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Expédition d'Alger (1775)

L’expĂ©dition d'Alger de 1775, est une tentative majeure de l'Empire espagnol de s'emparer d'Alger, alors capitale de la rĂ©gence d'Alger. L’expĂ©dition est menĂ©e par Alejandro O'Reilly et se solde par un Ă©chec lourd face aux troupes menĂ©es par Mohamed Ben Othmane le dey d'Alger et son gouvernement. L'effort de guerre de part et d'autre est considĂ©rable. Les Espagnols emportent avec eux un contingent de 22 000 hommes, 300 navires et un matĂ©riel de guerre considĂ©rable. Face Ă  eux la mobilisation algĂ©rienne est importante. Le dey d'Alger mobilise tous les beyliks qui envoient des contingents.

Expédition d'Alger (1775)
Description de cette image, également commentée ci-après
Plan manuscrit de la ville et du site d'Alger décrivant la bataille par les Espagnols
Informations générales
Date 29 juin au 9 juillet 1775
Lieu Alger et environs de El-Harrach
Issue Victoire algérienne décisive
Forces en présence
Contingent de l'est : 15 000 chameliers

Contingent du Titteri : 10 000 soldats kabyles[1]
Contingent de l'ouest : 4 000 soldats

Cavalerie du dey : 4 000 cavaliers
22 000[2] Ă  26 000 soldats[1]
6 navires de ligne
14 frĂ©gates
24 galiotes Ă  bombe
340 navires de transport
Pertes
5 000 morts[3]500 morts
2 000 blessĂ©s
2 000 prisonniers[4]

Guerres algéro-hispaniques

CoordonnĂ©es 36° 47′ nord, 3° 04′ est

Préparatifs

Au cours de l'annĂ©e 1775, un espion Ă©tranger informe le dey d'Alger, Mohamed Ben Othmane, de l’arrivĂ©e d'une armada espagnole dont les projets sont de s'emparer d'Alger. C'est en rĂ©alitĂ© une expĂ©dition de grande envergure, minutieusement prĂ©parĂ©e par l'Espagne depuis 5 Ă  6 ans et placĂ©e sous le commandement d'un gĂ©nĂ©ral d'origine irlandaise, O'Reilly[1].

Mohamed Ben Othmane fait donc immĂ©diatement appel Ă  ses trois beys : le bey de Constantine Salah Bey, Bey du Titteri Mustapha El Ouaznadji Ben Souleimain et le bey de l'Ouest Ibrahim Bey. Le bey de l'Ouest Ibrahim Bey, envoie son khalifa Mohamed el-Kebir ; en effet il doit veiller personnellement Ă  la surveillance de la place d'Oran tenue par l'Espagne et dont les AlgĂ©riens soupçonnent une diversion pour s'emparer de Mostaganem. Mohamed el-Kebir et 4,000 cavaliers makhzen des Douars rejoindre la Mehalla du khaznadji (vizir, Premier ministre, trĂ©sorier...) Hassan[2]. Salah Bey prend la tĂŞte de ses contingents de chameliers, et se positionne près de l'embouchure de l'oued el Harrach ; le bey du Titteri avec des contingents kabyles et quelques cavaliers se positionne Ă  Tamentfoust[1].

DĂ©roulement

Le 29 juin, la flotte espagnole est en vue, la dĂ©fense se met en place. Le dey d'Alger Mohamed Ben Othmane prend la tĂŞte d'un corps de 4 000 cavaliers et se place au niveau du casernement de AĂŻn Rbat[1]. Les soldats sont inscrits dans divers mehallas (camp volant) qui sont placĂ©s sous les ordres de ministres : celle de AĂŻn Rbat (40 tentes) sous les ordres du Khaznadji Hassan, celle de Bab el Oued (20 tentes) sous les ordres du Khodjet al Khil (ministre chargĂ© des haras et des domaines), Moustapha Khodja, et celui de l'Oued Khnis (40 tentes) commandĂ© par Ali, l'Agha al mahalla (ministre chargĂ© de l'armĂ©e de terre). Le vendredi 30 juin, les Espagnols jettent l'ancre dans la baie d'Alger Ă  hauteur de la rive orientale de l'oued el Harrach. Le 1er juillet, la vigie de BouzarĂ©ah annonce l'arrivĂ©e d'une seconde flotte plus imposante. L'armada se compose de six vaisseaux de ligne, 14 frĂ©gates, 24 galiotes Ă  bombe et 340 navires de transport. Le 2 juillet, un canot sonde la profondeur de l'eau Ă  hauteur de AĂŻn Rbat et durant 3 jours les Espagnols se prĂ©parent Ă  dĂ©barquer. Le 6 juillet, un navire espagnol attaque le fort de l'oued Khnis et dĂ©truit une partie de l'enceinte. Une attaque similaire le soir mĂŞme sur le fort de AĂŻn Rbat n'a pas le mĂŞme succès, car le fort riposte plus efficacement et touche la proue du navire. Le 8 juillet, les navires bombardent les environs de El Harrach pour prĂ©parer le dĂ©barquement[5].

D'après les rĂ©cits arabes, après le dĂ©barquement, les Espagnols construisent une Ă©norme metres (redoute, retranchement) d'une longueur de 1 000 pas derrière laquelle ils retranchent une forte artillerie. Les Espagnols lancent alors un assaut sur la ville. L'armĂ©e du dey s'avance pour les affronter près de la ville. La bataille tourne au dĂ©sastre pour les Espagnols, notamment en raison d'une brillante charge de cavalerie menĂ©e par le contingent de l'ouest qui est commandĂ© par Mohamed el-Kebir[2]. Le dĂ©sarroi des troupes espagnoles est totale lorsque Salah Bey lance ses contingents de chameaux Ă  la charge et coupe le chemin de la retraite vers les bateaux. Selon un ouvrage en arabe, le Djoumani les Espagnols perdirent 8 000 hommes et eurent 3 000 blessĂ©s. Les AlgĂ©riens perdent 300 soldats [5]. AccablĂ© par ce dĂ©sastre, les Espagnols profitent de la nuit pour embarquer et abandonnent 17 canons de cuivre et du matĂ©riel[2].

Notes et références

  1. D'après le manuscrit en arabe Al Zahra al Nâira cité dans Kaddache 2011, p. 445
  2. « Notice sur le Bey d’Oran, Mohammed el Kebir. Revue africaine| Bulletin de la Société historique algérienne », sur revueafricaine.mmsh.univ-aix.fr (consulté le )
  3. Warfare and Armed Conflicts: A Statistical Encyclopedia of Casualty and Other Figures, 1492-2015
  4. Wolf p. 322
  5. D'après le manuscrit en arabe Al Zahra al Nâira cité dans Kaddache 2011, p. 446

Voir aussi

Bibliographie

  • Mahfoud Kaddache, L'AlgĂ©rie des AlgĂ©riens, Alger, Edif, , p. 370-372

Articles connexes

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