Accueil🇫🇷Chercher

EuropabrĂĽcke

L'EuropabrĂĽcke (ou pont de l’Europe d’Innsbruck en français) forme la pièce maĂ®tresse de l’autoroute du Brenner A13. C’est un viaduc long de 777 m qui franchit le Wipptal, juste au sud d’Innsbruck, en Autriche.

EuropabrĂĽcke
Les photos du pont sur Commons
GĂ©ographie
Pays Drapeau de l'Autriche Autriche
Land Tyrol
Commune Innsbruck
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 47° 12′ 08″ N, 11° 24′ 07″ E
Fonction
Franchit Sill
Fonction Pont autoroutier
Caractéristiques techniques
Type Pont caisson métallique
Longueur 777 m
PortĂ©e principale 198 m
Hauteur 146,5 m
Hauteur libre 190 m
Matériau(x) mixte (béton-acier)
Construction
Construction 1959-1963
Concepteur Waagner-Biro et VĂ–EST
Gestion
Concessionnaire ASFINAG-Sondermaut
GĂ©olocalisation sur la carte : Autriche
(Voir situation sur carte : Autriche)
EuropabrĂĽcke

L’autoroute A13 qui est une portion de la route européenne 45 qui l'emprunte par-dessus la Sill et forme ainsi le principal itinéraire routier entre l'Italie et l'Autriche à travers les Alpes.

La plus longue portĂ©e entre les piliers de ce viaduc est de 198 m. Il a Ă©tĂ© construit entre 1959 et 1963. Il surplombe la vallĂ©e de la Sill d'une hauteur de 190 m ; Ă  l'Ă©poque de sa construction, c'Ă©tait le pont le plus haut d'Europe, surpassant alors le pont du Gueuroz. Sa pile la plus haute (146,5 m) Ă©tait un record mondial. Il reste Ă  ce jour le plus haut viaduc d’Autriche.

Localisation

Le pont enjambe le Wipptal à km en amont d’Innsbruck, entre Patsch et Schönberg. L'aire de Patsch-Igls de l'autoroute du Brenner se trouve à l'est du pont, non loin de Patsch, à l'ouest du parking Europabrücke (sur la commune de Schönberg) : il s'y trouve un mémorial, l’Europakapelle. En contrebas, on voit les locaux de la centrale hydroélectrique de la Haute-Sill, et un peu plus en amont, sur le coteau gauche, la route du Brenner 182 ; sur le flanc droit de la vallée, il y a la voie ferrée du Brennerbahn et son tunnel.

Description

Généralités

L'ouvrage d'art, d'une longueur totale de 815 m[1], est composĂ©, depuis la culĂ©e cĂ´tĂ© Patsch, d'un viaduc d'accès en bĂ©ton prĂ©contraint d'une portĂ©e de 120 m, d'un ouvrage de franchissement et du pont principal long de 657 m, au tablier en dalle orthotrope sur un caisson en acier et portĂ© par cinq piles en bĂ©ton armĂ©. Ce pont principal se termine par la culĂ©e cĂ´tĂ© Schönberg.

Son surplomb de 190 m par-dessus la Sill en faisait le plus haut pont d'Europe, jusqu'Ă  ce qu'en 1973 le Viaduc de Mala-Rijeka (200 m) ne batte un nouveau record, d'ailleurs effacĂ© l'annĂ©e suivante par le Viadotto Italia et le Viaduc SfalassĂ  en Calabre.

Le viaduc d'accès dĂ©crit en plan un arc d'un rayon de 400 m, qui se termine en clothoĂŻde peu avant l'ouvrage de franchissement, lequel forme encore 39 m de la seconde travĂ©e du viaduc principal. La culĂ©e de Schönberg termine elle aussi un tablier courbe, qui prend le relais Ă  peu près vers le milieu de la dernière travĂ©e avant cette culĂ©e[2].

La chaussĂ©e dans le sens Innsbruck prĂ©sente une pente en descente de 4,05 %[2]. La largeur, de 22,20 m initialement, a Ă©tĂ© accrue en 1984 de 1,20 m de part et d'autre, pour atteindre 24,60 m. Depuis, le viaduc porte trois voies de circulation dans chaque sens, celles de droite formant des voies de vĂ©hicules lents, et un trottoir protĂ©gĂ© par de hauts garde-corps.

