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Eugène Delaporte

Eugène Delaporte, né le à Paris et mort le à Saint-Mandé[1], est un musicien français, fondateur des sociétés musicales en France.

Eugène Delaporte
Eugène Delaporte d’après une charge de Paul Hadol.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Christophe Louis Joseph Eugène Delaporte
Surnom
Le Juif-Errant de l’Orphéon
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Mécène
Instrument
Orgue (en)
Maître
Distinction

Biographie

Delaporte est entré au Conservatoire de Paris dans la classe de Zimmerman, où il a fait d’excellentes études musicales[2]. Installé, en 1843, à Sens comme organiste et professeur, il s’y est fait en peu de temps une haute situation[2].

Doué d’une nature active, à l’avènement de la Révolution de 1848, l’idée lui est venue d’appliquer à la province la méthode Wilhem, créée le pour lancer le mouvement festif et musical de masses des orphéons afin d’inculquer le gout musical au peuple militant et le former par groupes grâce à un vaste système d’éducation musicale[2]. Après avoir connu le succès dans le département de l’Yonne, où il avait commencé, il a résolu d’y consacrer sa vie et de se dévouer entièrement au développement de l’art musical populaire à travers le reste de la France[2].

Pour exécuter cet audacieux projet, il s’est lié avec F. J. Simon, l’un des lieutenants les plus actifs du philanthrope des artistes, le baron Taylor[2]. L’influence de ce dernier lui a permis d’obtenir, le , une sorte de mission officielle du ministre de l’Intérieur de l’époque, Jules Senard, qui a été comme la consécration de son entreprise[2].

Cette recommandation du ministre a permis Ă  Delaporte d’organiser des sociĂ©tĂ©s chorales partout en France[2]. Il s’est dĂ©vouĂ© sans rĂ©serve Ă  cette Ĺ“uvre capitale, parcourant la France Ă  pied, secouant la torpeur des uns, excitant la bonne volontĂ© des autres, faisant office de vĂ©ritable apĂ´tre, crĂ©ant ou faisant crĂ©er des sociĂ©tĂ©s, organisant des concours, des festivals, des solennitĂ©s de tout genre, sans se laisser rebuter par aucun obstacle, par aucune difficultĂ©, tournant les uns, surmontant les autres, et en parvenant toujours Ă  ses fins[3]. BientĂ´t, sur tout le territoire en France, il a existĂ© plus de 12 000 sociĂ©tĂ©s musicales, formĂ©es par plus de 600 000 exĂ©cutants[2]. « Ce que Delaporte a remuĂ© d’idĂ©es en matière orphĂ©onique, d’idĂ©es ingĂ©nieuses, pratiques, souvent grandioses, est incalculable[3]. Â»

Il a effectuĂ© un voyage fameux Ă  Londres et le festival qu’il y a donnĂ©, en juin 1860, Ă  la tĂŞte de 5 000 orphĂ©onistes sont restĂ©s cĂ©lèbres en Angleterre[3]. La mĂŞme annĂ©e, le , il a reçu le ruban de chevalier de la LĂ©gion d’honneur[4]. Delaporte Ă©tait, malheureusement, quoique excellent homme, très entier dans ses volontĂ©s ; il ne savait faire aucune concession, et manquait d’esprit de conduite. Après avoir suscitĂ© des jalousies, il s’est crĂ©Ă© de nombreuses inimitiĂ©s ; un jour est venu l’abandon, puis la misère, une misère noire, puis l’oubli[5]. Il est mort obscurĂ©ment, misĂ©rablement, Ă  l’hospice Lenoir-Jousseran, Ă  peine quelques rares amis avaient Ă©tĂ© prĂ©venus de l’évĂ©nement et ont pu accompagner Ă  sa dernière demeure ce serviteur de l’art, qui a Ă©tĂ© enterrĂ©, le 24 fĂ©vrier, bien modestement au cimetière de Saint-MandĂ©[6]. Un peloton du 124e de ligne lui ont rendu les honneurs[6]. Quelques rares amis faisant cortège Ă  cet homme, qui avait remuĂ© tant de masses chorales et instrumentales, ont dĂ©cidĂ© d’ouvrir une souscription pour lui Ă©lever une pierre tombale digne de sa mĂ©moire, et consacrant Ă  la fois le souvenir de sa carrière laborieuse et la reconnaissance des sociĂ©tĂ©s dont il a Ă©tĂ© le propagateur dĂ©vouĂ© et le constant soutien[6].

Notes et références

  1. Archives du Val-de-Marne, commune de Saint-Mandé, acte de décès no 70, année 1886 (vue 259/444)
  2. Victor Flachon, « Petite Gazette Orphéonique : Le fondateur », La Lanterne : journal politique quotidien, no 6310,‎ 18e année, 31 juillet 1894, p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Nécrologie », Le Guide musical, Iombaerts,‎ , p. 82 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Archives Nationales, « Dossier LH/702/39 », sur Leonore (consulté le ).
  5. A. P., « Nécrologie », Le Ménestrel : journal de musique, no 14,‎ 52e année, 7 mars 1886, p. 8 (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Eugène Delaporte », La Lanterne : journal politique, no 3232,‎ 10e année, 25 février 1886 (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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