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Expédition au Kanchenjunga de 1905

L'expédition au Kanchenjunga de 1905 est une expédition d'alpinisme himalayen visant à grimper au sommet du Kangchenjunga. Il ne sera finalement atteint qu'en 1955.

Jules Jacot-Guillarmod, Charles-Adolphe Reymond et Alcesti C. Rigo De Righi (de gauche à droite) au camp de base de l'expédition du Kanchenjunga.

Expédition

L'expĂ©dition est une idĂ©e du mĂ©decin et photographe suisse Jules Jacot-Guillarmod. En avril 1905, il propose ses plans Ă  l'occultiste britannique Aleister Crowley, avec qui il a dĂ©jĂ  participĂ© Ă  l'expĂ©dition de 1902 au K2 avec Oscar Eckenstein. Crowley accepte de se joindre Ă  lui parce qu'en tant que chef d'expĂ©dition, il aurait la possibilitĂ© de battre le record d'altitude[1]. Le record Ă  l'Ă©poque est dĂ©tenu soit par William Woodman Graham, Emil Boss et Ulrich Kaufmann sur le Kabru (7 315m), une affirmation largement contestĂ©e, soit par Matthias Zurbriggen sur l'Aconcagua (6 962 m).

Jacot-Guillarmod recrute deux de ses compatriotes, Alexis Pache et Charles-Adolphe Reymond, tandis que Crowley recrute son hĂ´telier Ă  Darjeeling, le jeune italien Alcesti C. Rigo de Righi, comme agent de transport. Le 31 juillet, les cinq partent avec trois serviteurs cachemiris (qui avaient Ă©galement participĂ© Ă  l'expĂ©dition au K2) et environ 230 porteurs locaux. Muni de la carte de Douglas Freshfield du massif et des images de Vittorio Sella, rĂ©alisĂ©es lors d'une circumnavigation du massif en 1899, Crowley prĂ©voit de gravir la face sud-ouest du Kanchenjunga au-dessus du glacier de Yalung. Après l'Ă©tablissement du camp IV au-dessus de ce glacier, l'Ă©quipe se dĂ©sunit : Jacot-Guillarmod, en particulier, est choquĂ© par le comportement arrogant de Crowley et le traitement brutal des porteurs qui sont pieds nus. Le camp V est malgrĂ© tout Ă©tabli vers 6 200 m et, le 1er septembre, Crowley, Pache, Reymond et un groupe de porteurs atteignent environ 6 500 m avant qu'une petite avalanche ne les force Ă  une rapide retraite[1]. Dans son autobiographie (en), Crowley affirme qu'ils ont atteint environ 7 620 m et proclame avoir dĂ©tenu le record d'altitude jusqu'Ă  ce que l'expĂ©dition britannique Ă  l'Everest de 1922 atteigne 8 320 m.

Le lendemain, Jacot-Guillarmod et De Righi tentent de retirer à Crowley la direction de l'expédition. Le conflit ne s'apaisant pas, Jacot-Guillarmod, De Righi et Pache décident de descendre du camp V au camp III. À 17 heures, ils partent avec quatre porteurs en une seule cordée, mais une chute provoque une avalanche qui tue trois porteurs ainsi qu'Alexis Pache. Les personnes restées au camp V entendent des « cris effrénés » et Reymond descend immédiatement pour aider, mais Crowley reste dans sa tente. Ce soir-là, il écrit une lettre à un journal de Darjeeling déclarant qu'il avait déconseillé la descente et qu'un « accident de montagne de ce genre était l'une des choses pour lesquelles [il] n'avait aucune sympathie ». Le lendemain, Crowley passe sur le site de l'accident sans s'arrêter ni parler aux survivants et part seul à Darjeeling, où il prend les fonds de l'expédition, qui avaient été payés en grande partie par Jacot-Guillarmod. Par la suite, ce dernier finit par récupérer au moins une partie de son argent après avoir menacé de rendre publique une partie de la poésie pornographique de Crowley[1].

L'expédition britannique au Kangchenjunga de 1955 (en) est la première à réussir à atteindre le sommet, en empruntant la même voie que celle lancée en 1905.

Notes et références

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Maurice Isserman, Stewart Weaver et Dee Molenaar, Fallen Giants : a history of Himalayan mountaineering from the age of empire to the age of extremes, Duke & Company, , 579 p. (ISBN 978-0-300-11501-7, lire en ligne), p. 61-63. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
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