Le viaduc d'accès

Le viaduc d'accès est un tablier courbe (rayon en plan de 400 m), consistant en une poutre continue de 120 m de longueur, formĂ©e d'un caisson multicellulaire en bĂ©ton prĂ©contraint. Ils repose sur trois piles-voile en bĂ©ton armĂ© (Ă©paisseur de 65 cm, hauteur atteignant 15 m), articulĂ©es au tablier par des appuis pendulaires. Les portĂ©es des travĂ©es sĂ©parant la culĂ©e cĂ´tĂ© Patsch et le viaduc de franchissement sont de 27 + 33 + 33 + 27 m[1].

Les piles

Le tablier principal repose sur cinq piles en bĂ©ton armĂ©, la pile centrale ayant la hauteur record de 146,5 m. Ă€ sa mise en service, c'Ă©tait le tablier rigide possĂ©dant les plus hautes piles au monde, avant qu'en 1974 le record soit battu par le Viadotto Rago (150 m) en Calabre. Les piles sont dĂ©maigries de 2,5 % entre la base et les appareils d'appui. Ce sont des colonnes tri-cellulaires creuses, avec des cloisons intĂ©rieures d'une Ă©paisseur de 45 cm, et une Ă©paisseur d'âme variable entre 55 cm et 35 cm Ă  la pĂ©riphĂ©rie du fĂ»t. Les cloisons sont entretoisĂ©es par des bracons horizontaux espacĂ©s de 20 cm les uns des autres[1].

Les intervalles entre piles sont de 81 + 108 + 198 + 108 + 81 + 81 m. Le tablier est encastrĂ© des deux cĂ´tĂ©s sur les piles II et III ; ailleurs il est portĂ© par des appuis Ă  rouleau[1].

Superstructure

Le tablier principal, long de 657 m, est un caisson continu en acier supportant une dalle orthotrope. La largeur du caisson est de 10 m. Sur la travĂ©e centrale, d'une portĂ©e de 198 m, sa hauteur est de 7,70 m. Ailleurs, elle diminue rĂ©gulièrement jusqu'Ă  atteindre 5,60 m Ă  la culĂ©e de Patsch, et 4,70 m cĂ´tĂ© Schönberg (oĂą la culĂ©e est plus Ă©levĂ©e). Ă€ l'origine, la dalle orthotrope dĂ©bordait de 6,10 m de part et d'autre[2], mais depuis son Ă©largissement en 1984, elle est de 7,30 m. Le tablier a Ă©tĂ© construit en encorbellement. La couche de roulement, rĂ©parĂ©e Ă  de multiples reprises, Ă©tait Ă  l'origine d'une Ă©paisseur de cm.

Initialement, un pont roulant avait été aménagé pour inspecter l'intrados du caisson, suspendu à deux rails fixés sous les débords latéraux du hourdis du caisson. Pour passer d'une travée à la suivante, on l'ouvre par son milieu et chaque moitié de la plate-forme peut alors contourner les piles. Au passage des piles, ces demi-plates-formes viennent s'engager à leur moitié inférieure sur un rail inférieur[2].

Aspects quantitatifs

La construction de l’EuropabrĂĽcke aura nĂ©cessitĂ© un volume de terrassement de 55 000 m3 de terre et rochers, la production de 70 000 m3 de bĂ©ton, la mise en Ĺ“uvre de 1 400 t d’armatures passives et de 60 t d'armatures de prĂ©contrainte, l'assemblage d'un caisson en acier de 6 000 t et la mise en Ĺ“uvre de 3 150 t d’asphalte[3].

Historique

La voie romaine sur le parking de l’Europabrücke.

La route du Brenner était déjà l'une des plus importantes voie romaines d'Europe centrale : le premier tronçon de cette Via Raetia était la montée raide vers l'Unterberg (communes de Mutters et Schönberg) jusqu'à Schönberg, par le Pont Étienne à flanc du coteau le moins escarpé de la vallée. Toutes les routes du col ont repris son tracé, y compris la Brennerstrasse.

Plan d'ensemble

C'est en 1957 qu'on envisagea pour la première fois la construction d'une autoroute Ă  travers les Alpes autrichiennes. Il fallait pour cela affronter une dĂ©nivelĂ©e de 772 m sur 34,5 km entre Innsbruck et le col du Brenner, sans jamais excĂ©der[4] une pente de 6 %. Il aurait fallu pour cela anticiper la cĂ´te le long de la Sill, ce qu'on ne pouvait faire, comme pour la voie ferroviaire du Brennerbahn, qu'en rive droite.

