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Et soudain, des nuits d'éveil

Et soudain, des nuits d'éveil est une pièce de théâtre, création collective de la troupe du Théâtre du Soleil en harmonie avec des artistes tibétains en exil[1], écrite par Hélène Cixous, mise en scène par Ariane Mnouchkine[2] abordant la question du Tibet. La pièce a été créée le et jouée jusqu'en 1999 à La Cartoucherie de Vincennes.

Et soudain, des nuits d'éveil
Décors de la pièce
Décors de la pièce

Auteur Hélène Cixous
Ariane Mnouchkine
Musique de scène Jean-Jacques Lemêtre
Date de création en français
Lieu de création en français La Cartoucherie
Compagnie théâtrale Théâtre du Soleil
Metteur en scène Ariane Mnouchkine

Argument

La pièce a pour thèmes le militantisme[3], l'occupation du Tibet par les Chinois[4] - [5] ou l’oppression des Tibétains par la Chine[6] - [7]. Une délégation tibétaine occupe un théâtre, protestant contre la vente d’avions français à la Chine. L'action débute alors que les acteurs du Soleil terminent la performance d'une autre pièce et rangent quand ils entendent frapper à la porte : ce sont des membres d'une troupe d'opéra tibétains en exil qui demandent un abri, et une collaboration artistique commence[1]. La pièce met l'accent sur le fossé qui sépare les Tibétains qui jouent leur vie et ceux qui les soutiennent en exaltant le passé[3]. Le scénario a notamment été inspiré par l'occupation par des étrangers en situation irrégulière de l'Église Saint-Bernard, ainsi que de La Cartoucherie[8] - [9] - [10], en 1996.

Le spectacle mêle la commedia dell'arte aux danses tibétaines[9]. En particulier, la danse du cerf (shawa chukar) fut enseignée à la troupe par l'Institut tibétain des arts du spectacle[11], alors sous la direction de Jamyang Dorjee Chakrishar.

Ariane Mnouchkine, cheffe de la troupe, déclara au sujet de la pièce « Nous cherchions à dire sur le mode de l’humour que, souvent, on croit que l’on donne ça [geste large], alors qu’en fait, on donne ça [geste petit]... Il faut en être conscient. Mais je crois que les Tibétains du spectacle faisaient bien comprendre que ce petit geste était pour eux vital, et qu’il était important d’arriver à donner au moins cela. Sans quoi, nous ne serions plus des êtres humains. Malgré le fait que le spectacle se termine mal - on entend vrombir au-dessus des têtes le moteur des avions qui partent pour la Chine -, on comprend que cette lutte n’a pas été inutile. De même, pour moi, la lutte des sans-papiers, en un sens, a été victorieuse. Elle a permis la régularisation du plus grand nombre, et elle a fait basculer une partie de l’opinion. » [3]

En , la pièce est jouée lors d'une tournée à Moscou, dans le cadre du festival international de théâtre Tchekhov (ru)[2].

Le nombre de spectateurs est environ de 55 000[2].

Distribution

Pour la distribution complète, voir ici.

Musique
Décors
Peintures et pâtines
  • Maria Adelia et Danièle Heusslein-Gire
Costumes
  • Nathalie Thomas et Marie-Hélène Bouvet
Comédiens
  • Esther André-Konstantellos
  • Myriam Azencot
  • Shaghayegh Beheshti
  • Duccio Bellugi-Vannuccini
  • Myriam Boullay
  • Guillaume Briat
  • Sergio Canto
  • Hélène Cinque
  • Laurent Clauwaert
  • Delphine Cottu
  • Juliana Carneiro da Cunha
  • Eve Doe-Bruce
  • Pascal Guarise
  • Martial Jacques
  • Dominique Jambert
  • Sava Lolov
  • Maïtreyi
  • Vincent Mangado
  • Jean-Charles Maricot
  • Serge Nicolaï
  • Carolina Pecheny-Durozier
  • Renata Ramos-Maza
  • Marie-Paul Ramo
  • Matthieu Rauchvarger
  • Franck Saurel
  • Nicolas Sotnikoff
  • Fabiana de Mello e Souza

Notes et références

  1. (en) Laura Chakravarty Box, Strategies of Resistance in the Dramatic Texts of North African Women, p. 114
  2. Tambours sur la digue
  3. Mona Chollet, « Le théâtre aide à se mettre dans l’Histoire » sur www.peripheries.net, version longue d’un entretien paru dans Charlie Hebdo le 23 février 2000.
  4. Liban Laurence, op. cit. : « A première vue, la pièce traite de l'occupation du Tibet par les Chinois. »
  5. (en) Maria Shevtsova, Ariane Mnouchkine in Tibet, PAJ (journal) (en) 63 (Volume 21, Number 3), September 1999 p. 72-78 « The Théâtre du Soleil's four-month run to packed houses of Et soudain, des nuits d'éveil (And Suddenly, Nights of Awakening) is a tribute to the Tibetans who, in exile abroad or in internal exile under Chinese occupation, stand for the cause of resistance against annihilation. »
  6. Ubu: scènes d'Europe Numéros 9 à 15, 1998 p. 14 « On y retrouve la préoccupation constante du Théâtre du Soleil de s'interroger sur notre monde actuel Il y est question de l'oppression que subit le peuple tibétain depuis l'occupation du Tibet par la Chine »
  7. « Entretien avec Ariane Mnouchkine », Entretien avec Silke Greulich, ARTE-TV Magazine, 13 janvier 2003.
  8. Dominique Simmonot, « Le souvenir de Saint-Bernard », Libération, 3 septembre 2002.
  9. Laurence Liban, Mnouchkine, l'alchimiste, L'Express, 5 février 1998.
  10. (en) Loren Ringer, « Et soudain, des nuits d'éveil (And suddenly, nights of awakening) », Theatre Journal, The Johns Hopkins University Press, Volume 50, Number 4, December 1998, p. 529-531, DOI: 10.1353/tj.1998.0116
  11. « Les danses du cerf des moines tibétains », par Nathalie Gauthard, Université Nice-Sophia-Antipolis, Cerpcos, 2006.

Liens externes

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