des études à grande échelle sont effectuées 2 ans plus tard. La conception de RAE es fortement influencée par les expériences lancées par des fusées-sondes durant cette période. Les recherches effectuées ainsi que le lancement d'expériences dédiées à bord de cinq fusées-sondes réalisées par Goddard débouchent sur la mise au point puis le lancement réussi de RAE-1 le 4 juillet 1968[2].

Caractéristiques techniques

RAE-1, conçu pour une durée de vie minimum de 1 an, est un petit satellite de 193 kilogrammes ayant la forme d'un cylindre dont les extrémités esquissent une forme conique. Le satellite est stabilisé par gradient de gravité. L'énergie est fournie par des petits panneaux solaires fixes situés de part et d'autre du corps du satellite. Les expériences scientifiques consomment en moyenne 25 watts.

Le satellite dispose de 4 antennes déployées en orbite[3] :

  • deux antennes en V dont chacune des quatre branches est longue de 229 mĂštres et qui sont utilisĂ©es par les expĂ©riences scientifiques
  • une antenne dipolaire Ă©lectrique de 37 mĂštres utilisĂ©e par les expĂ©riences scientifiques
  • une antenne tourniquet Ă  dipĂŽle croisĂ© pour la transmission des tĂ©lĂ©mesures sur une frĂ©quence de 137 MHz

Les expériences scientifiques sont[3] :

  • 4 radiomĂštres Ryle-Vonberg analysant les frĂ©quences comprises entre 0,45 et 9,18 MHz
  • 2 radiomĂštres multi-canaux analysant les frĂ©quences comprises entre 0,2 et 5,4 MHz
  • Une sonde Ă  impĂ©dance associĂ©e aux antennes en V analysant les frĂ©quences comprises entre 0,24 et 7,86 MHz
  • Une sonde capacitive associĂ©e Ă  l'antenne dipolaire analysant les frĂ©quences comprises entre 0,25 et 2,2 MHz.

DĂ©roulement de la mission

RAE-1 est lancĂ© le 4 juillet 1968 par une fusĂ©e Delta J depuis la base de Vandenberg et se place sur une orbite moyenne de 5 951 x 5 851 km avec une inclinaison orbitale de 120,6°. Sa durĂ©e de vie thĂ©orique est de 1 an mais il a fonctionnĂ© plus de 3 ans. Deux mois aprĂšs son lancement, les performances du magnĂ©tophone Ă  bande utilisĂ© pour enregistrer les donnĂ©es se dĂ©tĂ©riorent et les donnĂ©es ne sont plus transmises qu'en temps rĂ©el, induisant la perte de certaines d'entre elles. Le canal "fin" des radiomĂštres Ryle-Vonberg tombe en panne au bout de 3 Ă  9 mois de fonctionnement[4].

RĂ©sultats scientifiques

Les résultats suivants sont recensés en 1971[5] :

  • Spectre absolu et bruit cosmique moyen jusqu'Ă  la frĂ©quence 0,5 MHz.
  • Collecte de donnĂ©es radio Ă©mises durant les tempĂȘtes solaires de type III dans le bande de frĂ©quences 0,2-5 MHz. Ces Ă©lĂ©ments ont permis d'avoir une premiĂšre estimation du gradient de densitĂ© des Ă©lectrons de la couronne solaire, de la vitesse du vent solaire et des inhomogĂ©nĂ©itĂ©s de densitĂ© dans les rĂ©gions de la couronne solaire comprise entre 10 et 30 rayons solaires. Un deuxiĂšme d'Ă©mission radio de frĂ©quence hectomĂ©trique a Ă©tĂ© observĂ©.
  • Une limite supĂ©rieure au flux radio Ă©mis par les Ă©missions radio dĂ©camĂ©triques de Jupiter a Ă©tĂ© fixĂ©e par les observations effectuĂ©es durant les occultations de la planĂšte gĂ©ante par la Lune.
  • Les Ă©missions radio de la Terre d'origine naturelle et humaine sont Ă  la fois trĂšs rĂ©pandues et souvent trĂšs intenses (de 40 dĂ©cibels supĂ©rieures au bruit de fond cosmique) sur les frĂ©quences observĂ©es (0,2 Ă  9,2 MHz)[6].

Un satellite aux caractéristiques et objectifs proches, Explorer 49, sera lancé en 1973. Pour limiter les interférences radio liées à la magnétosphÚre terrestre, celui-ci sera placé sur une orbite lunaire haute. La plage de fréquences observées est élargie et est comprise entre 0,02 et 13 MHz[7].

Références et notes

Bibliographie

  • (en) J. K de Alexander, R. G. Stone et R. R. Weber, « The Radio Astronomy Explorer satellite, a low frequency observatory », NASA,‎ , p. 1-48 (lire en ligne)
  • (en) M.L. Kaiser, « Data Displays of Radio Astronomy Explorer 1 », NASA,‎ , p. 1-24 (lire en ligne)
  • (en) David L. Blanchard, « Dynamical performance to date of RAE-A /Explorer 38 », NASA,‎ , p. 1-55 (lire en ligne)
  • (en) T.D. Carr, « An analysis of Jupiter data from the RAE-1 satellite », NASA,‎ , p. 1-26 (lire en ligne)
  • (en) G. Bakalyar, J. A. Caruso, R. Vargas-Vila et E. Ziemba, « Analysis of satellite measurements of terrestrial radio noise », NASA,‎ , p. 1-136 (lire en ligne)
  • (en) J. C. Novaco et N. R. Vandenberg, « A model of the local region of the galaxy », NASA,‎ , p. 1-20 (lire en ligne)
  • (en) J. K. Alexander, L. W. Brown et T. A Clark, « The spectrum of the extra-galactic background radiation at low radio frequencies », NASA,‎ , p. 1-12 (lire en ligne)
  • (en) J. Fainberg et R. G. Stone, « Type 3 solar radio burst storms observed at low frequencies. Part 1 - Storm morphology », NASA,‎ , p. 1-26 (lire en ligne)
  • (en) H. Walden, « Analytic determination of camera operability status considering dynamic solar conflict for the radio astronomy Explorer satellite », NASA,‎ , p. 1-20 (lire en ligne)
  • (en) J. V. Fedor et B. W., Jr. Ward, « RAE antenna-damper package deployment interaction », NASA,‎ , p. 1-25 (lire en ligne)
  • (en) G. Alexander, L. W. Brown, T. A. Clark et R. G. Stone, « Low frequency cosmic noise observations of the constitution of the local system », NASA,‎ , p. 1-18 (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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