Au cours des années 1960, on préféra à ce projet celui d'une autoroute de montagne à travers le Brenner, pour lequel il sembla au début qu'on pourrait se passer d'un viaduc comme l’Europabrücke ; mais la pression des citoyens de Schönberg, qui espéraient pour la vallée de la Stubai un regain du tourisme grâce à l'autoroute, fit adopter un nouveau tracé à flanc de montagne qui impliquait, lui, la construction de l’Europabrücke.

L'avant-projet modifiĂ©, destinĂ© au vote de dĂ©cembre 1958, consistait en un pont Ă  quatre voies avec des tirants hauts de 17 m. L'ouverture des plis se solda par une sĂ©rie de nouvelles variantes, dont un projet de pont en arc infĂ©rieur d'une portĂ©e de 410 m, comportant des arcs en bĂ©ton armĂ© d'une ouverture de 280 et 270 m, ainsi que le projet de pont en poutre-caisson de Waagner-Biro et VĂ–EST, qui fut finalement retenu[1].

Lors de la mise au pont du marchĂ©, les autoritĂ©s dĂ©cidèrent de porter la largeur du tablier de 20,00 m auf 21,60 m pour amĂ©nager une voie de vĂ©hicules dans le sens de la montĂ©e, ainsi que quelques autres modifications, par ex. la mise en place de glissières de sĂ©curitĂ© sur le terre-plein central. Lors de la phase de prĂ©paration, il parut nĂ©cessaire d'accroĂ®tre encore la largeur du tablier, portĂ©e cette fois Ă  22,20 m, afin d'amĂ©nager un trottoir Ă©troit dans chaque sens, protĂ©gĂ© de la chaussĂ©e par des glissières de sĂ©curitĂ©. Les voies dans le sens de la montĂ©e avaient une largeur totale de 10,60 m entre les glissières, et les voies de sens opposĂ©, seulement 8,30 m, dĂ©partant le terre-plein central un peu au-delĂ  de l'axe du pont[2].

Sa construction

La pose de la première pierre, par le Ministre du Commerce et de la Reconstruction, Fritz Bock, eut lieu le 25 avril 1959, en présence du gouverneur du Tyrol, Hans Tschiggfrey[4]. C'est alors que cet ouvrage d'art, jusque-là appelé IIIe pont de la Sill devint l’Europabrücke[1].

Le 17 novembre 1963, le chancelier Alfons Gorbach inaugurait le pont par les mots suivants : « […] qu’il unisse dans la paix et la liberté les peuples d'Europe[…] »[5].

Depuis, le pont a fait l'objet de multiples confortements. L'autoroute du Brenner est l’un des principaux axes de communication Nord-Sud en Europe, d'oĂą un trafic consĂ©quent : pour l'exercice 2001, on a enregistrĂ© un trafic moyen journalier d'environ 40 000 vĂ©h./jour avec une pointe du trafic de 70 000 vĂ©h/jour dont 15,9 % de poids lourds[3].

Galerie

  • Le pont de l'Europe avec le pic du Serles (2 717 m) au second plan.
    Le pont de l'Europe avec le pic du Serles (2 717 m) au second plan.
  • Le pont de l'Europe au col du Brenner.
    Le pont de l'Europe au col du Brenner.
  • Le pont de l'Europe au col du Brenner.
    Le pont de l'Europe au col du Brenner.
  • Vue de la vallĂ©e depuis le milieu du viaduc.
    Vue de la vallée depuis le milieu du viaduc.
  • Vers l'ouest.
    Vers l'ouest.
  • Le viaduc vu depuis la route fĂ©dĂ©rale du Brenner.
    Le viaduc vu depuis la route fédérale du Brenner.
  • Vue depuis le sud.
    Vue depuis le sud.
  • Vue du viaduc.
    Vue du viaduc.
Image panoramique
Panorama à 360°.

Notes et références

  1. (de) Ludwig Faber, « Der Unterbau der Europabrücke », Die Bautechnik, 41année no 7,‎ , p. 217.
  2. (de) Ludwig Faber, « Die Europabrücke, Überbau », Der Stahlbau, 33e année no 7,‎ , p. 193.
  3. (de) Alexander Holzedl, « Ein Tiroler Wahrzeichen feiert Geburtstag - 50 Jahre Europabrücke » (conférence de presse), sur ASFINAG, (version du 13 décembre 2013 sur Internet Archive).
  4. (de) « Die Brenner-Autobahn » (version du 29 août 2002 sur Internet Archive), Geschichte der Autobahn und historische Bilder.
  5. (de) Schulverbund Wipptal, « Von der Brenner-Autobahn », sur tibs.at (version du 23 mars 2005 sur Internet Archive).

Source

Voir aussi

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.